La Chapelle Bréa
La Croix (supplément) — 18 mai 1895
On construit en ce moment, nos lecteurs le savent, sur des terrains rapportés qui ont comblé les lacs de la Glacière, en bordure de la rue de Tolbiac, une nouvelle église, l'église. Sainte-Anne, destinée à remplacer l'ancienne église de la Maison-Blanche dite chapelle Bréa, qui va être prochainement désaffectée et démolie.
Cette église a sa page d'histoire.

A son emplacement s'élevait un corps de garde lorsqu'éclata l'insurrection de juin [1848].
A la barrière d'Italie le général Bréa et son aide de camp Mangin furent pris et enfermés dans la grande salle du poste. Des insurgés qui venaient de se battre au Panthéon reconnurent le général et son aide de camp et aussitôt il les fusillèrent l'un et l'autre.
On bâtit une chapelle sur l'emplacement du corps de garde démoli, qui avait lui-même succédé à un ancien bal de barrière, la Belle Moissonneuse, dont les crincrins faisaient, le 2 juillet 1815, sauter les défenseurs de Paris qui, entre deux contredanses allaient faire le coup de feu avec les Kaiserlicks qui s'avançaient par les hauteurs de Bicêtre.
La Belle Moissonneuse ferma ses portes vers 1823, et fut transformée en salle d'école dont la maître fut M. Jérôme Duruy, grand-père du grand historien.
En face, s'élevait une guinguette, La Maison Blanche, qui a donné son nom au quartier. Elle était tenue par un nommé Loutrel. La ferme de Bicêtre ayant été une nuit brûlée par les chauffeurs, on découvrit que c'était lui qui, après avoir passé la soirée chez les pauvres gens, avait ouvert la porte à ses complices. Il fut condamné à mort et exécuté.
Sur la chapelle Bréa
La chapelle Bréa pendant la Commune
- Saint-Marcel de la Maison-Blanche (Chapelle Bréa)
- La chapelle Bréa (Extrait des convulsions de Paris - Maxime Du Camp)
- La chapelle Bréa (La Croix - 12 février 1939)