Une femme tue son amant.
Le Matin ― 16 juin 1911
Hier, vers une heure de l'après-midi, la concierge de l'immeuble, 198, rue de Tolbiac, voyait descendre, échevelée, un revolver à la main, une de ses locataires, Mme Lair née Julia Rabailly, trente-cinq ans, journalière.
― Je viens de tuer mon ami, lui déclarât-elle, et je vais me constituer prisonnière.
En hâte, la concierge monta à l'appartement occupé par sa locataire.
Dans la chambre en désordre, un homme, Joseph Joux, trente-quatre ans, imprimeur, 29, rue Tiers, gisait inanimé.
Il avait reçu en plein cour une balle de revolver.
Transporté dans une pharmacie voisine, il ne tarda pas à succomber.
Interrogée par M. Delanglade, commissaire de police, la meurtrière raconta son acte.
― Depuis quatre ans Joux était mon ami. Il ne travaillait pas et vivait il mes dépens. À tout propos, il me faisait des scènes terribles. Il y a huit jours, me croyant chez moi, il tirait dans ma porte un coup de revolver j'étais absente.
» Aujourd'hui à midi, il vint me voir et me demanda de l'argent. Comme je refusais, il me frappa. Pour lui faire peut, je tirai dans sa direction un coup de revolver. La fatalité voulut qu'il reçût la balle en plein cœur. »
Communiqué
LE VACCIN D’ERHLICH
Évidemment oui, le « 606 » doit guérir radicalement la syphilis, mais à une condition : c’est d’être inoculé suivant la technique rigoureusement scientifique du docteur Ehrlich, appliquée avec un succès constant à l’institut biologique, 59, rue Boursault (Métro « Rome »).
Les inoculations y sont faites discrètement, sont indolores et toujours pratiquées par le médecin en chef en personne.
Toutes les guérisons sont constatée par l’analyse du sang. — Dr LAMY.