Faits divers

 Sur les bords de la Bièvre - 1874

Sur les bords de la Bièvre

Le Figaro ― 3 mars 1874

Il y a entre la place d'Italie et le parc de Montsouris, tout un quartier inconnu  plus étranger aux Parisiens, que la Sibérie ou la Chine. Les rues y sont irrégulières, montueuses, peu ou  mal pavées, absolument privées de gaz. À peine, la nuit, de distance en distance, la lueur fumeuse d'un antique réverbère, perce-t-elle le brouillard de la Bièvre, qui y roule sinueusement ses eaux puantes et noires, rendues plus infectes encore par les nombreuses tanneries et peausseries installées sur ses bords.

Dans la journée, le quartier, est remuant, toute une population spéciale y grouille. Le soir venu, le désert se fait. L'avant-dernière nuit, des blanchisseuses de la rue du Pot-au-Lait, une rue dont les maisons sont échelonnées de distance en distance sur les bords d'un des bras de la Bièvre, entendirent des cris de détresse.

― Au secours ! au secours ! râlait une voix étouffée. Puis un silence. Au sec…  fit encore la voix qui s'étrangla puis s'éteignit. Puis, plus rien.

― C'est une batterie, dit l'une des blanchisseuses. N'y allons pas, ça nous occasionnerait des désagréments. Et puis ce n'est peut-être rien de sérieux.

C'était sérieux au contraire. Hier matin, on trouvait dans la Bièvre, un peu plus loin, auprès de la rue des Peupliers, le cadavre de M. Eugène Lefrançais, parcheminier, âgé de cinquante ans, et demeurant au n° 15 de cette rue.

M. Lefrançais s'est-il suicidé ? A-t-il été victime d'un accident ou d'un crime ? C'est pour décider cette question que M. Beylac, commissaire de police du quartier de la Salpêtrière, vient d'ouvrir une enquête.


Plan de 1861


Sur la rue du Pot-au-Lait

La rue du Pot-au-Lait, selon la légende, tire son nom d'une enseigne représentant Perette et le Pot-au-Lait. Rien ne vient étayer cette affirmation. La rue allait initialement de la route militaire pas encore boulevard Kellermann à la jonction des rues de la Glacière et de la Santé. La création du chemin de fer de ceinture amena sa prolongation jusqu'à la rue des Peupliers. A partir de sa rencontre avec la rue de la Fontaine-à-Mulard, elle longeait un bras de la Bièvre et les prés submersibles qui constituaient les étangs de la Glacière. Après 1898, devenue rue Brillat-Savarin depuis 1895, son parcours a été rectifié et son niveau relevé de plusieurs mètres. Elle se termine désormais à la jonction des rues Henri Becque, Boussingault et Wurtz et offre une longueur totale de 1080 mètres.

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Dans la littérature

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Paris comptait 140 cités ou villas en 1865. Parmi celle-ci la cité Doré "formée de murailles en plâtras, en planches, occupée par les chiffonniers les plus pauvres du 13eme arrondissement" selon le guide de M. Joanne.

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Les batiments anciens de la gare d'Austerlitz ont été construits en 1867 sous la direction de l'architecte Renault.

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Le 26 avril 1939 une distribution de sacs de sable était organisée dans le quartier Croulebarbe par la préfecture de la Seine.

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La création d’une école des métiers du livre depuis la fabrication du papier et la fonderie des caractères jusqu'à la reliure et à la dorure, sans oublier les divers genres d'illustrations, qui deviendra l’école Estienne du nom d’Henri Estienne, imprimeur, fut décidée en 1887. Cette école prenait la suite d’un projet de construction, sur des terrains acquis par la ville boulevard d'Italie et rue de Gentilly, d’écoles communales et professionnelles adopté cinq ans plus tôt et abandonné. On ambitionnait de l’ouvrir en 1888. Elle fut ouverte en fait en novembre 1889, ailleurs, dans des locaux provisoires, et inaugurée en 1896 par le président Félix Faure.
Charles Lucas fut l’architecte pressenti pour sa réalisation.

L'image du jour

Angle boulevard de L'Hopital, rue Jenner

L'immeuble à droite constituait la proue de l'ilôt formé par la rue Jenner, le boulevard de la Gare et la rue Esquirol et qui comprenait la Cité Doré. Il disparut avec le percement du tronçon Gare - Hôpital de la rue Jeanne d'Arc