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 paris-treizieme.fr — Les aventures d'un perroquet (1896)

Les aventures d'un perroquet

La Lanterne — 4 septembre 1896

— Balthazar s'est sauvé, disait un de ces jours, à M. Perruche, commissaire de police, Mme B..., fruitière, 1, rue Dolomieu. Je vous en prie, aidez-moi à le rechercher. D'abord, il ne peut être bien loin, il me connaît trop. Pensez-donc : voilà quatre-vingts ans, et il en a quatre-vingt-deux, qu'il est dans la famille. Je le tiens de mon père, qui lui-même le tenait du sien.

— Très bien ! mais qu'est-ce que Balthazar ?

— Ah ! pardon, je ne vous l’avais pas dit ; c'est un perroquet d'un vert magnifique et à superbe queue rouge et qui parle comme vous et moi, M. le commissaire, sauf votre respect.

— Il a dû vous être volé- ! déclara le magistrat. Je vais ordonner des recherches.

Or, hier matin, vers sept heures, un agent et la propriétaire de l'oiseau passaient devant l'hôtel sis au numéro 14 de la rue du Pot-de-Fer, lorsqu'ils entendirent chevroter le fameux cri :

« Rendez-moi ma patrie… »

— Encore un ivrogne, murmura le gardien de la paix ; il est cependant de bonne heure.

— Un ivrogne, riposta Mme B... , mais c'est lui.

— Votre perroquet ?

— Mon perroquet !

— Voyons, alors.

Ils entrèrent à l'hôtel. Après s'être fait connaître au patron, celui-ci leur avoua que le perroquet était depuis trois jours dans la chambre du nommé Jean-Baptiste Guinet, âgé de vingt ans, chiffonnier.

— Montez-y, vous verrez. C'est au premier.

À peine avaient-ils ouvert la porte que Balthazar laissa éclater toute sa joie :

— Tiens ! Te voilà, ma vieille. Es-tu contente de me revoir ? Tra la la la la.

— Mais, tais-toi, riposta sa maîtresse ; laisse-nous nous expliquer avec monsieur.

Monsieur, c'était Guinet.

— Eh bien ! oui, interrompit l'agent, en dévisageant ce dernier, vous êtes un voleur.

— Voilà ce que c'est, dit le filou : Il y a quatre jours, je passais rue Dolomieu. En face au numéro 1, j'entendis :

— Hé, là-bas ! Viens donc ici.

Je regarde, pensant que quelqu'un m'appelait. Mais n'apercevant personne, je me remets à chiffonner, car je chiffonnais.

Le même cri recommence. C'était le perroquet. Il était dans une cage appendue au mur. Je m'approche. Il m'accueille par cette réflexion :

— Ce que tu as l'air bête, mon vieux.

— Pas si bête que ça, que je lui fais. Et la preuve, c'est que je vais t'emporter et je te vendrai un bon prix. Malheureusement, cet animal est si bavard, qu'il m'a fait pincer.

Épilogue : Balthazar est chez Mme B... et Guinet au Dépôt.

 

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Une scène tragi-comique s’est déroulée, hier soir, à six heures, boulevard de l’Hôpital.
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Saviez-vous que... ?

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

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Le 26 février 1912 à midi cinq exactement, la chaudière du tramway n° 399, de la ligne Porte-d'Ivry-les Halles, explosait rue Gay-Lussac, à hauteur de la rue de l'Abbé-de-L'Epée. Ce grave et peu banal accident faisait onze victimes qui, heureusement, ne furent pas très grièvement blessées.

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La surface du 13è arrondissement est exactement de 714,6 hectares.

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En septembre 1874, les habitants du 13e s’inquiétaient à juste titre des projets d’agrandissement de la gare d’Austerlitz et de la gare de marchandises attenante dite « Gare d’Ivry ». Ces agrandissements allaient de pair avec une augmentation du nombre de voies et cela entrainait des répercussions sur la rue Watt seule point de passage vers la Seine.
Le 19 septembre, le quotidien La Gazette de France notait : « on a trouvé un arrangement mixte pour que la rue Watt, artère indispensable du 13e arrondissement, ne soit plus renfermée dans un tunnel bas, humide et dangereux. »

L'image du jour

rue Nationale - Quartier de la Gare (image colorisée)

La rue Nationale était l'axe majeur du quartier de la Gare. La rue Jeanne d'Arc n'était pas encore transversante et était dédiée à l'industrie. La rue Nationale rassemblait commerces et services. Elle était le centre de l'animation d'une vraie vie de quartier populaire qui fut voué à la destruction par son classement en « ilôt insalubre ».  ♦