Depuis quinze jours environ, un négociant du quartier de la Gare, M. H..., donnait des signes
évidents d'aliénation mentale. Il lui arrivait souvent de se réveiller en sursaut la nuit et de
pousser de véritables hurlements de frayeur.
Le malheureux, en proie à une sorte de folie mystique, s'imaginait que des diables venaient
s'emparer de lui pour le traîner en enfer et lui faire expier les péchés qu'il avait pu
commettre dans le cours de sa vie. Bientôt ces hallucinations l'assaillirent pendant le jour et
le négociant fut sans cesse dans un état d'épouvante indicible.
Toutefois, comme il n'était pas dangereux, sa famille ne voulut pas le faire enfermer. Se
séparer de l'infortuné leur paraissait ajouter encore à leur malheur.
Or, hier vers minuit, sous l'empire de la folie, M. H. se releva sans bruit, s'arma de deux
revolvers qu'on avait eu la grave imprudence de laisser tout chargés dans un meuble, puis il
gagna la rue à pas de loup.
L'avenue de Choisy vue de la place d'Italie
Tout à coup, au beau milieu de l'avenue de Choisy, l'aliéné se mit à faire feu des deux armes
à la fois en poussant des cris inhumains.
— Des hommes noirs et rouges, criait-il, avec leurs fourches et leurs ailes sont là ; sauve
qui peut ! je vais les tuer.
Et la mousqueterie continuait de plus belle.
Des gardiens de la paix attirés par les détonations ne purent qu'à grand-peine s'approcher du
fou dangereux et le maîtriser.
Au poste, où M. Perruche, commissaire de police, vint tenter de l'interroger, l'aliéné ne
cessait de crier :
— Le diable ! Le diable ! II veut m'entraîner, tuez-le !
Sa famille, prévenue sur-le-champ, l'a fait conduire dans une maison de santé.
Ce serait un petit concours à ouvrir : « Quel est le quartier de Paris, qui a le plus changé depuis quinze ans ? » Et il y a gros à parier que le quartier de la Glacière, alias de la Butte-aux-Cailles, se rangerait dans le peloton de tête. (1923)
Le feu éclatait, la nuit dernière vers quatre heures, dans une usine de dégraissage de chiffons appartenant à M. Figueros, située tout au fond du treizième arrondissement, 14, rue Brillat-Savarin.
M. Auguste Bazin, marchand de vins, établi avenue des Gobelins, voyait entrer, hier soir, Vers onze heures, dans son débit, un individu, qui ne lui parut pas être dans son état normal.
Rue Xaintrailles, derrière l'église Jeanne d'Arc, demeure une pauvre vieille grand'maman qui nourrit sa fille et ses petites-filles de crottes de chiens cueillies à l'aube sur les avenues qui rayonnent de la place d'Italie. (1893)
Au numéro 21 de la rue Croulebarbe habillait, avec son amant, Georges Deschamps, ouvrier fumiste, âgé de vingt-cinq ans, une femme Céline Pasquet, d'un au plus jeune, journalière.
Près de la place d'Italie, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, la cité Jeanne-d'Arc forme une sorte de boyau gluant, sombre, bordé de mornes bâtisses de cinq ou six étages aux murs zébrés de longues moisissures. Dès la tombée de la nuit, le coin n'est pas sûr... (1931)
La cité Jeanne-d'Arc, dont on connaît les titres à une triste célébrité, a été encore, hier soir, le théâtre d'un drame sanglant. Une mère de famille, une jeune femme, a été sauvagement égorgée par un alcoolique sans que les voisins, terrorisés, aient osé intervenir.
La Cité Jeanne-d'Arc, cet îlot lépreux et insalubre qui, dans le 13e arrondissement, groupe autour de quelques ruelles ses immeubles sordides, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, a vécu aujourd'hui un véritable état de siège. (1935)
Après une nuit d'anxiété, les locataires de la cité Jeanne-d'Arc ont appris avec soulagement l'arrestation d'Henri O..., qui avait blessé sa voisine d'un coup de couteau à la gorge.