Incendie au dépôt des omnibus situé près de la place d'Italie
Le Siècle — 28 août 1866
Le dépôt de la Compagnie générale des omnibus était situé très exactement 13 rue Tiers.
Avant-hier, vers les onze heures et demie du soir, au moment où les dernières voitures
rentraient au dépôt des omnibus situé près de la place d'Italie, derrière la mairie du treizième
arrondissement, un immense jet de flammes jaillit tout à coup avec des pétillements sinistres de
la toiture d'un des bâtiments qui sont au-dessus des écuries ; le feu était dans les greniers à
fourrages.
Détail d'un plan établi en 1894. Le dépôt de la Compagnie des Omnibus a du disparaitre avec le percement de la rue Bobillot.
Avisant au plus pressé conducteurs, cochers, employés divers présents dans l'établissement se
précipitent aussitôt vers les écuries où étaient les 250 chevaux du dépôt ; les longes sont
coupées au plus vite, on se hâte de chasser dehors tous ces animaux, et il y eut un moment de
confusion indescriptible quand toutes ces magnifiques bêtes, étonnées par cette manœuvre
insolite et effrayées par le feu, se précipitèrent dehors sautant pardessus les timons des
voitures, se culbutant, ruant et courant enfin en cavalcades échevelées dans toutes les
directions.
Cependant, l'alarme avait été donnée dans tout le quartier : les uns avaient couru aux divers
postes de pompiers tandis que d'autres s'empressaient à faire sortir les voitures qui
encombraient la cour et les conduisaient sur la place d'Italie.
En 1866, la mairie est encore dans un des deux anciens pavillons d'octroi, en l'ocurence celui situé au débouché de la rue Gérard
Dès que les pompiers furent arrivés sut le lieu du sinistre, les planchers des greniers
commençant à s'effondrer dans les écuries, qui heureusement étaient abandonnées, on fit une
coupure dans les bâtiments, et le feu, d'abord circonscrit, put être enfin dominé sur les trois
heures du matin.
Tous les habitants du voisinage, les employés de la compagnie, les pompiers et des soldats
venus de divers postes, ont déployé la plus grande activité pour combattre le fléau et opérer le
sauvetage du matériel.
Quant aux chevaux partis les uns d'un côté, les autres d'un autre, ils ont pour la plupart
été rattrapés dans la nuit, à Montrouge, à la barrière du Trône et jusque dans l'intérieur de
Paris ; 200 à peu près avaient déjà été ramenés au dépôt hier au matin.
Pour les cinquante autres, nul doute qu'ils se soient de même reconduits plus tard, à
l'administration.
Par suite de l'impossibilité où l'on se trouvait de faire travailler des animaux qui avaient
erré toute la nuit, la ligne P, où d'ordinaire le service est fait par 14 voitures, n'en a eu
que 7 hier, dimanche, toute la journée, au grand désappointement des voyageurs.
En 1868, la Compagnie des Omnibus connut un incendie identique dans un autre dépot (gravure parue dans le Monde Illustré)
Saviez-vous que ...
En septembre 1896, M. Perruche, commissaire de police des quartiers de la Salpêtrière et de Croulebarbe était amené à enquêter sur le vol d'un perroquet.
Les travaux commencés l'année dernière pour le raccordement des boulevards d'Italie et des Gobelins sont sur le point d'être terminés. On achève le macadam et les trottoirs de la dernière fraction du parcours. (1864)
Avant de commencer mon article sur le treizième arrondissement, je crois utile de parler spécialement de sa ligne frontière, du boulevard Saint-Marcel, qui en constitue la limite septentrionale. Cette grande voie, qui a coupé le marché aux chevaux, écorné l'ancien cimetière de Clamart et absorbé la petite place de la Collégiale, a été enfin tracé onze ans après avoir été décrété d'utilité publique (17 août 1857). Mais a-t-elle été exécutée de manière à donner satisfaction aux intérêts des quartiers qu'elle traverse, aux intérêts des propriétaires et des habitants qui se trouvent dans son voisinage ? (1868)
La Bièvre est l'une des causes les plus actives de l'empoisonnement parisien. Ce ruisseau, chanté par les poètes, sur les bords duquel Rabelais aimait à se promener et qui a inspiré des idylles à Benserade, n'est en réalité qu'un égout à ciel ouvert. (1884)
Le nommé Désiré Caritey, journalier, âgé de quarante ans, demeurant rue Duméril, 17, marié et père de trois enfants, avait avec sa femme, avant-hier soir, une vive discussion pour un motif bien futile.
Au sortir du pont de Bercy, sur la rive gauche de la Seine, s'ouvre le boulevard de la Gare qui va de ce pont à l'ancienne barrière d'Italie, au bout de la rue Mouffetard. (1867)
La rue des Malmaisons, inconnue de bien des Parisiens, est située avenue de Choisy, le long du chemin de fer de ceinture. À part quelques commerçants de détail, elle est habitée presque exclusivement par des ménages de chiffonniers.
Comme si ce n'était pas assez, pour rendre le treizième arrondissement insalubre, des marécages de la Bièvre et des fabriques de la plaine d'Ivry, on y a laissé s’installer toutes sortes d'industries infectantes. (1885)
Bien que Sénèque ait dit « La colère est une courte folie », elle n'est pas toujours excusable, surtout lorsqu'elle se manifeste par des accès trop fréquents. C'est le cas de la nommée Augustine Couffier, âgée de trente-huit ans, ménagère, demeurant rue des Malmaisons.