Drame de la misère
La Presse — 23 septembre 1894
Dans un misérable taudis situé au numéro 54 de la rue du Château-des-Rentiers,
vivaient une pauvre vieille femme, Mme veuve Crozier, âgée de soixante-dix ans,
et son fils François âgé de trente-six ans, chiffonnier, qui partageait avec
sa mère l'unique chambre composant tout le logement.
Une misère noire régnait dans ce pauvre intérieur. La veuve, complètement
paralysée, ne pouvait quitter son grabat, et le fils, qui faisait la « cueillette »
dans les rues de Paris, ne gagnait pas toujours de quoi manger du pain.
Depuis près d'un an, ces malheureux n'avaient pu payer le propriétaire, et
celui-ci, à bout de patience et sans tenir compte de l'infirmité de la vieille
femme, fit signifier aux chiffonniers un acte d'expulsion dont ils ne tinrent
aucun compte, ne sachant où aller. Hier matin, M. Bolot, commissaire de police
du quartier de la Gare, faisait procéder à leur expulsion.
Leurs quelques hardes et un méchant lit de fer raccommodé avec des cordes
et sur lequel, est clouée, la paralytique, furent descendus dans la rue mais
le fils de l'infortunée veuve, au lieu de s'occuper de la faire entrer dans
un hospice, prit les quelques objets constituant son mobilier et s'enfuit, abandonnant-sa-mère
sur le trottoir.
Pour comble de malheur, de cruels gamins trouvèrent amusant de couper les
cordes qui maintenaient la petite couchette de fer, qui, à demi brisée, s'affaissa,
et la malade roula sur la chaussée.
Des voisins, indignés, allèrent prévenir le commissaire de police. Le magistrat
demanda par télégramme à l'Assistance publique l'envoi d'une voiture d'ambulance
qui a transporté la malheureuse paralytique à; l'hôpital Cochin, où elle a été
admise d'urgence, en attendant qu'elle soit transférée dans un hospice d'incurables.
A lire également
Duel à l'américaine - 1895
La Pègre - 1907
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Six heures et demie du matin. Le gardien de la paix Louis Roupillon, du treizième arrondissement, vient de prendre son service à la poterne des Peupliers, tout là-bas, là-bas, derrière la Butte-aux-Cailles, sous le boulevard Kellermann. (1905)
Lire
L'homme qui, la veille, avait étranglé, cité Jeanne-d'Arc, le journalier Jean Guérineau, a consenti à dévoiler enfin son identité.
Lire
Il existe rue Cantagrel, au 86, presque à l'angle de la rue de Tolbiac, des ateliers de chromage et nickelage. Le bruit et les odeurs qui en émanent sont tels qu'il est pénible d'habiter dans les parages. (1932)
Lire
Le 7 avril dernier, dans l'après-midi, le sous-brigadier Mariton, de service rue Nationale, voyait venir à lui un individu en proie à une violente émotion et qui lui déclara :
— Conduisez-moi au poste, car je viens de tuer un homme qui m'avait emmené dans sa chambre, 1, cité Jeanne-d'Arc.
Lire
Le ballon « Le Rêve » partait dans l'après-midi d'hier de l'usine à gaz de la Plaine-Saint-Denis, pour exécuter une ascension libre. Pris dans un courant circulaire, l'aérostat, plana longtemps sur Paris, sans pouvoir s'élever. Vers huit heures du soir il se trouvait à une faible hauteur au-dessus du quartier de la Maison-Blanche, dans le treizième arrondissement... (1901)
Lire
Un brave égoutier, M. Pierre S... demeurant 27, rue Harvey, dans le quartier de la Gare, donnait, ces jours derniers, asile à sa nièce, une gamine, de seize ans et demi, Pauline Ohlmann, qui avait épousé, quelques mois auparavant, un charretier nommé Patural et l'avait quitté pour se soustraire à ses brutalités.
Lire
En parlant, l'autre jour, du projet de prolongement de la ligne métropolitaine n° 10, actuellement arrêtée à la station Jussieu, vers la gare d'Orléans, terminus envisagé, nous notions que les organisations consultées n'avaient opposé aucune objection à l'administration préfectorale.
Le Syndicat de défense des intérêts généraux du quartier de la Gare, cependant, nous prie de déclarer qu'il a protesté contre le parcours projeté dès qu'il en a eu connaissance. Le quartier de la Gare est le seul qui n'ait point le métro. (1932)
Lire
On sait peut-être que la cité Doré, près de l’ancienne barrière des Deux-Moulins, est un quartier composé de cahutes singulières, habitées par des chiffonniers. Quartier modèle s'il en fut... Sa population tient à ce que tout s'y passe pour le mieux, à ce que rien ne vienne entacher la réputation d'esprit pacifique...
Lire
Décidément, la ville de Paris n'aura pas de treizième arrondissement.
Hélas ! ce treizième arrondissement, il est partout, et on n'en veut nulle part. (1859)
Lire
Avant-hier, vers sept heures au matin, un gardien de la paix de service rue Lahire (13e arrondissement), entendit des cris d'angoisse et la voix d'une jeune femme l'appelant de la fenêtre du premier étage d'une maison située dans l'impasse de la Cerisaie.
Lire