Faits divers

 Le crime de la rue Clisson - 1872

Le crime de la rue Clisson

Le XIXe Siècle — 20 mai 1872

Au commencement du mois de septembre de l'année dernière, une odeur nauséabonde s'était répandue dans la maison rue Clisson, 2. Elle augmenta progressivement d'intensité, et finit par devenir insupportable. On en rechercha la cause, et on reconnut qu'elle provenait du logement occupé par le sieur Boucher, commissionnaire en vins.

Depuis quinze jours au moins il n'avait pas été aperçu ; mais, comme les nécessités de son industrie l'obligeaient parfois à des absences plus ou moins longues, on ne s'en était pas préoccupé.

Averti de ce qui se passait, M. Boudin, commissaire de police du quartier de la Gare, se rendit sur les lieux, assisté d'un médecin, et fit ouvrir la porte par un serrurier.

Les miasmes asphyxiants empêchaient d'entrer dans l’appartement ; ce ne fut qu'après une forte immersion de phénol et de chlorure de chaux qu'on put y pénétrer.

On aperçut alors le corps du sieur Boucher horriblement décomposé et envahi par des myriades de vers.

La mort, d'après l'examen médical, devait remonter à une quinzaine de jours.

Divers indices donnèrent à penser au commissaire de police qu'elle était le résultat d'un crime dont l'instrument principal paraissait avoir été un marteau, où l'on remarquait des taches pouvant être du sang desséché et un cheveu semblable à ceux de la victime.

Les parents du sieur Boucher furent prévenus, et l'inhumation eut lieu.

Un juge d'instruction commença une information qui n'amena d'abord aucun résultat.

Cependant il n'abandonna pas un instant ses recherches, et récemment il découvrit une enveloppe de lettre adressée à la victime, et qui avait dû être misé à la poste de La Villette.

Cet indice devint le point de départ de nouvelles investigations, qui firent peser les plus graves présomptions sur un nommé G..., servant dans l'armée en qualité de remplaçant.

On réclama cet individu aux autorités militaires.

Une enquête eut lieu et révéla que ce G… avait commandé, en qualité de capitaine, les Enfants-Perdus de la Commune, et qu'il combattait à Neuilly lors de l'entrée des troupes de l'ordre.

Il a été arrêté, et il aura à répondre à la fois à la justice civile et à la justice militaire.


— Tous les jours il arrive que les choses les plus extraordinaires sont la cause de résultats fort inattendus. On a indiqué, dans le temps, les coquilles d'œufs placées au bout d'un piquet planté dans un carré de choux comme préservatif certain contre les chenilles. L'expérience en a été faite par plusieurs personnes et elle a parfaitement réussi. C'est simple, ridicule si on veut, mais c'est efficace.

Aujourd'hui on affirme que lorsque les cerisiers sont couverts de fruits mûrs et que les oiseaux y établissent leur quartier général, à l'heure de leurs repas, il suffit, pour les éloigner, de suspendre dans les branches de l'arbre une douzaine d'écrevisses cuites. C'est plus ridicule encore, peut-être ; c'est aussi simple assurément, et l'essai est facile à faire.

Nous livrons, dans tous les cas, la recette à nos lecteurs.

À lire également...

Le drame de la rue Mouffetard

1875

On a eu beau abattre des maisons, renverser des quartiers, percer des boulevards, faire apparaître le soleil et la lumière dans des parties de Paris que jamais ils n'avaient visitées, on n'a pu détruire absolument le dernier asile vers lequel se réfugie, le soir venu, une population douteuse.

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Quartier de la Gare

Haustrate aux Assises

1907

Le 7 avril dernier, dans l'après-midi, le sous-brigadier Mariton, de service rue Nationale, voyait venir à lui un individu en proie à une violente émotion et qui lui déclara :
— Conduisez-moi au poste, car je viens de tuer un homme qui m'avait emmené dans sa chambre, 1, cité Jeanne-d'Arc.

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Un drame dans une ménagerie

1904

Les époux Droxeler, connus, le mari, sous le nom du dompteur José, et la femme sous celui de la Goulue, promènent, comme on le sait, dans les foires parisiennes une ménagerie qui fait de temps en temps parler d'elle. Cette ménagerie est actuellement installée avenue d'Italie, en face de la gare de la Maison-Blanche.

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Boulevard Kellermann

Double accident

1898

Un grave accident, dû à l’imprudence des victimes, est arrivé avant-hier soir à deux jeunes cyclistes, sur le boulevard Kellermann.

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Saviez-vous que... ?

L'Hôpital de la Vieillesse pour femmes, autrement dit la Salpétrière, comptait, en 1860, 4422 lits dont 1341 pour les aliénées. En moyenne, par an, dans les années 1850-60 , 2100 aliénées y faisaient leur entrée et 800 y mourraient.

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L'École Estienne est installée à son emplacement actuel depuis novembre 1889 mais n'a été inaugurée que le 1er juillet 1896 par le président de la République, M. Félix Faure.

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L'église Sainte-Anne de la Maison-Blanche a été une première fois consacrée le 25 avril 1896. Les travaux commencés en 1894 ne furent véritablement terminés qu'en 1912 et une nouvelle consécration eut lieu le 24 octobre 1912.

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En 1849, face à la barrière des Deux-Moulins, sur le territoire de la Commune d’Ivry, dans la rue principale qui allait devenir la rue Nationale, deux bals se faisaient concurrence : La Belle Moissonneuse au 31 (ancienne numérotation), propriété de M. Latruffe et La Belle-Jardinière exploité par M. Cudat qui fut remplacé par Le Grand Vainqueur.
Le bal de la Belle-Moissonneuse accueillit de nombreuses réunions politiques de 1848 jusqu’en 1876 et ferma ses portes peu après.

L'image du jour

La rue du Château-des-Rentiers à la hauteur du n°169

Le passage Ricaud est immédiatement sous la droite après le marchand de vins.