Lieux et monuments

 Rue de la Fontaine-à-Mulard. - 1904

Coins de Paris

Rue de la Fontaine-à-Mulard.

La Petite République — 2 avril 1904
Rue de la Fontaine-à-Mulard en 1905 par Henri Godefroy, Photographe
image sous licence CC0 Paris Musées / Musée Carnavalet

Rue, ruelle, rote, sente ? On ne pourrait dire. Serrée entre palissades, élargie, resserrée, elle serpente à travers la vallée de la Bièvre, montant, descendant, avec des imprévus et des pittoresques qu’on retrouve dans les vieilles cités ruinées qui s’effritent sous les lézardes du temps.

La fontaine existe encore. Envoûtée, elle est là comme un monument, rouillée, archaïque, stérile, laissant reposer son unique bras de fer sans un geste utile qui puisse expliquer sa présence. Et l’on imagine je ne sais quelle légende de château-fort en regardant autour de cette fontaine abandonnée, les ruines qui pleurent, les bicoques de hameau et les pierres qui tombent.

De l’autre côté, on aperçoit soudain un filet d'eau qui coule, et noir et brunâtre et jaune et violet, multicolore, la Bièvre, que des tanneries utilisent encore et qui, malgré tout, donne à ce paysage provincial un aspect de fraîcheur et de vie.

D'anciennes auberges. Puis des lumignons à l'huile : un ressouvenir, un coin de treizième siècle qui subsiste, tout un poème vieillot quel des mains sacrilèges détruiront vers par vers, maison par maison, pour construire à la place des églises d'architecture douteuse et laide, qui alourdiront ce paysage gothique de leur silhouette encombrante.

Et la Fontaine-à-Mulard disparaîtra et s’en ira où s'en sont allés les derniers vestiges des siècles disparus.

G. B.

A lire également

Une promenade à l’ancienne Butte-aux-Cailles (1923)

Lieux

Abattoirs de Villejuif (1903)


A.O.I.P. (rue Charles Fourier) (1933)


Arts et Métiers (Ecole des ) (1903)


Asile Nicolas Flamel (rue du Château-des-Rentiers (1904)


Austerlitz (Village d') (1884)


Barrière Croulebarbe (1865)


Barrière des Deux Moulins (1865)


Barrière des Deux Moulins - Le cabaret de la mère Marie (1859)


Barrière de Fontainebleau (1865)


Barrière de la Gare (1865)


Barrière de la Glacière (1865)


La Belle Moissonneuse (1864)


La Belle Moissonneuse (1875)


Boucherie de cheval - Première - à Paris (1866)


Boulevard d'Italie (1883)


Le Cabaret du Pot-d’Étain (1864)


Le Champ de l'alouette (1933)


Le Casino du XIIIe (1899)


La chapelle Bréa (1897)


Château Napoléon (1904)


Cité Doré (1854)


Cité Doré (1882)


Cité des Kroumirs (1882)


Clos Payen (1891)


Rue Croulebarbe (1865)


Les Deux-Moulins et le hameau d'Austerlitz (1884)


L'école Estienne (1896)


L'école Kuss (1934)


Eden des Gobelins (1934)


Église Saint-Anne (1900)


L’église Saint-Hippolyte, aux Gobelins (1908)


La « Folie » Neubourg (1906)


La « Folie » Neubourg (1929)


Fontaine à Mulard (rue de la - ) (1904)


La glacière du 13e (1873)


Gare d'Orléans (1890)


Jeanne d'Arc (Statue) (1891)


Parc (Square) Kellermann


Rue Küss (1929)


Lourcine (Hôpital de -) (1890)


Mairie du 13e (1893)


Marché aux chevaux (1867)


Marché aux chevaux, vu par M. Macé, anc. chef de la sûreté (1888)


Marché aux chevaux (1890)


Marché des Gobelins (1867)


Monument aux mères (1938)


Passage Moret (1911)


Hôpital de la Pitié (ancien) (1903)


Hôpital de la Pitié (ancien)(1908)


Hôpital de la Pitié (nouvel) (1910)


Maison des typos (1933)


Place d'Italie (1877)


Place d'Italie - Histoire de la (1925)


Pont Tolbiac (Inauguration) (1895)


Pont Tolbiac (Technique) (1895)


Poterne des Peupliers - Le Cabaret des Peupliers (1880)


Poterne des Peupliers (1930)


Rue des Peupliers vue par J. Mary (1908)


Raffinerie Say (1890)


Raffinerie Say (1905)


Rue des Reculettes (1928)


Ruelle des Reculettes (1914)


La Salpêtrière (1890)


La Salpêtrière (1903)


Le Théâtre des Gobelins (1869)


Le verger des Gobelins (1914)


La Zone (1931)


La Zone (1933)


Saviez-vous que... ?

En 1887, Camille Claudel vivait dans un atelier loué pour elle par Auguste Rodin, la Folie Neubourg ou Clos Payen, 68 boulevard d’Italie, actuel boulebard Blanqui

*
*     *

Bobillot, héros du Tonkin, était prénommé Jules. La rue portant son nom est longue de 1.100 mètres.

*
*     *

Le 1er mars 1932, l'usine de chaussures (qui répandait aux alentours de manière permanente une odeur de vernis) installée boulevard Kellermann (au 10) était ravagée par un incendie.

*
*     *

Le 8 février 1885, vers dix heures, deux chevaux attelés à un camion de la compagnie du Nord, chargé de charbon, s’emportaient, rue du Moulinet : malgré les efforts du charretier, le nommé Bruli, ils n'ont pu être maintenus, la pente de la rue étant très rapide en cet endroit, et ils sont allés s'abattre contre un mur de clôture, passage Vandrezanne, n° 10.
Par suite, un des chevaux a été tué sur le coup, l'autre s'est blessé fortement aux jambes. Un pan du mur s'est écroulé, une porte a été brisée et le camion a été mis en pièces. Par un hasard providentiel, le charretier Bruli n'a eu aucun mal.

L'image du jour

La folie Neubourg sur le boulevard Auguste Blanqui, déjà en partie démolie.