Un jour dans le 13e

 L’affaire de Villejuif

L’affaire de Villejuif

L’Opinion nationale — 24 septembre 1870 citée par la France du 25 septembre 1870

Porte d'Italie, midi et demi. Autant l'aspect des quartiers voisins du théâtre de la lutte était navrant l’autre jour à la même heure, après le combat de Châtillon, autant il est rassurant aujourd'hui. La victoire est dans l’air ; mais il est bien difficile, aux bruits contradictoires qui circulent, d’en apprécier encore exactement les résultats et la portée.

La porte d’Italie est sévèrement gardée : impossible de sortir de Paris. Il est interdit, en revanche, aux militaires de l’extérieur d’y rentrer, à moins qu’ils ne soient munis d’un laisser passer en règle. On a voulu, avec raison, rendre impossible le retour d’une nouvelle panique.

La 7e compagnie du 134e bataillon de la garde nationale sédentaire défile avec des trophées prussiens.

Un soldat porte un casque au bout de son fusil ; un autre, un sac ennemi. Un troisième montre avec orgueil un lourd boulet conique, à moitié aplati. On devine l’enthousiasme de la foule.

D'autres compagnies de la garde nationale, qui ont fait également des sorties, rentrent avec des branches d’arbres, en guise de lauriers, au bout de leurs fusils...

À une heure, le général Ducrot, suivi d’une nombreuse escorte d’officiers et de chasseurs à cheval, arrive au galop par l’avenue des Gobelins. Il est accueilli par des cris enthousiastes de : Vive la République !

Quelques instants après, nous croisons le général Le Flô, ministre de la guerre, qui, dans un modeste char-à-bancs, se rend, de son côté, sur le théâtre de la lutte. Il veut se rendre compte par lui-même des conséquences de la bataille.

Paul Courty.


Saviez-vous que... ?


Dans son ouvrage Les bals de Paris paru en 1922, André Warnod citait parmi les bals disparus quelques établissements dans le 13e arrondissement :
- le Bal Figeac, 93, boulevard de la Gare ;
- le Bal des Boches, 161, boulevard de la Gare ;
- le Grand Casino, 190 avenue de Choisy ;
- le Bal du Siècle, 58 avenue des Gobelins;
- le Bal Giraldon, 5 rue Nationale ;
- le Bal Bern, 127, boulevard d'Italie ;
- Bal des Troubadours, 73, boulevard d'Italie.

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Le 21 août 1881, M. François, Jean, Félix Cantagrel (Amboise 1810 - Paris 1887) fut de nouveau élu député du 13ème arrondissement au Corps législatif. Il avait été élu une première fois en 1876.
Son nom fut donné en 1899 à la voie nouvelle reliant le carrefour Tolbiac/Patay à la rue Watt. Il y eut même une rue Cantagrel prolongée.

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En 1878, le directeur de l'Alcazar d'Italie, un bal situé 190 avenue de Choisy, était M. Albert Barjon.

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Le nouveau théâtre Saint-Marcel ouvrit le vendredi 1er octobre 1869. 15 jours plus tôt, il avait reçu l’autorisation de prendre le nom de théâtre des Gobelins. Son directeur était toujours M. Larochelle. Commentant cette ouverture, le Figaro écrivait : « La salle est simple, mais confortable et bien aménagée. Tout y est neuf, lustre, rideaux, décors, etc. La première pierre de ce théâtre fut posée, il y a à peine un an, par la fille aînée du directeur, une mignonne de six ans. Cet immeuble sera sa dot. »

L'image du jour

Boulevard Auguste Blanqui à la hauteur du métro Corvisart
Vue en direction de la place d'Italie

A cette époque, il s'agit de la ligne n°2 Sud. La rame montante filera vers la gare du Nord en descendant le boulevard de l'Hôpital après avoir emprunté la boucle sous la place d'Italie.