Avant de commencer mon article sur le treizième arrondissement, je crois
utile de parler spécialement de sa ligne frontière, du boulevard
Saint-Marcel, qui en constitue la limite septentrionale.
Cette grande voie, qui a coupé le marché aux chevaux, écorné l'ancien
cimetière de Clamart et absorbé la petite place de la Collégiale, a été
enfin tracé onze ans après avoir été décrété d'utilité publique (17 août
1857). Mais a-t-elle été exécutée de manière à donner satisfaction aux
intérêts des quartiers qu'elle traverse, aux intérêts des propriétaires et
des habitants qui se trouvent dans son voisinage ?
Il suffit d'un simple examen pour voir que non, pour s'apercevoir que
l'administration, si soucieuse et si prodigue quand il s'agit d'améliorer
certains quartiers de prédilection, s'est montrée, à l'égard du boulevard
Saint-Marcel et de ses abords, parcimonieuse à l'excès, imprévoyante et
surtout inhabile.
D'abord les études préliminaires en ont été faites avec une telle
légèreté que, au moment même des expropriations, on s'est, en maint endroit,
trompé sur la cote des nivellements, L'erreur était parfois si matérielle et
si visible que, malgré les dénégations des ingénieurs qui assistaient alors
Me Picard, plusieurs propriétaires expropriés isolément ont affirmé qu'on se
trompait et ont exigé la constatation au procès-verbal des cotes annoncées,
ce dont acte leur a été donné.
Les ingénieurs affirmaient, par exemple, qu'en face la rue Duméril le
niveau du boulevard ne serait que de 1m. 90 en contre-bas ; or ils se
trompaient presque de cent pour cent, car, maintenant que les travaux sont
achevés, le contre-bas est de plus de trois mètres.
Cette bévue une fois commise et le raccordement de la rue Duméril
présentant plus de difficultés qu'on ne s'y attendait, comment s'y est-on
pris ? On a eu recours à un procédé héroïque. Au moyen de remblais on a
fait, sur le boulevard même qu'on venait de terminer, une terrasse de neuf
mètres de saillie, pour y établir un palier, et, afin de rendre ce bastion
accessible aux voitures, on lui a donné comme appendice une rampe de
cinquante mètres, rampe ardue et malaisée, puisque sa déclivité est
d'environ six centimètres par mètre. C'est par cette alpestre montée que les
véhicules arrivent à la rue Duméril, qu'on a ainsi brusquement détournée
sans se préoccuper des difficultés de la circulation et du préjudice qui en
résulte pour les propriétaires circonvoisins.
Il est vrai qu'indépendamment de cette rampe on a pratiqué pour les
piétons un emmarchement en face de la rue ; mais cet escalier, témoigne
encore de l'incroyable ladrerie qui a présidé à ces travaux, car il n'a
qu'un mètre cinquante de large, de sorte qu'il n'y peut passer qu'une
personne à la fois. Pour mieux faire comprendre l'inconvénient d'une telle
situation, il est utile d'ajouter que la rue Duméril est la seule voie
directe pour aller du quartier des Deux-Moulins dans celui du
Jardin-des-Plantes et de la Pitié par la rue Geoffroy-Saint-Hilaire.
Ajoutons encore que, à gauche du bastion dont s'agit, des maisons
perchées en contre-haut n’ont pour unique passage qu'un étroit chemin
défendu par un grossier garde-fou tout à fait insuffisant. Un homme ivre,
passant il y a environ trois mois sur cette route en corniche, est tombé
par-dessus ce pseudo-parapet et a été très grièvement blessé.
Pourquoi la ville, qui a payé aux heureux concessionnaires de cette
entreprise une subvention de 750 fr. par mètre courant de terrain livré à la
voie, dans un quartier où le sol est à si bon Marché, pourquoi la ville
n'a-t-elle pas imposé aux entrepreneurs de ce boulevard l'obligation
d'exproprier non-seulement les immeubles nécessaires au tracé proprement
dit, mais encore à la régularisation de ces abords ?
De toute cette savante combinaison il résulte en somme que cette partie
du treizième arrondissement est à peu près séparée du reste de Paris, et que
l'harmonie du boulevard Saint-Marcel est outrageusement violée par l'énorme
protubérance de la rue Duméril.
« Ah ! me disait à ce propos un habitant du quartier, en me montrant
cette monstruosité, souffrirait-on pareille énormité sur le boulevard
Haussmann ? Mais on trouve que c'est assez bon pour les indigènes du
quartier Saint-Marcel. Et pourtant ne payons-nous pas nos contributions
comme les autres ? Il est vrai de dire que ce n'est pas comme dans la
chanson :
Le terrain s'abaisse et la vue s'élargit ; voici le chemin de fer de Sceaux, puis la Glacière, Gentilly et en face une échappée de Paris, puis un coin tranquille, tout champêtre, presque silencieux, où coule la Bièvre, cette rivière parisienne ignorée. (1867)
Nous avons pu rencontrer ce matin le sympathique conseiller municipal du treizième arrondissement, M. Henri Rousselle, sur l'initiative de qui les travaux avaient été poursuivis et qui, tout heureux du résultat obtenu, nous a donné sur le puits artésien de la Butte-aux-Cailles les renseignements suivants... (1903)
Le quartier de la Gare était en fête hier, et la population de travailleurs qui l'habite a chaleureusement manifesté au Président de la République les sentiments de gratitude qu'elle nourrit à son égard pour la nouvelle preuve de sollicitude qu'il vient de lui donner en faisant édifier l'établissement philanthropique qui portera désormais son nom. (1905)
Avant que d'être un égout, la Bièvre, semblable en cela à tant d'autres cours d'eau avait eu ses caprices, et avait formé, entre ce qui est maintenant le boulevard Arago et l'avenue des Gobelins, un îlot coquet, au milieu duquel poussait, au hasard des apports du vent, une flore des plus variées. (1923)
En présence de M. et Mme Albert Lebrun a été inauguré hier, boulevard Kellermann, près de la porte d’Italie, le monument élevé à la gloire des mères françaises, œuvre des sculpteurs Bouchard et Dalcatone et des architectes Greber et Bigot. (1938)
D'une architecture utilitaire, le bâtiment accolé aux bains-douches, place Paul-Verlaine, aura son entrée spéciale conduisant à trois étages de 50 cabines chacun. Chaque étage aura sa couleur particulière, à laquelle répondront les couleurs des caleçons. (1921)
Mercredi matin, vers dix heures, a eu lieu un accident qui aurait pu prendre les proportions d'une véritable catastrophe. Une maison à plusieurs étages, située place Pinel, près de la barrière d'Italie, et portant le numéro 3, a subi soudain un affaissement assez considérable, et une profonde excavation s'est produite. On sait que tout ce quartier est construit sur les catacombes... (1883)
L'on sait que l'Assistance Publique a racheté la cité Jeanne-d'Arc pour faire démolir les noires masures qui la composent et édifier à leur place, sur les cinq mille mètres carrés qui s'étendent là, au fond de ce populeux quartier de la Gare, entre les rue Jeanne-d'Arc et Nationale, des maisons ouvrières à bon marché, gaies, saines et claires. (1912)
Un orage d'une violence extraordinaire s'est abattu hier après-midi sur Paris. Vers une heure, des nuages lourds venant du Sud-Est s'amoncelaient, et à deux heures et demie de grosses gouttes de pluie commençaient à tomber. (1901)
Depuis la mise en service, pour les messageries de Paris-Austerlitz, des vastes hangars, d'aspect solide, modernes, édifiés en bordure de la rue du Chevaleret, et dont l'entrée se trouve, ainsi que, nous l'avons dit, boulevard de la Gare, à Paris, une armée de travailleurs fait disparaître les anciens quais couverts de la rue Sauvage, ce qui aura pour, avantage de donner à ce coin plus d'air et, avec de petits bâtiments coquets, un cachet plus artistique. (1929)
On s'occupe en ce moment de la régularisation et de la décoration de douze places principales, établies sur remplacement d'anciennes barrières supprimées. (1866)
Accrochée au boulevard Blanqui, la rue des Cinq-Diamants escalade la Butte-aux-Cailles. Rue morne et sans fantaisie, elle aligne, le long de maigres trottoirs, une vulgarité perspective de maisons lisses, crises, mornes, trouée, çà et là, par les contrevents vert pomme d'un bar ou par la façade blanchie à la chaux d'un meublé pauvre.
Les anciens boulevards extérieurs de la rive gauche sont, depuis plusieurs mois, l'objet de travaux analogues à ceux qui ont été entrepris sur les boulevards de la rive droite. Ces travaux ont trait à la zone comprise entre le pont de Bercy et la place de l'ex-barrière d'Enfer. (1863)
La petite cité aux rues tortueuses qui, village dans la ville, se tasse entre la place Paul-Verlaine et le boulevard Auguste-Blanqui, bourdonne ce matin d'un naturel émoi.
On entreprend en ce moment à la place d'Italie des travaux de voirie analogues à ceux de la place de l'Arc-de-l'Etoile et de la place du Trône. On établit un plateau circulaire avec huit boulevards, squares, maisons monumentales, si l'industrie toutefois veut se risquer à les édifier. (1869)
Les inspecteurs de la brigade spéciale poursuivent avec activité, mais sans résultats réellement intéressants, leur enquête sur l'assassinat dont fut, lundi, la victime le mystérieux Yougoslave Joseph Werner.
Dans un quartier de Paris, renommé par ses tanneries, ses peausseries, et surtout par la manufacture des Gobelins, hélas ! incendiée en partie, est un vaste terrain, où s'élevait jadis une église dédiée à saint Martin, au faubourg Saint-Marcel. (1871)
Un jour, j'entre au marché... aux chiens, situé sur le boulevard de l'Hôpital. Il y avait environ cent-cinquante ou deux cents de ces intéressants animaux les uns aboyaient, les autres jappaient, quelques-uns mêmes gémissaient. (1868)
En cette pittoresque cité Jeanne-d'Arc, 166 bis rue Nationale, où gitent tant de laborieux chiffonniers, était, il y a quelque temps, venu se fixer un couple, assez mal assorti du reste, sur l'existence duquel on manque, pour l'instant, de renseignements.