La « bande des deux moulins »
Journal des débats politiques et littéraires — 13 novembre 1894
Une véritable bataille s'est livrée hier soir, vers onze heures et demie,
boulevard de la Gare, entre ouvriers et rôdeurs.
La querelle avait pris naissance dans un bal de l'avenue de Choisy. Les gardes
républicains de service ayant prié les ouvriers, au nombre de six, de se retirer,
ceux-ci obéirent. Mais, aussitôt après, on expulsait leurs adversaires.
Furieux de cette mesure, les rôdeurs rejoignirent les ouvriers, les attaquèrent,
le couteau à la main. Ils étaient fort nombreux. Pour se défendre, les autres
s'armèrent aussi de leurs couteaux. Le sang coûta. Alors, les agresseurs, sortant
des revolvers, firent feu coup sur coup. Une dame qui passait à dix mètres de
là, reçut une balle dans la cuisse.
A ce moment, accourait M. Perruche, commissaire de police. à la tête d'une
escouade de gardiens de la paix. Les rôdeurs prirent la fuite. On les poursuivit.
L'un d'eux fut arrêté.
Il était blessé à la jambe et au ventre de deux coups de couteau. C'est un
nommé Jean Boutrain, qui fait partie d'une bande de malfaiteurs, « la bande
des deux moulins ».
Deux ouvriers ont reçu des blessures graves ; un maçon, Émile Bonnet,
qui a été frappé d'une balle dans l'œil gauche, d'une balle dans la joue gauche,
d'un coup de couteau au cou, d'un autre à l'oreille droite ; son état est désespère;
un ébéniste, Joseph Verdonek, a été atteint d'un coup de couteau au côté gauche.
Boutrain, Bonnet et Verdonek ont été transporté à l'hôpital de la Pitié.
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Dans le populeux quartier des Gobelins, il est un groupe de gens à qui l'on a mis le bonheur — bonheur relatif, d'ailleurs — à portée de la main, et qui se disputent au lieu de le cueillir sagement. Ces gens demeurent sous le même toit, 9, passage Moret, voie vétuste qui semble être restée dans le même état qu'au temps des mousquetaires. (1926)
Lire
Hier matin, Mme Hugon, qui possède, rue du Chevaleret, un « Café-restaurant-blanchissage », entre dans le terrain vague attenant à sa maison.
Lire
La Ville de Paris, qui loue pour rien les luxueux pavillons du Bois de Boulogne aux jouisseurs et aux parasites, veut expulser de malheureux travailleurs de logements peu confortables certes, mais pour lesquels ils paient un lourd loyer. (1927)
Lire
La laiterie Verny, située en plein cœur du populeux quartier de la Gare, 17, rue Bruant occupait, depuis quatre années, Henri Lecoin, âgé de vingt-huit ans, en qualité de caissier-comptable.
Lire
Les locataires n'étaient pas plutôt dans la rue que des démolisseurs se mettaient à l'ouvrage pour le compte d'un garage Renault qui fait procéder à des agrandissements.
Ainsi les limousines des exploiteurs seront à l'abri et les locataires logeront où et comme ils pourront. (1927)
Lire
Les nombreux flâneurs qui vont chaque soir, au soleil couchant, respirer un peu d'air sur les glacis des fortifications, à la porte d'Italie, ont assisté hier à une véritable bataille.
Lire
Que l'on démolisse les taudis, nids à tuberculose qui pullulent dans la « Ville-Lumière », nous n'y trouverons rien redire, au contraire ! Mais que sous prétexte d'assainissement, comme cela s'est produit passage Moret, on expulse, en 21 jours, au profit d'un garage, des malheureux que l’on a finalement « logés » dans des taudis sans nom, c'est un véritable scandale ! (1927)
Lire
Un nommé Jean Siégen, dit « Jean-Jean » âgé de vingt-six ans, demeurant rue de la Pointe-d'Ivry, a tiré cinq coups de revolver, la nuit dernière, passé la porte d'Ivry, sur Mlle Marie Berthot, âgée de vingt et un ans, ouvrière lingère, rue de la Butte-aux-Cailles.
Lire
Tout un coin de Paris est en train de se modifier singulièrement. Huysmans ne reconnaîtrait plus sa Bièvre. Non seulement le ruisseau nauséabond est maintenant couvert depuis bien des années, mais le sinistre passage Moret a presque complètement disparu de la topographie parisienne et, au milieu de cette année, les fameux jardins dont la jouissance était réservée aux tisseurs et dessinateurs de la Manufacture des Gobelins, vergers en friche qui, quelquefois, servaient de dépôt d'ordures aux gens du quartier, auront perdu leur aspect de Paradou abandonné. (1937)
Lire
Hier soir, à dix heures quarante-cinq, un incendie s'est déclaré dans le grenier à fourrages de M. Brancourt, grainetier, boulevard de la Gare, 187. La cause de ce sinistre n'est pas encore connue.
Lire