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 Le vin, l'amour et le tabac - 1861

Le vin, l'amour et le tabac.

Le Droit — 22 juin 1861

Le vin, l'amour et le tabac peuvent avoir leur agrément comme refrain du bivouac, même à l’Opéra-Comique ; mais voilà un militaire qui, pour le moment n’a pas à s’en louer dans la vie réelle. Le vin, l’amour et le tabac lui coûtent son porte-monnaie, ses galons de sergent qu’on lui a retirés et sa liberté, car il est détenu en ce moment à la Maison d’arrêt militaire, et il faudra qu’il rende compte de sa conduite devant un Conseil de guerre. Si, comme cela est probable, le jugement rendu aujourd’hui par le Tribunal correctionnel, prouve que l’ex-sergent Berceot est encore plus à plaindre qu’à blâmer, et lui donne au moins l'espoir d’un prochain acquittement, il n’en aura pas moins perdu sou porte-monnaie, ses galons et subi une détention préventive.

Une inculpation de vol réunit sur le banc des prévenus une fille publique, la femme Giroux, et deux maçons, Manca et Soffroy :

— J’étais, dit Berceot, en train de me promener route d’Italie avec un de mes amis qui est commis de l’octroi lorsque je fis rencontre de la femme Giroux, et j’eus le malheur d’aller avec elle dans un ou deux cabarets ; c’était une imprudence surtout quand j’avais sur moi, dans mon porte-monnaie, 140 francs qui ne m’appartenaient pas, c’était l’argent du prêt. J’ai dîné avec cette fille, et des individus que je ne connaissais pas sont venus se joindre à nous, et nous avons bu plusieurs fois ensemble. En sortant de chez le marchand de vins, nous sommes allés au bal de le Belle-Moissonneuse. Là, je me suis trouvé pris de vin, je me suis endormi, et en me réveillant, quand j’ai voulu payer, je n’ai plus trouvé mon porte-monnaie. Alors un monsieur m’a dit que je sois tranquille, qu'il savait comment faire arrêter les voleurs. Ça été une affaire bien malheureuse pour moi, comme vous voyez.

Le sieur Franck, marchand des quatre saisons :

— Je connaissais cette fille pour l’avoir vue rôder depuis plusieurs jours dans notre quartier. Quand elle est entrée chez le marchand de vins avec le sergent, je me suis douté de son intention, d’autant plus que je l’ai vue deux ou trois fois fouiller dans les poches du militaire, sans cependant réussir à rien prendre. Les voyant aller au bal de la Belle-Moissonneuse, je les ai suivis ; je me doutais toujours de ce qui arriverait. Là, le militaire était tellement ivre qu’on n’a pas voulu le laisser pénétrer dans le bal ; il s’est assis dans la première salle, et aussitôt il est tombé la tête dans ses mains et il s’est endormi. On lui a lavé la figure, on lui a jeté de l’eau, on a tout essayé pour le réveiller, rien n'y faisait, si bien que je pensais qu’on lui avait mis quelque chose dans son vin. Un jeune homme, le fils d’un pharmacien, m’a donné un mot pour aller chercher une potion, et pendant ce temps-là, j’avais bien recommandé de veiller sur le militaire. Il parait qu’on l’a laissé seul avec la fille, puisqu’elle lui a pris le porte-monnaie. Alors j’oui expliqué aux agent de police que je croyais qu’elle l’avait volé.

Le témoin ne se trompait pas, et l’on pouvait d’autant mieux partager ses soupçons, que la femme Giroux était partie du bal. Or elle avait donné à Berceot sa clef pour qu’il vint coucher chez elle, et celui-ci avait mis la clef dans la même poche que le porte-monnaie ; l'une et l’autre avaient disparu ensemble. Les agent se transportèrent chez la femme Giroux, que l’on trouva couchée avec Manca ; tous les deux se défendirent par des dénégations énergiques, jusqu’au moment où une perquisition minutieuse amena la découverte d’un billet de 100 francs caché sous le pied de la commode.

Devant le Tribunal, la femme Giroux complète les aveux qu’elle a déjà faits.

— Mon Dieu ! dit-elle, je n’ai seulement pas su ce qu’il y avait dans le porte-monnaie : Saffroy me l’a pris tout de suite et il a passé le billet à Manca.

Saffroy. — C’est faux, je n’ai jamais eu l’argent, je ne l’ai seulement pas touché.

La femme Giroux. — C’est Manca qui m’a conseillé de voler le militaire, et quand nous sommes rentrés, il a caché le billet de 100 francs sous le pied de la commode.

Manca. — Tout ça est faux, c’est elle qui avait le billet et qui l’a caché là.

Le Tribunal (7e Ch.) condamne la femme Giroux à une année d’emprisonnement, Saffroy et Munca chacun à quinze mois de la même peine.

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Aux termes de l’article 10 du décret en date du 2 mars 1867 dénommant diverses voles publiques de Paris, les quatre rues ouvertes aux abords de la mairie et du marché du XIIIe arrondissement furent dénommées ainsi qu’il suit: la première, située entre les rues Rubens et Mouffetard, prit le nom de rue Véronèse ; la deuxième, perpendiculaire au marché, le nom de rue Primatice ; la troisième, latérale au nord du marché, le nom de rue Coypel ; la quatrième, située entre la mairie et le marché, le nom de rue Philippe-de-Champagne.

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En 1921, le maire du 13ème arrondissement était M. Guerineau. Il possédait une usine de céramique dont les bâtiments s'étendaient du numéro 69 de la rue du Gaz au numéro 172 de l'avenue de Choisy. Cette usine brûla le 26 octobre 1921.

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Ernest Rousselle (1836-1896), conseiller municipal du 13e arrondissement et président du Conseil municipal de Paris, était un adversaire résolu de tout projet de métropolitain qu'il considérait comme contraire aux intérêts de Paris. Dans une notice nécrologique publiée le 17 mai 1896, le quotidien La Gazette le décrivait comme étant de taille moyenne, trapu avec une barbe épaisse, l'air véhément et pompeux.

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C'est en 1880 que commencèrent les travaux de construction de la gare de La Glacière-Gentilly sur la petite ceinture parallèlement à ceux de la gare de Grenelle.

L'image du jour

L'église Notre-Dame de la Gare, place Jeanne d'Arc

L'église Notre-Dame de la Gare destinée à remplacer une petite chapelle ouverte rue Nationale. L'architecte en charge de l'édifice est Claude Naissant (1801-1882) qui est déjà en charge de l'église Saint-Lambert à Vaugirard.