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 paris-treizieme.fr — Extrait des Convulsions de Paris - Maxime Du Camp

Chapelle Bréa

Extrait de "Les convulsions de Paris". T. 4

Maxime Du Camp

 

Si la Commune était une assemblée de juges, comme un de ses membres l'avait dit, il faut reconnaître qu'elle faisait de la justice à l'envers et qu'elle n'hésitait pas à réhabiliter les assassins.

On se rappelle que pendant l'insurrection de juin 1848 le général de Bréa et son aide de camp, le capitaine Mangin, attirés tous deux dans un guet-apens, avaient été massacres par quelques bandits, au nombre desquels on comptait plusieurs « bons pauvres » de Bicêtre. En ce temps-là on avait encore quelque pudeur et l'on estima que ce crime était exécrable. La population fut indignée, et à la place même où ces malheureux étaient tombés, dans l'avenue d'Italie, on éleva une chapelle commémorative.

Cette chapelle offusquait la Commune, qui résolut de la détruire. Il ne lui suffisait pas que le sanctuaire eût été souillé par Sérizier qui en avait fait sa buvette et son alcôve, elle en décréta la démolition dans la séance du 27 avril, présidée par Allix, que Raoul Rigault n'avait pas encore fait incarcérer.

Ce fut Léo Meillet, délégué du XIIIe arrondissement, qui proposa l'adoption du décret que voici :

« La Commune de Paris, considérant que l'église Bréa, située à Paris, 76, avenue d'Italie, est une insulte permanente aux vaincus de juin et aux hommes qui sont tombés pour la cause du peuple, décrète :

Article 1er. L'église Bréa sera démolie.

Article 2. L'emplacement de l'église s'appellera place de Juin. »

Arthur Arnould et J.-B. Clément combattirent cette motion, qui fut votée après un discours de Johannard. Ce n'était pas assez, il fallait songer à réparer les erreurs de la justice, et Racine-de-buis, c'est-à-dire Vésinier, proposa d'ajouter au décret l'article suivant, article platonique, qui prouvait de bonnes intentions, mais dont l'effet ne paraissait pas devoir être immédiat :

« La Commune déclare en outre qu'elle amnistie le citoyen Nourrit, détenu depuis vingt-deux ans à Cayenne, à la suite de l'exécution du traitre Bréa. La Commune le fera mettre en liberté le plus tôt possible. »

Ce décret, lorsqu'il fut connu à Versailles, y excita une colère que je ne m'explique pas. La Commune devait assassiner et elle amnistiait les assassins, c'était logique. Mais que faisait-elle, sinon suivre les exemples qu'on lui avait donnés et se conformer à la tradition ? Après la révolution de 1848, on ouvrit une souscription pour offrir des récompenses nationales aux combattants de février et aux victimes de la royauté de juillet. Quelques-unes des subventions s'égarèrent sur des régicides que l'on s'était hâté de faire sortir de prison.

Après le 4 septembre, un des premiers soins du gouvernement de la défense nationale ne fut-il pas de mettre en liberté Eudes et Brisset condamnés à mort pour avoir assassiné, à la Villette, des pompiers qui leur tournaient le dos. Et Mégy, qui était au bagne de Toulon ? On semble y mettre un peu plus de réflexion ; mais on se décide enfin ; on échange des dépêches à son sujet et voici la dernière : « Toulon, 9 septembre 1870 ; 4 h. 40. N°43.604. P. Maire à intérieur, Paris le citoyen Mégy a été élargi. — B. »

Eudes devait incendier le palais de la Légion d'honneur et la rue de Lille ; dans cette œuvre de régénération, il fut secondé par son ami Edmond Mégy, qui allait être un des assassins de Mgr Darboy. C'est pourquoi on eut tort de vitupérer la Commune d'avoir rendu un décret que la situation rendait inexécutable. En le votant, elle avait peut-être cru faire acte de gouvernement régulier.

 

 

Le 13e avant et durant la Commune
(18 mars - 28 mai 1871)

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Le Puits artésien de la Butte-aux Cailles

L'achèvement prochain des travaux du puits artésien de la place Hébert est venu nous rappeler un autre puits du même genr dont le forage fut commencé presque à la même époque que celui du puits des hauteurs des Belleville, mais tombé complètement dans l'oubli depuis une vingtaine d'années : nous voulons parler du puits artésien de la Butte-aux-Cailles. (1889)

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Le point sur les travaux dans le 13e arrondissement

La transformation des anciens boulevards extérieurs, commencée l'année dernière sur la rive gauche, entre le quai de la gare et la place de l'ex-barrière d'Enfer, a été entreprise par les deux extrémités en même temps ; ces travaux sont terminés d'un côté jusqu'à proximité de la place d'Italie, et de l’autre jusqu'au boulevard d'Ivry, qu'on va transformer à son tour. (1864)

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Les anciens abattoirs de Villejuif

Séparé seulement par la largeur du boulevard de l’Hôpital de ce vieux quartier des Gobelins où l'on a fait de toutes parts de larges trouées d'air et de lumière, un mur nu, hideux, noirâtre, immense dans toutes ses proportions, se dresse, entourant un espace de vingt-huit mille mètres carrés. (1903)

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L'anniversaire de la mort de Blanqui

Malgré les récentes instructions du préfet de police défendant la formation des cortèges sur la voie publique, les journaux révolutionnaires avaient convoqué leurs amis à plusieurs reprises, pour une heure de l'après-midi, devant la maison où est mort Blanqui l'an dernier, au n° 25 du boulevard d'Italie, au coin de la rue du Moulin-des-Prés. Un temps superbe : pas un nuage au ciel, un chaud soleil et un air vif. (1882)

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Les murs de la Salpêtrière

Le conseiller municipal Paul Bernard, au cours de la dernière session, a réclamé la suppression des murs de la Salpêtrière.
Toute la gauche du boulevard de l'Hôpital est occupée, comme on sait, par des établissements municipaux ou privés qui couvrent une surface très étendue. Il y a l'hospice de la Salpêtrière, le magasin central de l'Assistance publique, deux ou trois maisons, puis les chantiers du charbon de Paris et les abattoirs de Villejuif. (1896)

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Saviez-vous que... ?

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

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Le XIIIème arondissement comptait 72.203 habitants en 1876 et 92.221 en 1881 soit une augmentation de 20.018 habitants. Paris, en totalité en comptait 1.988.806 et 2.225.910, ces mêmes années.

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La ruelle des Reculettes reliait le 49 de la rue Croulebarbe au 28 de la rue Abel-Hovelacque, ancienne rue de Gentilly. Sa largeur variait de 2 à 7 mètres. Elle était éclairée par des quinquets. Sa suppression fut décidée en 1910 mais celle-ci ne fut totalement effective que dans les années trente...

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Par suite de la rupture d'une conduite, une fuite de gaz se produisait, le 19 mars 1897 dans l'après-midi, en face du n°59 du boulevard Arago.
Bien que le gaz s'échappaît à l'air libre, deux passants furent à demi asphyxiés et durent être transportés à l'hôpital Broca.
Les pompiers du poste de Port-Royal obturèrent‚ provisoirement la fissure avec de la terre glaise, en attendant une complète réfection.

L'image du jour

rue Nationale - Quartier de la Gare (image colorisée)

La rue Nationale était l'axe majeur du quartier de la Gare. La rue Jeanne d'Arc n'était pas encore transversante et était dédiée à l'industrie. La rue Nationale rassemblait commerces et services. Elle était le centre de l'animation d'une vraie vie de quartier populaire qui fut voué à la destruction par son classement en « ilôt insalubre ».  ♦