Sur la Bièvre...

 paris-treizieme.fr — À propos de la Bièvre (1901)

À propos de la Bièvre

Le Temps — 9 juillet 1901

La Bièvre, petite rivière parisienne par excellence, dont on connaissait l’impureté, mais dont on ne craignait guère les colères, a fait des siennes lors du dernier orage qui s’est abattu sur Paris. On s’est demandé, à ce propos, pourquoi la Bièvre portait ce nom. La chose est assez curieuse. Bièvre, c’est le vieux nom national du « castor », nommé « bibar » dans le dialecte des Francs, à l’époque où le blaireau s’appelait « taisson », le renard « goupil » et le lapin « conil ». Donc, il y a eu des castors, probablement même beaucoup de castors le long des bords de la Bièvre. Mais il y a beau temps que ces petits constructeurs ont disparu en laissant leur nom à la rivière au long de laquelle on aime à se les représenter construisant, avec des habiletés d’ingénieurs, leurs curieuses fortifications.

La Bièvre près de la place de Rungis en juin 1902, A. Masson,Photographe
CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet

Les temps sont proches, d’ailleurs, où le dernier castor français aura disparu. Il n’en reste plus que quelques exemplaires, pourchassés, dans des recoins de la Camargue.

Ils ont eu leur belle époque : les Francs, d’après ce que dit l’histoire, avaient des meutes spéciales de chiens pour leur faire la chasse.

Le « bièvre » peuplait nos grands cours d’eau et leurs affluents, la Saône, le Gard, la Durance, l’Isère, le Rhône, l’Oise, la Marne et la Somme. C’est pour cela qu’il y a une rivière de Bièvre, tout comme à Paris, dans le département de Meurthe-et-Moselle, un Beuveron en Sologne et en Normandie, une Beuveronne dans la Brie, un Beuvery dans le Pas-de-Calais. Voulez-vous l’étymologie, cherchez le castor !

Pourquoi le castor a-t-il disparu ? On a voulu, à tort, voir dans sa disparition, une concurrence dé loyale du corps des ponts et chaussées.

Le drame est plus simple et moins technique. En 1749, alors que l’on ne chassait encore le castor que par plaisir, ou pour l’empêcher de grignoter les saules et les osiers, un chartreux s’avisa d’en servir un, en étuvée, à ses confrères, comme aliment maigre. On s’en lécha les lèvres, la renommée culinaire s’en répandit et, dès lors, la perte du castor était certaine. Tout le monde, dit Legrand d’Aussy dans l’Histoire de la vie privée des Français, se mit à manger du « bièvre », surtout dans nos provinces méridionales ; on le mit en ragoût, en pâté, on le conserva en morceaux dans de l’huile et de la graisse, à la façon des confits d’oie. Tant et si bien que les castors devinrent tout d’abord rares, puis très rares, et qu’enfin il n’y eut plus de castors.

Il est à remarquer, à l’appui de cette observation gastronomique, que le castor fut également dévoré, avec le môme appétit, dans toutes les parties de l’Europe. Il disparut, en effet, de l’embouchure du Pô en Italie, en même temps qu’il devenait un mythe en Angleterre. En Allemagne, on ne le rencontre plus qu’isolément, et terrifié, sur les bords du Danube, de la Nab, de la Moselle, de la Meuse, de la Lippe, du Woser, de l’Aller, de la Riss, du Bober. Parfois, on le signale en Autriche, en Pologne, en Russie, en Suède et en Norvège ; mais tout aussitôt les chasseurs se précipitent et adieu le castor ! Dans l’inventaire zoologique de la France, il est allé rejoindre l’élan, le bison, l'urus et le lynx. Pourquoi aussi était-il apte â faire de si bons pâtés ?

 



Crues, inondations et débordements de la Bièvre

Les colères de la Bièvre (La République française, 1er juin 1901)

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mai 1928 

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La Bièvre à Paris

Gazette nationale ou le Moniteur universel (8 avril 1855)

Ce qu'il faut savoir sur la Bièvre

Dictionnaire de la conversation et de la lecture : inventaire raisonné des notions générales les plus indispensables à tous (1859)

Paris qui s'en va

A. Hermant (1865)

Les égouts et la Bièvre !

Le Siècle (14 janvier 1867)

La canalisation de la Bièvre !

Le Siècle (30 mars 1867)

La Bièvre — Un enfant asphyxié !

Le Droit (6 avril 1871)

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Le Temps (7 décembre 1875)

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Charles Frémine (Illust. Auguste Lançon) (1876)

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Gazette Nationale ou le Moniteur universel (1877)

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Le Petit-Journal (1878)

Les berges de la Bièvre

Le Siècle (1878)

La Bièvre (in Croquis parisiens)

J.K. Huysmans (1880)

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Le Rappel (1883)

L'empoisonnement de Paris

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J.K. Huysmans (1886)

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Lucien Victior-Meunier (Le Rappel - 1887)

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Le Petit-Journal 22 septembre 1887)

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Aux bords de la Bièvre

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La disparition de la Bièvre

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G. Lenotre (1896)

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Pierre Véron (1897)

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Henri Céard (1898)

La Bièvre et ses bords

Le Figaro (1899)

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Henri Céard (1900)

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Gustave Coquiot (1900)

Les colères de la Bièvre

La République française (1er juin 1901)

Le ruisseau malin

La République française (2 juin 1901)

A propos de la Bièvre

Le Temps (9 juin 1901)

La Bièvre (Le vieux Paris)

Paris (1902)

La Bièvre (Paris qui s'en va)

Gustave Coquiot (1903)

La fin d'une rivière

Le Rappel (1904)

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La Petite République (1904)

Le long de la Bièvre

Georges Cain (1905)

Autour de la Bièvre

Georges Cain (1907)

La perdition de la Bièvre

Adrien Mithouard (1906)

La couverture de la Bièvre

A.-J. Derouen (1907)

Le danger de la Bièvre

Le Petit-Journal (1908)

Un voyage à l'île des singes

Raymond Lecuyer (1908)

Le dernier soupir de la Bièvre

F. Robert-Kemp (1909)

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Albert Flament (1911)

La fin de la Bièvre

Léon Gosset (1911)

Pauvres ruisseaux

F. Robert-Kemp (1912)

La rivière perdue (Léo Larguier)

Le Journal des débats politiques et littéraires (1926)

La Bièvre et la fête des fraises (Gustave Dallier)

Le Petit-Journal (1926)

Les fantaisies de la Bièvre

Léon Maillard (1928)

Saviez-vous que... ?

En 1897, il y avait un magasin de porcelaine au 196 de l'avenue de Choisy dans laquelle le cheval du fiacre n°7119 entra le 26 mars…

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C'est le 25 mai 1827 que Honoré-François Ulbach tua de plusieurs coups de couteau Aimée Millot, la bergère d'Ivry.

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C'est le 11 juillet 1906 que le conseil municipal de Paris vota le transfert du marché aux chevaux du boulevard de l'hôpital à Brancion, nouveau marché ouvert depuis 1904.

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Les élus du XIIIe arrondissement à la Commune de Paris (période du 26 mars au 28 mai 1871 étaient : Jean-Baptiste Chardon (1839-1898, condamné à mort par contumace, le 19 juillet 1872), Emile Duval (1840, fusillé au Petit-Clamart le 4 avril 1871 alors qu'il conduisait une attaque sur Versailles), Léo Frankel (1844-1896, condamné à mort par contumace, le 19 novembre 1872), Léo Meillet (1843-1909, condamné à mort par contumace, le 17 février 1872).

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Rue de la Fontaine-à-Mulard