L'amoureux a la « guigne ».
Le Matin ― 21 mars 1911
Palmyre est une grande brune, assez bien de sa personne, qui tous les
soirs arpente l'avenue de Choisy en quête de clients généreux. Adolphe
Verrier, chauffeur dans une usine de banlieue, la connaissait bien de vue,
mais jamais il n'avait osé l'aborder. Il avait trop peur que sa femme,
habitant non loin de là, ne le rencontrât avec la marchande de sourires.
Samedi soir, cependant, comme il était quelque peu pris de boisson, le
chauffeur s'enhardit et offrit un verre à Palmyre. La belle, peu farouche,
accepta et se montra si aimable pour le pochard que ce dernier, captivé,
n'hésita pas à la suivre dans un hôtel de la rue de Tolbiac: Quand il se
réveilla, avant-hier matin à l'aube, sa compagne avait disparu en emportant
son porte-monnaie contenant ce qui restait de sa paye, une soixantaine de
francs.
Que faire, sans un sou dans sa poche ? Rentrer au domicile conjugal ? Il
n'y fallait pas songer. Verrier prit une résolution énergique. Il se rendit
pedibus cum jambis devant le théâtre du Châtelet, où il avait été employé
jadis, et il attendit l'arrivée des voitures amenant les spectateurs à la
matinée. Sa casquette à la main, il ouvrit les portières et avec infiniment
de grâce aida les dames à descendre. A la sortie, il recommença le même
manège. Adolphe Verrier avait déjà recueilli dans son après-midi près de
trois francs de gros sous, quand la main pesante d'un gardien de la paix en
bourgeois s'abattit sur son épaule. Au commissariat du quartier
Saint-Germain-L'auxerrois où il fut amené, le chauffeur n'eut pas de peine à
démontrer à M. Beaurain, commissaire de police, qu'il n'était pas un
mendiant professionnel, et le magistrat le remit en liberté, non sans
l'avoir quelque peu admonesté.
Mais Verrier appartient plutôt à la famille des guignards. En voulant
traverser le boulevard du Palais, il fut renversé et blessé par une voiture
de blanchisseur. Quant à Palmyre, elle est activement recherchée.
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