Tentative d'assassinat — La déposition d'un mari — Deux
arrestations
Le nommé Duchefdelaville, maraîcher, demeurant 20, rue Dunois, se présentait
hier dans la matinée au commissariat de police de la rue Jeanne-d'Arc.
La rue Dunois vers 1906-1910
Il fit à M. Bolot, le commissaire, la déclaration suivante :
"Cette nuit, à deux heures, comme je croyais ma femme partie, comme elle
en a l'habitude, aux Halles, avec mon garçon, et que venant de me coucher (car
c'est moi qui prépare quotidiennement le chargement de légumes et attelle la
voiture), je commençais à m'assoupir, j'ai senti qu'on me passait une corde
au cou et qu'on cherchait à m'étrangler. L'obscurité qui régnait dans la chambre
m'a empêché de voir le visage de mon agresseur.
J'ai cru prudent de ne pas pousser un cri. Aussi, croyant que je ne respirais
plus, l'individu s'en est allé en disant :
— Maintenant, il en a assez.
Je reconnus la voix de mon domestique. Je le laissai partir. Mais l'émotion
avait été trop forte ; je m'évanouis. Je ne repris mes sens qu'une heure
après. "
À la suite de ce récit, le maraîcher déclara qu'il accusait formellement
son garçon qu'il savait avoir des relations avec sa femme. Il ajouta que tous
deux avaient préalablement avancé la pendule de la chambre d'une heure, sans
doute afin d'avoir le temps d'accomplir leur forfait et d'arriver quand même
sur le lieu du marché, à l'heure habituelle, que sa femme avait dû donner au
domestique les clés de la maison pour parvenir jusqu'à lui sans éveiller l'attention
et qu'après l'avoir cru mort, le domestique avait dû s'enfuir en escaladant
les murs de la maison donnant sur les terrains vagues de la rue du Chevaleret.
Duchefdelaville qui porte au cou des marques profondes de strangulation,
paraît certain que sa femme et son amant auront, voulu de la sorte se débarrasser
de sa personnalité gênante et qu'ils ont cherché à se ménager un alibi.
M. Bolot, commissaire de police, a contrôlé ses allégations. La chemise ensanglantée
de la victime a été saisie, ainsi qu'une corde à nœud coulant d'un pouce d'épaisseur
qui porte aussi des traces de sang.
Aussitôt leur retour des Halles, la femme Duchefdelaville et le garçon, un
nommé Émile Prochasson, vingt-six ans, ont été mis en état d'arrestation. Quoique
reconnaissant être partis une heure d'avance, ils ont nié énergiquement l'attentat
qui leur est reproché.
Mais devant les accusations catégoriques du mari, leur arrestation a été
maintenue et tous deux ont été mis à la disposition du Parquet.
Il y a cinq ans, le conseil municipal de Paris décidait la réunion par un pont des deux quais de la Gare et de Bercy, afin de partager en deux l'espace de 1200 mètres environ qui sépare le pont National du pont de Bercy. Ce grand travail vient d’être commencé, et déjà le béton coulé dans des batardeaux est arrivé à la hauteur désignée pour recevoir les fondations de pierre. (1879)
La place Pinel, voisine du boulevard de la Gare, dans le treizième arrondissement, a été le théâtre hier soir d'une tentative d'assassinat, encore entourée de mystère. Il était un peu plus de neuf heures et demie...
Hier, à deux heures et demie de l'après-midi, bien au-delà de la place d'Italie, dans le Paris inconnu de la vallée de la Bièvre, les rues étaient par hasard noires de monde. C'était grande fête pour les pauvres, les ouvriers du faubourg déshérité, qui faisaient joyeusement la haie, accueillant avec enthousiasme ceux qui venaient planter définitivement la croix rouge au milieu d'eux. (1908)
Depuis quelque temps, une bande de redoutables gredins qui se dénommaient eux-mêmes les « Terreurs d’Italie » et dont le quartier général était situé boulevard de la Gare, étaient en fort en fort mauvaises relations avec une bande de leurs semblables désignés sous le nom pittoresque des « Casse-cœurs » et résidant le plus souvent boulevard de l'Hôpital.
Conformément à un arrêté de M. le préfet de la Seine concernant les travaux de voirie à exécuter dans le 13e arrondissement, on va bientôt procéder à l'exécution de travaux d'agrandissement et de régularisation de la place d'Italie et de ses abords. (1867)
Dans la portion du 13e arrondissement comprise entre la rue du Pot-au-Lait et celle de l'Espérance, un peu plus bas que la Butte-aux-Cailles, à deux pas du futur parc de Montsouris s'étend une région inhabitée, encaissée entre la Bièvre et un autre bras de ce cours d'eau qu'on appelle la Rivière morte. Ce sont des prés où les blanchisseuses font sécher leur linge sur des piquets, où les vaches, paissent, comme dans les herbages de Normandie. (1867)
Tout au bout de Paris, là-bas, rue Nationale, dans le treizième arrondissement, il existe deux cités, qui renferment une population très turbulente de chiffonniers et de gens sans aveu. La première est la cité Jeanne-d'Arc, la seconde, la cité Doré. Or, les « gars de la Jeanne-d'Arc », nouveaux Capulets, vivaient en très mauvaise intelligence avec ceux de « la Doré » modernes Montaigus, et, de chaque côté, la coupe ces messieurs disent la malle était pleine. Il fallait peu de chose pour la faire déborder...
Deux petites filles ont été écrasées l'autre jour par des tramways l'une boulevard de la Gare, l'autre sur un passage clouté de l'avenue de Choisy, à la sortie d'une école, et dans des conditions si lamentables que M. Gélis, conseiller municipal, a cru devoir adresser à ce sujet une question au préfet de police. Hier encore, deux jeunes enfants ont été blessés sur la chaussée et il ne se passe presque pas de jour, hélas, qu'on n'ait à déplorer des accidents de la circulation dont sont victimes de jeunes enfants. (1933)
Une vingtaine d'habitants de la cité Jeanne-d'Arc, qui nourrissaient depuis quelque temps des projets de vengeance contre des locataires de la cité Doré, rencontraient quelques-uns de ceux-ci place Pinel et les provoquaient.