Sur la Bièvre...

 paris-treizieme.fr — La Bièvre à Paris (1855)

La Bièvre à Paris

Gazette nationale ou le Moniteur universel — 8 avril 1855

Dans un parcours de deux kilomètres environ, c’est-à dire depuis l'entrée de la Bièvre à Paris jusqu’à son embouchure un peu au-dessus du pont d’Austerlitz, on compte établis, à moins de cent mètres de ses bords : neuf amidonniers, un moulin à papier, un dépôt de laines, deux distilleries, une blanchisserie de couvertures, un salpêtrier, trois fabriques de bleu de Prusse et de noir d’ivoire, un magasin de peaux fraiches venant des abattoirs, vingt-quatre tanneurs et hongroyeurs, deux moulins à farine et fabrique de vermicelle, vingt et un mégissiers, sept maroquiniers, trois brasseries, deux filatures de coton et une de laine, deux teinturiers en peaux, trois fabriques de mottes, deux fabricants de cartons, quatre laveurs de vieux chiffons, huit vastes bâtiments occupés par un grand nombre de blanchisseuses, buanderies, séchoirs, étendoirs ; deux peaussiers, une machine à broyer les couleurs, deux teinturiers, une fabrique de savons, un lavoir de laines, non compris et celles lavées par les vingt et un mégissiers ; une fabrique d’acides, de chandelles et de savons, enfin une douzaine de bassins, plus ou moins utilisés, dans lesquels les eaux stagnantes arrivent par des tranchées, des fossés, des bondes ou des infiltrations.

Autant pour son assagissement que pour mieux satisfaire aux besoins de tant d’industries si diverses, la rivière, ou plutôt le ruisseau de Bièvre, a été, il y a quelques années, l'objet d’importants travaux. C'est ainsi qu’à partir du mur d’enceinte jusqu’à son embouchure, le lit de la Bièvre a été dallé et ses bords revêtus d'une bonne maçonnerie. Par cette utile mesure, son cours a été régularisé, ses immondices s’écoulent plus facilement, enfin, les eaux ne se perdent plus dans les terres.

Le cours de la Bièvre n'a pas toujours été ce que nous le voyons aujourd’hui dans sa traversée du faubourg Saint-Marcel. Dans l’origine, elle ne se rendait pas directement à la Seine, mais elle se dirigeait, en suivant toujours la pente de la montagne, sur l’emplacement qu'occupe maintenant la rue Saint-Victor, traversait la place Maubert et, passant près de la rue de Bièvre, bâtie vers 1250, se jetait dans la Seine vis-à-vis de l’archevêché. C’est, au reste, ce qu'il est facile de voir dans le savant traité de police du commissaire Lamarre, lorsqu’il fait la description topographique de Paris aux diverses époques de la monarchie. Ce fut, à ce qu'il parait, sous les règnes de Charles V et de Charles VI, de 1367 à 1383, lorsque tout ce quartier de Paris se couvrit de maisons, que le cours de la Bièvre fut changé et mené directement à la Seine. Mais, avant de passer sur l'emplacement qu’elle occupe aujourd'hui, elle a certainement traversé le Jardin des Plantes, ainsi que le prouvent, d’une part, la rue du Pont aux Biches Saint-Marcel, près la rue Censier (qu’il ne faut pas confondre avec celle Saint-Martin), et, d'autre part, les fouilles faites il y a environ soixante ans pour les fondations de la ménagerie, et, plus récemment encore, celles faites pour l'établissement d’un égout, il y a trois ans, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, ci-devant rue du Jardin-du-Roi, fouilles qui ont mis à découvert, à six ou sept mètres au-dessous de la surface actuelle du sol, le lit d’une petite rivière sur lequel était encore un pont de pierre de la plus belle conservation.

GRavure parue dans Le Monde illustré en 1865

Le vallon dans lequel coule la rivière de Bièvre a environ 33 kilomètres d’étendue, depuis sa source jusqu’à son embouchure ; il est compris dans les départements de Seine-et-Oise et de la Seine. C’est dans la partie la plus reculée du vallon que le ruisseau connu sous le nom de rivière de Bièvre, ou de rivière des Gobelins, prend sa source. Elle nait de trois fontaines, dont une, plus considérable que les autres, porte le nom de fontaine des Gobelins ; elle traverse d'abord une prairie, qui porte également le nom de prairie des Gobelins, et y reçoit les affluents de vingt-cinq ou trente petites sources, qui l’augmentent assez pour qu’après un trajet de 1,000 à 1,300 pas elle ait près de 60 centimètres de largeur. À Paris, sa largeur moyenne est de deux à trois mètres.

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La Bièvre à Paris

Gazette nationale ou le Moniteur universel (8 avril 1855)

Ce qu'il faut savoir sur la Bièvre

Dictionnaire de la conversation et de la lecture : inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous (1859)

Paris qui s'en va

A. Hermant (1865)

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Le Siècle (14 janvier 1867)

La canalisation de la Bièvre !

Le Siècle (30 mars 1867)

La Bièvre — Un enfant asphyxié !

Le Droit (6 avril 1871)

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Le Temps (7 décembre 1875)

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Charles Frémine (Illust. Auguste Lançon) (1876)

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Gazette Nationale ou le Moniteur universel (1877)

Le canal latéral de la Bièvre

Le Petit-Journal (1878)

Les berges de la Bièvre

Le Siècle (1878)

La Bièvre (in Croquis parisiens)

J.K. Huysmans (1880)

Pauvre Bièvre !

Le Rappel (1883)

L'empoisonnement de Paris

Le Petit-Parisien (1884)

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J.K. Huysmans (1886)

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Lucien Victior-Meunier (Le Rappel - 1887)

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Le Petit-Journal 22 septembre 1887)

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L'Intrangisant (1890)

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Alfred Ernst (1890)

Aux bords de la Bièvre

Rodolphe Darzens (1892)

La disparition de la Bièvre

Le Journal des débats politiques et littéraires (1893)

Le curage de la Bièvre

Le Soleil (1894)

La disparition de la Bièvre

Le Petit-Journal (1894)

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L'Intransigeant (1895)

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G. Lenotre (1896)

La Bièvre déborde

Pierre Véron (1897)

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Louis Sauty (1898)

Au bord du passé

Henri Céard (1898)

La Bièvre et ses bords

Le Figaro (1899)

Paris sur la Bièvre

Henri Céard (1900)

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Gustave Coquiot (1900)

Les colères de la Bièvre

La République française (1er juin 1901)

Le ruisseau malin

La République française (2 juin 1901)

A propos de la Bièvre

Le Temps (9 juin 1901)

La Bièvre (Le vieux Paris)

Paris (1902)

La Bièvre (Paris qui s'en va)

Gustave Coquiot (1903)

La fin d'une rivière

Le Rappel (1904)

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La Petite République (1904)

Le long de la Bièvre

Georges Cain (1905)

Autour de la Bièvre

Georges Cain (1907)

La perdition de la Bièvre

Adrien Mithouard (1906)

La couverture de la Bièvre

A.-J. Derouen (1907)

Le danger de la Bièvre

Le Petit-Journal (1908)

Un voyage à l'île des singes

Raymond Lecuyer (1908)

Le dernier soupir de la Bièvre

F. Robert-Kemp (1909)

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Albert Flament (1911)

La fin de la Bièvre

Léon Gosset (1911)

Pauvres ruisseaux

F. Robert-Kemp (1912)

La rivière perdue (Léo Larguier)

Le Journal des débats politiques et littéraires (1926)

La Bièvre et la fête des fraises (Gustave Dallier)

Le Petit-Journal (1926)

Les fantaisies de la Bièvre

Léon Maillard (1928)

Saviez-vous que... ?

La rue du Tibre, dans le quartier Maison-Blanche, a été ouverte sur l'emplacement d'une voirie d'équarrissage, elle a porté le nom de rue de la Fosse-aux-Chevaux, puis du Tibre, à cause de la Bièvre autour de laquelle ont été groupés des noms de fleuves.

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En mars 1911, à la suite de nombreuses plaintes déposées par des commerçants de l'avenue des Gobelins et du boulevard Saint-Marcel. M. Yendt, commissaire de la Salpêtrière, arrêtait et envoyait au dépôt, sous l'inculpation de vol, les nommés Auguste Doré dit Godard, vingt-quatre ans, demeurant en garni rue Grange-aux-Belles, et Pierre Debosse, vingt-six ans, sans domicile.

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Le 26 avril 1939 une distribution de sacs de sable était organisée dans le quartier Croulebarbe par la préfecture de la Seine.

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Les premiers commissaires de police ayant autorité sur les quartiers du nouveaux 13e arrondissement issus de l’annexion du 1er janvier 1860 étaient :
M. Daudet, pour les quartiers de la Salpétrière et de la Gare. Ses bureaux étaient installés 62, boulevard de l’Hôpital ;
M. Juhel pour les quartiers de la Maison-Blanche et de Croulebarbe. Ses bureaux étaient installés 36, route d’Italie, l’avenue d’Italie actuelle.

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