UNE ÉVOCATION DU 13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

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Une évocation du 13e arrondissement de 1860 aux années 30

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Faits divers

Faits divers

FAITS-DIVERS

Faits divers

Singuliers dévaliseurs d'Église

1895

Hier matin, le curé de la paroisse de Saint-Marcel, venait déclarer à M. Perruche, commissaire de police, que des malfaiteurs s'étaient introduitsdans l’église.

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Quartier de la Maison-Blanche

Le drame de la rue de Tolbiac : double tentative de meurtre

1895

Une double tentative de meurtre a mis en émoi, hier soir, les habitants de la rue de Tolbiac, dans le quartier de la Maison-Blanche.

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rue Nationale

Le drame de la rue Nationale

1879

Un événement des plus dramatiques s'est produit hier matin au numéro 7 de la rue Nationale, près du boulevard de la Gare.

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rue de Tolbiac

Le môme « L’Affreux »

1903

« Nini des Deux-Moulins aime le môme « l’Affreux » pour la vie. »
C’est écrit en caractère gigantesques sur un mur de la rue de Tolbiac. N’était l'étrange sobriquet de l'heureux mortel qui a su allumer une telle passion dans le cœur de « Nini des Deux Moulins », on passerait bien indiffèrent, blasé sur l'éloquence des inscriptions murales.

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Rue Cacheux

Un empoisonneur

1896

Une grave affaire d’empoisonnement, dont M. Perruche, commissaire de police à Paris, vient d’informer le parquet, a été découverte, il y a deux jours, dans le quartier de la Maison-Blanche, au treizième arrondissement.

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 Barbala - Le Journal - 29 sept.

On découvre dans un cinéma le cadavre coupé en morceaux de la petite Barbala disparue le mois dernier

Le Journal — 29 septembre 1922

Un crime atroce qui ne peut être que celui d'un sadique ou d'un fou a été découvert l'avant-dernière nuit, au cinéma « Madelon », 174, avenue d'Italie.

Le cinéma Madelon, 174 avenue d'Italie

C'est une petite salle de quartier qui peut contenir tout au plus cinq à six cents spectateurs et qu'exploitent depuis 1920 deux associés, MM. Cuvillier et Thiéry. La salle se termine, au fond, par une petite scène, sur laquelle est installé l'écran.

Un couloir assez étroit contourne cette scène à laquelle on accède par deux portes.

Au-dessous du « plateau » est un petit espace vide qui sert de débarras et où de tout temps s'entassèrent vieilles ferrailles et accessoires brisés ; on y accède par une sorte de volet, haut à peine de 80 centimètres. Or depuis une huitaine de jours — certains disent qu'il y a plus longtemps — les habitués du petit cinéma se plaignaient de mauvaises odeurs qui semblaient provenir de la scène. Elles étaient plus incommodantes encore près de l'écran et dans le couloir.

Avisé, M. Thiéry ordonna au jeune garçon chargé du nettoyage de la salle, Gaston Philippot, âgé de dix-huit ans, de jeter du crésyl sous le plateau. Rien n'y fit, l'odeur, chaque jour, devenait plus insupportable.

Avant-hier, lorsque le spectacle fut terminé, c'est-à-dire vers 23 heures 30, M. Thiéry décida d'explorer le réduit lui-même.

Il appela son opérateur, M. Bovery, qui demeure 76, rue Pierre-Larousse, et commença les recherches.

Une rapide inspection à l'orchestre lui donna la certitude qu'il n'y avait là rien de suspect ; sur la scène, d'ailleurs nettoyée quotidiennement, rien non plus, pas plus que dans le petit couloir qui la contourne.

M. Bovery, guidant toujours les recherches de sa lampe électrique, ouvrit alors le volet qui permet d'accéder sous le plateau ; il entra là en se baissant.

Personne depuis longtemps ne s'y était risqué; le dernier nettoyage remontait à la prise de possession du local par MM. Cuvillier et Thiéry. M. Bovery s'avança parmi les toiles d'araignées et la poussière; l'odeur, toujours plus forte, l'attira vers le coin opposé à l'entrée.

« Il y a un cadavre sous la scène, lui dit-il, j'en suis certain ; je l'ai vu ! »

Il aperçut alors une masse informe, une sorte de paquet visqueux calé dans un angle. Il crut d'abord qu'il s'agissait d'un cadavre d'animal, mais lorsqu'il se fut approché davantage, il reconnut des débris humains entassés. Horrifié, il recula et, sortant en hâte du réduit, prévint M. Thiéry.

« Il y a un cadavre sous la scène, lui dit-il, j'en suis certain ; je l'ai vu ! »

Étonné, M. Thiéry se glissa à son tour sous le plateau et constata la présence du corps. Immédiatement il s'en fut au poste de police de la rue Bobillot où, en quelques mots, il raconta au brigadier de service la lugubre trouvaille de son employé ; deux agents, aussitôt envoyés, la contrôlèrent. M. Frédérique, commissaire du quartier de la Gare, chargé de l'intérim du quartier de la Maison-Blanche, fut alors avisé et, dès la première heure, il se rendait avenue d'Italie. Après avoir lui-même constaté l'horrible chose, le magistrat prévint la police judiciaire. Bientôt M. Guillaume, commissaire à la direction de la police judiciaire, était là, puis ce fut le parquet : MM. Bacquart, juge d'instruction, assisté de M. Crosnier, greffier ; Guigne, substitut du procureur de la République, et le docteur Paul, médecin légiste.

Le réduit où était cachée la victime - Cliché paru dans Excelsior

On pénétra de nouveau dans le réduit.

Les débris étaient là, entassés régulièrement « comme du bois », noirs de pourriture, horribles. Le corps — celui d'une fillette de dix à douze ans — avait été sectionné en huit morceaux : les jambes, coupées aux cuisses et aux genoux, en formaient quatre; les bras deux autres; le tronc et la tête les deux derniers. Les membres avaient été soigneusement désarticulés. Le corps était nu, à l'exception des pieds, qui portaient des souliers montants noirs et des bas également noirs.

Un à un, les lugubres débris furent déposés sur une table, près de la scène, et minutieusement examinés par le docteur Paul.

Aux oreilles de l'enfant pendaient encore de petites boucles en métal.

Un à un, les lugubres débris furent déposés sur une table, près de la scène, et minutieusement examinés par le docteur Paul.

La mort remontait à près d'un mois ; le praticien ne put préciser tout de suite si la pauvre petite victime avait été avant son assassinat victime de violences encore plus odieuses. L'autopsie, qui doit être pratiquée aujourd'hui même, permettra d'ailleurs, seule, de l'établir. Sous la scène on ramassa encore des morceaux d'étoffes, de vêtements, un tablier, un pantalon.

L'âge de l'enfant, la date approximative de sa mort, les objets qu'on avait retrouvés amenèrent M. Guillaume à supposer qu'il s'agissait là du cadavre de la petite Barbala, qui, voici un mois, disparut si mystérieusement de chez sa mère, 4, boulevard de Port-Royal. Immédiatement, sur ses ordres, des inspecteurs de la police judiciaire s'en furent, boulevard de Port-Royal, chercher le beau-père de la fillette, M. Oudin ; d'autres se rendirent 22, rue Saint-Sébastien, où demeure une des tantes de l'enfant, Mme Depouille, qu'ils ramenèrent.

Mis en présence du cadavre, ni l'un ni l'autre, étant donné son état de putréfaction, ne purent affirmer que c'était bien celui de la pauvrette ; mais ils reconnurent, celle-ci les boucles d'oreille de la petite Suzanne, celui-là ses chaussures et ses bas.

M. Oudin, en outre, identifia la fillette grâce à sa dentition particulière.

Le doute n'était plus possible : il s'agissait bien de Suzanne Barbala. C'était bien elle la victime de ce crime épouvantable.

L'enquête

Par qui la pauvre enfant a-t-elle été si atrocement dépecée ? On se rappelle dans quelles circonstances elle disparut de chez sa mère : chargée de deux commissions à faire, l'une à la pharmacie Clémençon, 74, avenue d'Italie, l'autre chez sa grand-mère, Mme Oudin, 2, avenue du Cimetière-Parisien, au Kremlin-Bicêtre, elle quitta la maison à 1 h25..

Laissons parler ici M. Oudin, que nous avons vu hier matin, combien ému, on le devine :

Suzanne était une gentille enfant, mais de caractère plutôt renfermé et méfiant, nous a-t-il dit. Elle se liait très difficilement. Elle disparut un vendredi; elle était rentrée ici la veille d'un séjour d'un mois chez des cousins habitant Viernes, en Seine-et-Oise. Comme elle était très sérieuse, on lui confiait volontiers des commissions. Elle partit ce jour-là, comme les autres, avec six francs qui devaient lui servir pour ses achats. Elle sortait rarement seule ; toutefois, régulièrement, le jeudi et le samedi, elle se rendait au Kremlin chez ma mère; est-ce pendant ces voyages, qu'elle faisait seule, qu'elle a rencontré et connu quelqu'un, je l'ignore comme vous. Comment, elle, si « sauvage », aurait-elle eu assez de confiance pour se lier d'amitié avec quelqu'un, accompagner cet inconnu au cinéma d'abord, ensuite chez lui, enfin le suivre sait-on où ?

Les camarades d'école de Suzanne Barbala nous ont dit aussi combien elle se méfiait. Jamais on ne la vit avec quiconque. La concierge de l'immeuble où elle habitait avec sa mère nous a confirmé ces renseignements. Qu'en conclure ? Jusqu'ici le mystère le plus complet entoure cet horrible drame. Quand, où, comment, la pauvre petite a-t-elle rencontré celui qui l'a assassinée si lâchement ? Où le crime lui-même a-t-il été accompli ?

Pas au cinéma, en tout cas. Nulle trace de sang sur les murs. La salle ouvre ses portes chaque soir vers 19 h. 30. Il s'y trouve toujours quelqu'un de cette heure jusqu'à celle de la fermeture. Le jeudi et le dimanche, jours de matinée, l'établissement ouvre à 13 heures, mais il est encore gardé. Un seul point sur lequel il n'y ait aucun doute possible : l'assassin, pour avoir ainsi caché les restes de sa victime, connaissait parfaitement les aîtres.

Mais comment a-t-il pénétré dans le cinéma qui, les jours où on ne joue pas, est fermé par de lourdes grilles cadenassées ?

La clef de ces grilles est à double exemplaire : l'un est réservé à l'opérateur; l'autre, déposé chez un ami du directeur, M. D., restaurateur, 172, avenue d'Italie, reste enfermé dans sa caisse et n'est confié qu'aux nettoyeurs, Mme Philippot et son fils ou à MM. Thiéry ou Cuvillier.

Les musiciens, une pianiste, et, par intermittence, un violoniste, instituteur dans une école voisine, ne viennent que le soir, ainsi que la caissière. Aucun d'eux ne sait rien ni n'a rien vu.

Tel demeure le problème à résoudre.

Aucun indice, aucune trace. Un moment, hier, on avait orienté les recherches du côté d'un excentrique bien connu dans le quartier ; ces recherches jusqu'à maintenant n'ont rien apporté et le mystère reste entier.

Puisse-t-on bientôt retrouver le misérable qui, comme un fauve, déchiqueta le corps de' la pauvre gamine. Ce second Soleilland, on en conviendra, ne méritera guère de pitié.


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L'article du Petit-Parisien du même jour

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1906

Le cocher de fiacre, Émile Canetti se trouvait, hier soir, vers neuf heures, à la station de voitures située avenue de Choisy, à l'angle de la place d'Italie...

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Esclave de sa Colère

1895

Bien que Sénèque ait dit « La colère est une courte folie », elle n'est pas toujours excusable, surtout lorsqu'elle se manifeste par des accès trop fréquents.
C'est le cas de la nommée Augustine Couffier, âgée de trente-huit ans, ménagère, demeurant rue des Malmaisons.

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Rue des Cordelières

Rue des Cordelières : Le bébé qu'une femme promenait sans pitié à 5 heures du matin était en celluloïd

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L'humanité de quelques passants matinaux était choquée, hier, vers 5 heures, rue des Cordelières, par une scène effectivement étrange. Une marâtre — vraisemblablement — allant et venant sans souci de l'air frais, cruel aux petites bronches, promenait une voiture de bébé dans laquelle se distinguait un pauvre petit corps d'enfant.

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Grand émoi avant hier à la barrière d'Italie, parmi les personnes qui stationnaient dans le bureau de tramways faisant le service de Cluny à Bicêtre.

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Saviez-vous que... ?

Le 9 juin 1977, une jeune fille, tout en larmes, déclarait, à huit heures du soir, qu'un enfant venait de tomber dans un puits à découvert, sur un terrain entouré de planches, appartenant à la Ville, et situé rue de Patay et de Tolbiac.
Immédiatement, on prévint les sapeurs-pompiers du poste de la rue du Château-des-Rentiers. Sans perdre un instant, ceux-ci se rendirent au puits fatal. Le caporal y descendit, et en revient avec deux chiens vivants.

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C'est en 1888 que le conseil municipal de Paris décida que la nouvelle rue située entre la place de Rungis et la place du Nouveau Puits-Artésien, de la Butte-aux-Cailles, prendrait le nom de rue du sergent Bobillot.

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Le 3 octobre 1923, à 9 h30, le laboratoire municipal faisait enlever un obus de 37 en face du 88 de la rue de la Glacière.

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Ferdinand Buisson (1841-1932) fut un des fondateurs de la « Ligue des droits de l'Homme » dont il sera le président, après la mort de F. de Pressensé.
Il fut aussi député du 13e arrondissement.
Ainsi, aux élections générales législatives des 27 avril et 11 mai 1902, il se présenta comme candidat radical-socialiste dans la 2e circonscription du 13e arrondissement de Paris, et fut élu au deuxième tour de scrutin, par 8.468 voix contre 7.747 à M. Paulin-Méry, député sortant, nationaliste.
Il retrouva son siège aux élections générales des 6 et 20 mai 1906, au deuxième tour de scrutin, par 8.887 voix contre 7.764 à son ancien adversaire Paulin-Méry.
À celles des 24 avril et 8 mai 1910, il l'emporta encore sur Paulin-Méry, au deuxième tour, par 8.204 voix contre 7.378.
Mais il subit un échec à celles des 26 avril et 10 mai 1914, où il arriva au premier tour en seconde position après le docteur Auguste Navarre, en faveur duquel il s’est désisté et qui, ainsi, lui succéda.

L'image du jour

Le carrefour Italie-Tolbiac

Avec l'achèvement, au début des annés 1880, de la rue de Tolbiac, section du "boulevard du Transit", ancien nom de la grande voie structurante traversant la rive gauche, la rue militaire longeant les fortifications étant encore impraticable pour une circulation des biens et des personnes, le carrefour Italie/Tolbiac devint le point central du 13e, avec un attrait renforcé par la présence de la "Ville de Strasbourg", seul grand magasin de l'arrondissement, de nombreux commerces et débits de boissons et de la chapelle Bréa, église du quartier. ♦

© paris-treizieme.fr pour la transcription du texte

HISTOIRE DES QUARTIERS

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LE TREIZIEME AVANT LE 13e

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  • De la difficulté d’être le treizième arrondissement
  • L'abattoir de Villejuif
  • Boulevard de l'Hôpital
  • La bergère d'Ivry (1827)
  • Un vol à la Butte-aux-Cailles

LE TREIZIÈME EN 1860

  • Notice administrative, historique et municipale sur le XIIIe Arrondissement par Ph. Doré fils

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  • Les fouilles archéologiques dans le 13e
  • Le Siège de Paris (1870-71)
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  • Chiffons et chiffonniers
  • Cabarets, bouges et assommoirs
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  • Les étrangleurs des Gobelins
  • Sur les communes limitrophes
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VIDÉOS

  • Auguste Lançon et le 13e
  • Marville, la rue de Tolbiac
  • Quai de la Gare, janvier 1910
  • La place Nationale
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