Un
des coins de Paris, misérable et sinistre. La longée des fortifications plantées
d'arbres en double ou triple rangée, le côtoie pourtant de verdures plaisantes
durant la belle saison, mais, en réalité, sépare pour ainsi dire cette région
parisienne du reste du monde. Du haut de la rue des Peupliers ― qui n'est
pas une rue mais un simple tracé d'une voie que ne borde aucune habitation digne
de ce nom ― regardez vers les fortifications et vous apercevrez en face de vous,
à droite et à gauche, un chaos de misérables taudis et de cabanes en planches,
de maisonnettes à demi ruinées, bâties au hasard, jamais achevées, ouvertes
à tous les vents, carreaux brisés ou fenêtres défoncées, vestiges d'une ville,
qu'un fléau vient de ravager. En quelques enfoncements de terrains, cachées
derrière des palissades, des voitures de pauvres forains, toutes petites et
se faisant très humbles, pour échapper au regard des hommes, de ces voitures
comme vous en voyez par les routes, traînées par un cheval étique et poussif,
ou par un âne aux bons yeux de résignation philosophique... le plus souvent
par le mâle ou la femelle dont c'est la demeure, pendant que trottent, tout
autour, des enfants pieds nus, jambes nues, et que, sur quelque paillasse à
l'intérieur, d'autres enfants gémissent. Que font-ils là, derrière ces palissades,
les habitants de ces voitures ? On ne le sait. D'où viennent-ils ? Comment y
vit-on ? De quels expédients et de quels profits ? On ne l'a jamais su. Autant
de problèmes de la misère, du malheur, aussi bien que de la paresse et du vagabondage.
Tout ce coin de la grande ville disparaîtra quelque jour, remplacé par les confortables
maisons modernes, mais, en ce moment encore, il apparaît comme une lèpre qui
ronge Paris, à deux pas des élégances bien peignées du parc de Montsouris, en
face des boulevards solitaires taillés dans le glacis des fortifs, fermé par
la poterne des Peupliers et la porte de Bicêtre, animé seulement par quelques
chantiers de charpentes, par des guinguettes en planches peintes en rouge, établissements
de hasard, cantines d'ouvriers des chantiers. Ceux qui achèvent le percement
de la rue ont adopté le Repos de la Montagne, enseigne affriolante d'une auberge
étrange, invraisemblable, haute de deux mètres, et large de cinq ou six... perchée
sur un talus... Le long de toutes ces choses, aux fenêtres, sur les palissadés,
par terre, sur les voitures, sur les démolitions, s'épandent des linges de toutes
les couleurs, lessives à l'essorage.
C'est dans ce quartier, où nous avons déjà conduit nos lecteurs, que l'auto
de Dédé venait de déposer les Sambut emportant Modeste comme une proie…
Dans ce quartier que domine là-haut, hors des murs, en un appel sinistre,
l'hospice formidable de Bicêtre, refuge de vieillards il est vrai, mais asile
des insensés et des enfants idiots, cage grillée des fous furieux et des alcooliques…
L'antre de « la Baleine » donnait sur la rue Jonas, comme nous l'avons dit. Cette rue au nom biblique se trouvait dans un grouillement de petites voies étroites, courtes, basses, tortueuses, qui forment un coin à part dans ce quartier.
Ma « clientèle » de la rue Sainte-Marguerite disparaissait peu à peu. Elle s'était réfugiée cité Doré, qui donne rue Pinel et boulevard de la Gare, ou cité Jeanne-d'Arc, près de la rue Nationale, dans le treizième arrondissement.
Dans le quartier des Gobelins, un gymnase. Des athlètes donnent une représentation suivie par une foule fervente. Dans cette foule un couple a attiré l’attention du narrateur. Elle, Zizine, femme superbe ; lui, petit, contrefait, douloureux. Milarot, champion du monde, est dans la salle.
Le promeneur qui remonte le boulevard Auguste-Blanqui dans la direction de la place d'Italie, est frappé par l'aspect pittoresque d'une vieille maison enclose dans le triangle formé par ce boulevard, la rue Edmond-Gondinet et la rue Corvisart.
Quelle rue étrange que cette rue du Pot-au-Lait ! déserte, étranglée, descendant par une pente rapide dans une grande voie inhabitée, aux pavés enchâssés dans la boue...
Depuis toujours on habitait, mon père et moi, sur la Butte-aux-Cailles ; encore aujourd'hui, ce quartier-là n'est guère pareil à tous les autres. Mais si vous l'aviez vu du temps que je vous parle ! Des cahutes s'accrochaient à la butte comme des boutons au nez d'un galeux ; ça grouillait de gosses et de chiens, de poux et de puces...
Ce jour-là, 3 octobre 1886, le train express de Bordeaux — deuxièmes et troisièmes classes — avait eu plus d'une heure de retard et le service de l'arrivée s'en ressentait...
Un plus érudit découvrira l'origine de ce nom singulier, la rue des Cinq-Diamants. L'étude consciencieuse qui a été faite pour le vieux Paris tentera quelque explorateur des anciennes banlieues annexées : et quel champ plus vaste sera offert à sa curiosité que l'étrange et hideux quartier de la Butte-aux-Cailles ?
Très peu de Parisiens, assurément, connaissent la « Butte-aux-Cailles ». C'est très loin, très loin, passé la place d'Italie, au diable dans ces régions où l'on ne va pas...
Une rumeur étonnante et capable d’alimenter toutes les conversations circulait, hier après-midi vers 5 heures, dans le quartier de la Maison-Blanche. Des terrassiers, en creusant pour faire une cour, avaient découvert des ossements... (1923)
Des agents de service avenue d'Italie arrêtaient, hier soir, à la tombée de la nuit, au moment où ils dérobaient des haricots à la porte d'un épicier, un homme et une femme.
Espérons que la rudesse et la brutalité avec lesquelles la main de l'autorité militaire vient de s'abattre sur les pauvres zoniers de la porte de Gentilly, aura pour résultat de ramener cette importante question à l'ordre du jour, et de lui faire faire un pas vers une solution impatiemment attendue. (1895)
La fondation Singer-Polignac est une maison ouvrière. La maison a été construite en un an. Il y a trois mois, une bande de calicot tendue sur la façade annonçait que soixante-quatre logements étaient à louer dans cet immeuble. Deux cent quatre-vingt-dix-sept postulants se présentèrent. Il y a donc actuellement, au quartier de la Maison-Blanche, deux cent trente-trois ménages en quête d'un logis neuf. (1911)
Il semble que dans ce lointain faubourg parisien le peuple ait voulu fleurir avec plus de ferveur la fille du peuple, la petite bergère de Domrémy qui sauva la France. (1913)
Situé sur les confins du XIVe et du XIIIe arrondissement, l'ancien quartier de la Glacière est, ou plutôt était, il y a peu de temps, un des côtés les plus curieux du nouveau Paris. Las deux bras de la Bièvre s'enchevêtrant, à peine ombragés par quelques maigres peupliers, dans les replis escarpés de la Butte-aux-Cailles. (1877)
Dimanche dernier, il s'est passé sur le bord de la Bièvre, dans l'enceinte de Paris, un fait qu'on ne saurait trop hautement signaler à l'opinion publique et aux autorités.