Un travailleur de la mort
Le cuiseur de cadavres
La Presse – 15 juin 1896
Si, par hasard, vous vous aventurez tout là-bas, là-bas, près des
fortifications, dans le quartier de la Gare, vous pourrez, si vous passez
rue des Chamaillards (aujourd'hui rue Albert NdE), voir, paisible, fumant sa pipe au seuil d'une grande
porte peinte en marron, un homme frisant la soixantaine ; il est doué, ma
foi, d'une physionomie asses avenante ; il porte toute sa barbe poivre et
sel, assez bien soignée; le chef est couvert d'une casquette en soie ; il a
devant lui, en guise de tablier, une épaisse serpillière, et ses pieds sont
chaussés d'énormes sabots appelés des bois.
Par son ensemble, le bonhomme a l'air d'un brave pipelet en train d'humer
l'air qui vient de la banlieue — il parle aux enfants, plaisante avec les
commères du voisinage, bref il paraît être ce qu'on est convenu d'appeler un
bon type.
Surtout, ne demandez pas aux voisins quel métier exerce le personnage en
question, car, si vous êtes impressionnable, le moins qu'il puisse vous
arriver est d'être pris d'un frisson — c'est le cuiseur de cadavres.
*
* *
Chaque matin, le père Bonnetot, un natif du département du Cher, tire du
hangar, où elle se trouve remisée, une petite voiture à bras assez semblable
à celle des boulangers.il fait sa tournée et revient chargé des funèbres
débris qu'il a re cueillis dans les hôpitaux et les amphithéâtres.
Quant à visiter l'antre du père Bonnetot, il n'y faut pas songer, car
seriez-vous le Président de la République, vous ne franchirez pas la porte.
Brave homme, certes, volontiers il vous fera l'honneur d'accepter un petit
verre sur le zinc, mais la consigne, avec lui, c'est la consigne.
Une personne qui, par le plus grand des hasards, put, un jour, pénétrer
jusqu'à la sinistre officine, a bien voulu nous dépeindre les opérations du
père Bonnetot :
— Figurez-vous, nous dit-elle, de grandes chaudières, comme qui dirait
les anciennes marmites des Invalides, c'est là-dedans que tout cuit, têtes,
bras, jambes, pieds, mains, dans un pêle-mêle : épouvantable; au jugement
dernier, Dieu lui-même ne s'y reconnaîtrait pas : les crânes d'enfants se
heurtent à des fémurs de macrobites, et, de ces chaudières infernales, le
père Bonnetot extrait une à une les pièces cuites à point, puis, avec un
très grand soin, il les décharne, tout, cela sans paraître le moins du monde
dégoûté par cette atroce besogne. Eh bien ! franchement, le père Bonnetot a
le cœur bien placé.
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* *
Le nombre de squelettes qui passent chaque année par les mains de cet
artisan de la mort est, paraît-il, considérable, si on s'en rapporte aux
allées et venues du lugubre petit fourgon qui lui sert de véhicule.
On prétend même que le père Bonnetot travaille pour l'exportation, et
nous avons ouï dire que sa façon de cuire était très prisée dans tous les
musées d'anatomie du monde.
C'est donc encore un fleuron à ajouter à la gloire et à la suprématie de
l'industrie française.
Que le père Bonnetot en soit loué !
Ateliers, fabriques et petits métiers du XIIIe
Vu dans la presse...
1937
Le quartier de la Gare est en émoi. A la suite de perturbation du sol, peut-être aussi de fissures de conduites d'eau et d'infiltrations, la plupart des immeubles de la rue Charles-Bertheau, dont certains sont neufs, menacent ruine (1937)
1937
Les 84 sinistrés de la rue Charles-Bertheau ont manifesté pour obtenir de la ville de Paris des logements ou un secours suffisant. (1937)
1872
Savez-vous ce que c'est qu'un Bijoutier ?...
C'est un de ces industriels qui achètent aux laveurs de vaisselle des restaurants les débris de viande cuite jugés indignes d'être offerts à la clientèle, et qui vendent ces débris, connus sous le nom d'arlequins, aux pauvres gens des quartiers populeux.
Or, depuis quelque temps, les étalages des bijoutiers du marché des Gobelins étaient mieux fournis que d'habitude... (1872)
1878
Il faudrait tout notre journal pour être complet sur le treizième arrondissement. (1878)
1914
C'est derrière la mairie du treizième arrondissement, dans le vieux marché des Gobelins, que la jeunesse des Beaux-arts avait organisé hier soir le bal annuel des Quat'z'Arts. (1914)
1923
Une rumeur étonnante et capable d’alimenter toutes les conversations circulait, hier après-midi vers 5 heures, dans le quartier de la Maison-Blanche. Des terrassiers, en creusant pour faire une cour, avaient découvert des ossements... (1923)
1895
Espérons que la rudesse et la brutalité avec lesquelles la main de l'autorité militaire vient de s'abattre sur les pauvres zoniers de la porte de Gentilly, aura pour résultat de ramener cette importante question à l'ordre du jour, et de lui faire faire un pas vers une solution impatiemment attendue. (1895)
1911
La fondation Singer-Polignac est une maison ouvrière. La maison a été construite en un an. Il y a trois mois, une bande de calicot tendue sur la façade annonçait que soixante-quatre logements étaient à louer dans cet immeuble. Deux cent quatre-vingt-dix-sept postulants se présentèrent. Il y a donc actuellement, au quartier de la Maison-Blanche, deux cent trente-trois ménages en quête d'un logis neuf. (1911)
1913
Il semble que dans ce lointain faubourg parisien le peuple ait voulu fleurir avec plus de ferveur la fille du peuple, la petite bergère de Domrémy qui sauva la France. (1913)
1877
Situé sur les confins du XIVe et du XIIIe arrondissement, l'ancien quartier de la Glacière est, ou plutôt était, il y a peu de temps, un des côtés les plus curieux du nouveau Paris. Las deux bras de la Bièvre s'enchevêtrant, à peine ombragés par quelques maigres peupliers, dans les replis escarpés de la Butte-aux-Cailles. (1877)
1905
Une délibération municipale, approuvée par un arrêté préfectoral que ratifia, le 28 juillet dernier, un décret présidentiel, a donné le nom de Paul Verlaine à une place sise à Paris dans le 13e arrondissement, à l'intersection des rues Bobillot, du Moulin-des-Prés et de la Butte-aux-Cailles. (1905)
1870
Il est établi dans le 13e arrondissement des cantines pour le service des militaires qui montent la garde sur les remparts. (1870)
Ailleurs sur Paris-Treizieme
Après avoir passé en revue les travaux en cours d'exécution sur la ligne du chemin de fer de ceinture, entre la grande rue d'Auteuil et la route de Châtillon, il nous reste à parler de ce qui s'effectue entre la route de Châtillon et le pont sur la Seine en amont, pour avoir exploré tout le parcours de la section à ajouter à notre chemin circulaire pour le compléter. (1865)
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Parmi les chiffonniers qui forment, aux environs de la porte d'lvry, une remuante agglomération connue sous le nom de « village nègre », s’est passé, hier après-midi, un drame rapide et sanglant.
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Parlons donc un peu de la rive gauche, qui a paru, jusqu'ici, plutôt délaissée dans l’établissement des premières lignes du réseau métropolitain... (1903)
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Mme Dupuis, veuve de cinquante-huit ans, qui habite une maison isolée, au numéro 10 du Boulevard Masséna, voulait depuis longtemps se débarrasser de son amant, un neveu de souche très éloignée, avec qui, durant dix-huit ans, elle mena la vie quasi conjugale.
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Les importants travaux effectués pour établir, le tronçon de la ligne métropolitaine circulaire Sud, allant de la place d'Italie au pont d'Austerlitz, sont sur le point d'être définitivement achevés... (1905)
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Toute une association de voleurs vient d'être capturée hier, par M. Cadoux, commissaire de police du quartier de la Maison-Blanche.
Ces individus, au nombre de six, quatre hommes et deux femmes, sont les auteurs des nombreux vols commis récemment dans les treizième et quatorzième arrondissements.
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Nous avons, il y a quelques mois, annoncé que la ligne de ceinture devait être complétée par son prolongement sur la rive gauche ; depuis lors, les études topographiques en ont été faites et plusieurs projets en ont été soumis ; mais en voici enfin l'exposé définitif... (1861)
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Un dramatique accident s’est produit, hier, vers deux heures de l’après-midi, boulevard Kellermann, sous les yeux de nombreux témoins qui ont été profondément impressionnés.
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La place d'Italie a, en réalité, deux stations : l'une appartenant à la Circulaire Sud, l'autre station terminus de la ligne n° 5... (1903)
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Un drame épouvantable s'est passé, hier, rue de l'Espérance, 14 (treizième arrondissement)
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