Sur la Bièvre...

 paris-treizieme.fr — La Bièvre. — un enfant asphyxié

La Bièvre. — un enfant asphyxié.

Le Droit — 6 avril 1871

La Bièvre prend sa source entre Guyancourt et Bouviers, dans le département de Seine-et-Oise, près du grand parc de Versailles. Formée à sa naissance des eaux de deux ou trois fontaines, elle reçoit bientôt les affluents d’un grand nombre de sources qui augmentent son volume, au point qu’après 900 à 4,000 mètres de parcours, elle a déjà une largeur d’environ 70 centimètres.

La Bièvre à Bouviers

Après quelques détours, elle arrive presque en droite ligne à la Meulière ; de là, elle s’enfonce dans le bois de Buc, qu’elle traverse jusqu’à l’aqueduc, dont elle suit la direction pour se rendre à Jouy, et, après avoir alimenté les fossés du château de M. Mallet, elle se divise en plusieurs canaux qui baignent les ateliers et les prairies de l’ancienne fabrique de toiles peintes.

En quittant Jouy, la rivière traverse la vallée de Bièvre, arrose Igny, Amblainvillers, passe sous la route numéro 20 à Antony, se dirige vers l'Hay, dont elle faisait tourner le moulin, et sert d'ornement à plusieurs maisons de campagne.

À Arcueil, la Bièvre se subdivise en plusieurs bras qui se réunissent assez promptement, passe sous l’aqueduc, traverse le village et va gagner Gentilly. Là, son lit se partage en deux ; l’un, plus considérable, qui est celui de la véritable rivière, suit le côté droit du vallon. L’autre, beaucoup plus petit, coule au bas du côté gauche et en dessine les contours. C’est ce petit bras qui, alimenté par les infiltrations du lit supérieur et par la petite source à Mulard, prend le nom de rivière Morte.

Elle pénètre ensuite dans Paris en passant sous les fortifications, entre les bastions 85 et 86, traverse les quartiers de la Maison-Blanche, de Croulebarbe (13e arrondissement), les quartiers du Val-de-Grâce, du Jardin-des-Plantes (5e arrondissement); enfin, rentre souterrainement dans le 13e arrondissement, quartier de la Salpêtrière, pour venir se jeter dans la Seine, à trente mètres en amont du pont d’Austerlitz, après avoir parcouru un vallon de trente-deux kilomètres.

Dans l’origine, près de sa jonction avec la Seine, un petit bras se détachait de la Bièvre, prenait son cours parai élément au fleuve, traversait le jardin de Saint-Victor, passait près et devant l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, enfin se rendait dans la Seine à l’extrémité de la rue de Bièvre, qui lui doit son nom.

Ce bras comblé, la Bièvre fut sujette à des débordements considérables. On en remarque trois ; en 1526, 1579 et 1626. Le second fut appelé le déluge de Saint-Marcel ; en moins de treize heures, l’eau crût de quatorze à quinze pieds.

Autrefois les exhalaisons de la Bièvre produisaient des fièvres intermittentes d’un mauvais caractère et des maux de gorge dangereux. Sa canalisation dans le parcours de l'ancien Paris avec l'établissement d’écluses de chasse pour enlever la vase accumulée chaque jour ont fait disparaître le danger.

Mais, en dehors de la capitale, la petite rivière, depuis la guerre, a été bien négligée. Au dire de plusieurs riverains, des corps humains, à la suite des combats du 30 septembre à l’Hay et Cachan y seraient tombés et seraient ensevelis dans la vase.

La Bièvre à Cachan

Ce qui est certain, c’est que le long du parcours s’élève une odeur infecte. Des enfants jouaient au bord près d’Arcueil, lorsque l’un d’eux, nommé Charles Dutoit, âgé de onze ans, tomba dans la rivière, et ne put s’en dégager. Ses camarades se dispersèrent en jetant des cris qui furent entendus d’un charretier. Il accourut et se mit en devoir de sauver l’enfant ; mais la boue remuée par lui était tellement nauséabonde qu’il faillit perdre connaissance.

Heureusement, un garçon blanchisseur vint à son secours et l’aida à retirer le jeune imprudent.

Ce dernier ne donnait plus que quelques signes de vie ; on le transporta dans sa famille, où, malgré les soins d’un médecin, il ne tarda pas à rendre le dernier soupir. Le docteur a déclaré que l’enfant avait succombé à l’asphyxie produite, non par submersion, puisque sa tête était restée hors de l’eau, mais par suite de ces émanations ou mofettes dégagées de la vase remuée et auxquelles le quartier Mouffetard doit son nom.

 

Sur la Bièvre ...

La Bièvre à Paris

Gazette nationale ou le Moniteur universel (8 avril 1855)

Ce qu'il faut savoir sur la Bièvre

Dictionnaire de la conversation et de la lecture : inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous (1859)

Paris qui s'en va

A. Hermant (1865)

Les égouts et la Bièvre !

Le Siècle (14 janvier 1867)

La canalisation de la Bièvre !

Le Siècle (30 mars 1867)

La Bièvre — Un enfant asphyxié !

Le Droit (6 avril 1871)

Les eaux de la Bièvre !

Le Temps (7 décembre 1875)

La Bièvre

Charles Frémine (Illust. Auguste Lançon) (1876)

La Bièvre

Gazette Nationale ou le Moniteur universel (1877)

Le canal latéral de la Bièvre

Le Petit-Journal (1878)

Les berges de la Bièvre

Le Siècle (1878)

La Bièvre (in Croquis parisiens)

J.K. Huysmans (1880)

Pauvre Bièvre !

Le Rappel (1883)

L'empoisonnement de Paris

Le Petit-Parisien (1884)

La Bièvre

J.K. Huysmans (1886)

La Bièvre

Lucien Victior-Meunier (Le Rappel - 1887)

La Bièvre

Le Petit-Journal 22 septembre 1887)

La Bièvre

L'Intrangisant (1890)

La Bièvre

Alfred Ernst (1890)

Aux bords de la Bièvre

Rodolphe Darzens (1892)

La disparition de la Bièvre

Le Journal des débats politiques et littéraires (1893)

Le curage de la Bièvre

Le Soleil (1894)

La disparition de la Bièvre

Le Petit-Journal (1894)

La Bièvre

L'Intransigeant (1895)

La Bièvre

G. Lenotre (1896)

La Bièvre déborde

Pierre Véron (1897)

La Bièvre

Louis Sauty (1898)

Au bord du passé

Henri Céard (1898)

La Bièvre et ses bords

Le Figaro (1899)

Paris sur la Bièvre

Henri Céard (1900)

La Bièvre

Gustave Coquiot (1900)

Les colères de la Bièvre

La République française (1er juin 1901)

Le ruisseau malin

La République française (2 juin 1901)

A propos de la Bièvre

Le Temps (9 juin 1901)

La Bièvre (Le vieux Paris)

Paris (1902)

La Bièvre (Paris qui s'en va)

Gustave Coquiot (1903)

La fin d'une rivière

Le Rappel (1904)

La Bièvre

La Petite République (1904)

Le long de la Bièvre

Georges Cain (1905)

Autour de la Bièvre

Georges Cain (1907)

La perdition de la Bièvre

Adrien Mithouard (1906)

La couverture de la Bièvre

A.-J. Derouen (1907)

Le danger de la Bièvre

Le Petit-Journal (1908)

Un voyage à l'île des singes

Raymond Lecuyer (1908)

Le dernier soupir de la Bièvre

F. Robert-Kemp (1909)

La Bièvre

Albert Flament (1911)

La fin de la Bièvre

Léon Gosset (1911)

Pauvres ruisseaux

F. Robert-Kemp (1912)

La rivière perdue (Léo Larguier)

Le Journal des débats politiques et littéraires (1926)

La Bièvre et la fête des fraises (Gustave Dallier)

Le Petit-Journal (1926)

Les fantaisies de la Bièvre

Léon Maillard (1928)

Saviez-vous que... ?

En 1897, il y avait un magasin de porcelaine au 196 de l'avenue de Choisy dans laquelle le cheval du fiacre n°7119 entra le 26 mars…

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Abel Hovelacque (1843-1896), linguiste et anthropologue, fut député du XIIIème arrondissement de 1889 à 1894. Il fut aussi président du conseil municipal de Paris en 1887-1888.

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A l'école Estienne, en 1896, l'enseignement y est gratuit ; la cantine scolaire, qui fournit aux enfants le déjeuner et le goûter, est également gratuite pour les élèves habitant Paris. Les élèves de la banlieue peuvent apporter leur déjeuner ; ils peuvent aussi prendre leur repas à la cantine, sauf à payer une rémunération fixée par le règlement intérieur.

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La rue Fagon est l’ancienne rue de la Barrière des Gobelins. Elle a reçu son nom par arrêté du Préfet de la Seine en date du 26 février 1867. Guy-Crescent Fagon, né le 11 mai 1638 à Paris, où il est mort le 11 mars 1718, fut le premier médecin du roi de 1693 à la mort de Louis XIV. Il développa le Jardin royal des plantes médicinales ou « Jardin du roi », futur Jardin des Plantes.

L'image du jour

Rue de la Fontaine-à-Mulard