Si, par hasard, vous vous aventurez tout là-bas, là-bas, près des
fortifications, dans le quartier de la Gare, vous pourrez, si vous passez
rue des Chamaillards (aujourd'hui rue Albert NdE), voir, paisible, fumant sa pipe au seuil d'une grande
porte peinte en marron, un homme frisant la soixantaine ; il est doué, ma
foi, d'une physionomie asses avenante ; il porte toute sa barbe poivre et
sel, assez bien soignée; le chef est couvert d'une casquette en soie ; il a
devant lui, en guise de tablier, une épaisse serpillière, et ses pieds sont
chaussés d'énormes sabots appelés des bois.
Par son ensemble, le bonhomme a l'air d'un brave pipelet en train d'humer
l'air qui vient de la banlieue — il parle aux enfants, plaisante avec les
commères du voisinage, bref il paraît être ce qu'on est convenu d'appeler un
bon type.
Surtout, ne demandez pas aux voisins quel métier exerce le personnage en
question, car, si vous êtes impressionnable, le moins qu'il puisse vous
arriver est d'être pris d'un frisson — c'est le cuiseur de cadavres.
* * *
Chaque matin, le père Bonnetot, un natif du département du Cher, tire du
hangar, où elle se trouve remisée, une petite voiture à bras assez semblable
à celle des boulangers.il fait sa tournée et revient chargé des funèbres
débris qu'il a re cueillis dans les hôpitaux et les amphithéâtres.
Quant à visiter l'antre du père Bonnetot, il n'y faut pas songer, car
seriez-vous le Président de la République, vous ne franchirez pas la porte.
Brave homme, certes, volontiers il vous fera l'honneur d'accepter un petit
verre sur le zinc, mais la consigne, avec lui, c'est la consigne.
Une personne qui, par le plus grand des hasards, put, un jour, pénétrer
jusqu'à la sinistre officine, a bien voulu nous dépeindre les opérations du
père Bonnetot :
— Figurez-vous, nous dit-elle, de grandes chaudières, comme qui dirait
les anciennes marmites des Invalides, c'est là-dedans que tout cuit, têtes,
bras, jambes, pieds, mains, dans un pêle-mêle : épouvantable; au jugement
dernier, Dieu lui-même ne s'y reconnaîtrait pas : les crânes d'enfants se
heurtent à des fémurs de macrobites, et, de ces chaudières infernales, le
père Bonnetot extrait une à une les pièces cuites à point, puis, avec un
très grand soin, il les décharne, tout, cela sans paraître le moins du monde
dégoûté par cette atroce besogne. Eh bien ! franchement, le père Bonnetot a
le cœur bien placé.
* * *
Le nombre de squelettes qui passent chaque année par les mains de cet
artisan de la mort est, paraît-il, considérable, si on s'en rapporte aux
allées et venues du lugubre petit fourgon qui lui sert de véhicule.
On prétend même que le père Bonnetot travaille pour l'exportation, et
nous avons ouï dire que sa façon de cuire était très prisée dans tous les
musées d'anatomie du monde.
C'est donc encore un fleuron à ajouter à la gloire et à la suprématie de
l'industrie française.
L'orage remarquable par sa longue durée plus encore que par sa violence, qui éclata le lundi 23 juillet 1906 au soir sur Paris, causa beaucoup de dégâts. Dans le treizième arrondissement, la Bièvre, très grossie, sortit de son lit et inonda le passage Moret, dont les maisons ont dû durent être évacuées. Rue de la Glacière, 25, les ateliers de MM. Dufresne et Rommutel furent envahis par les eaux.
Dans la soirée d'hier, vers six heures et demie, une conduite d'eau passant à la poterne des Peupliers, près du boulevard Kellermann, dans le treizième arrondissement, s'est rompue brusquement. (1912)
Ainsi que nous le faisions pressentir, M. Rousselle, conseiller municipal du quartier de la Maison-Blanche (treizième arrondissement), président du conseil municipal de Paris, a succombé hier matin à la maladie qui, depuis un certain temps, le tenait éloigné de l'Hôtel de Ville. (1896)
Le conseil ayant décidé, en 1899, après de lentes et nombreuses études, de faire procéder à la couverture de la Bièvre « dont les émanations exercent une influence fâcheuse sur la santé des riverains... (1907)
Il faudrait battre longtemps Paris pour y trouver quelqu\'un de comparable à M. Enfert, qui vient de faire bénir, à la Maison-Blanche, une nouvelle œuvre. (1897)
A dater du 28 octobre 1923, la S. T. C. R. P. mettra en service une nouvelle ligne d’autobus dénommée AI bis, « Place d’Italie-Gare Saint-Lazare » (1923)
Une triste nouvelle nous arrive du front. Eugène Bonneton, le peintre délicat du vieux Paris, de la Bièvre et des hivers parisiens, vient de s'éteindre dans une ambulance de l'Argonne. (1915)
Au cours de sa dernière session, le Conseil municipal a été unanime à approuver le projet présenté par le préfet de la Seine relatif à l'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc. (1934)
Hier soir, il cinq heures, au moment où les élèves d'une école enfantine passaient boulevard Kellermann, à la hauteur de la rue des Peupliers, un formidable grondement souterrain se fit tout à coup entendre. En même temps, le talus des fortifications se soulevait sous l'irrésistible poussée d'une énorme gerbe d'eau. (1912)
Les habitants de la rue des Peupliers, dans le 13e arrondissement, étaient mis en émoi, hier matin à sept heures, par une violente détonation immédiatement suivie de longs et redoutables grondements. C'était une des nombreuses conduites d'eau placées dans la chaussée du boulevard Kellermann qui venait de se rompre brusquement ! (1911)
S'il vous plait tomber sur une « trichinerie », allez au treizième arrondissement, prenez l'avenue des Gobelins et suivez la rue Croulebarbe. SI l'odeur ne vous arrête pas on route, poussez jusqu'au n°63, une maison « mangée aux vers » qui n'a pas besoin d'autre enseigne. Tout le quartier est en émoi. La rue Croulebarbe est devenue la rue Croule-Peste ! (1883)
L'inauguration du monument élevé à la mémoire de M. Ernest Rousselle, qui fut président du Conseil municipal de Paris et du Conseil général de la Seine, a eu lieu hier dans le jardin du dispensaire de la Maison-Blanche. (1901)
On donne à la rue de la Croix-Rouge la dénomination de Domrémy. village du département des Vosges, où naquit Jeanne d'Arc; la route de Fontainebleau devient route d'Italie, la place de la barrière d'Ivry devient la place Pinel... (1868)
La cité Jeanne-d'Arc vient encore d'être le théâtre de scènes sanglantes. Hier vers trois heures et demie de l'après-midi un malfaiteur dangereux, frappé de dix ans d'interdiction de séjour, Léon Becquet, âgé de vingt-sept ans, se prit de querelle avec un autre individu, Adolphe Douraud, dit « Bibi », au sujet d'une femme, une fille soumise dont le casier judiciaire est orné de vingt-neuf condamnations.
Si le vieil hôtel de Sens est, sur la rive droite de la Seine, un édifice curieux à voir, deux hôtels non moins anciens et tout aussi intéressants s'offrent sur la rive gauche, dans le quartier des Gobelins, aux yeux des amateurs du gothique. (1878)
Alfred Thomas, âgé de quarante-deux ans, est un brave homme de menuisier. Établi, depuis six ans, rue de Tolbiac, il s'efforce, avec zèle et ponctualité, de contenter sa petite clientèle.
Le boulevard Saint-Marcel prend naissance au boulevard, de l'Hôpital, vis-à-vis la Salpêtrière, et va aboutir en ligne directe à l'avenue des Gobelins, où il se rencontre avec les boulevards Arago et Port-Royal pour former un spacieux rond-point. (1882)
Hier matin, la rue de la Glacière était mise en émoi. Quatre gardiens de la paix et deux inspecteurs de la Sûreté sortaient de la maison portant le numéro 37, en traînant, en portant plutôt un individu qui se défendait avec une énergie farouche.
Ce n'est jamais sans un sentiment de gêne, pour ne pas dire de honte, qu'en arrivait aux portes de la grande, cité parisienne, on franchit cet espace de 250 mètres de largeur qui longe encore en une ceinture presque continue les fortifications et qu'on appelle la Zone. (1932)
Les jardins des Gobelins forment dans un quartier populeux une oasis de fraîcheur et de verdure. Ils couvrent près de trois hectares et constituaient naguère une île entre deux bras de la Bièvre. (1933)
La fameuse bande des Étrangleurs des Gobelins dont la presse s'était fort occupée il y a cinq ans, vient de faire de nouveau son apparition dans le treizième arrondissement, où elle paraît vouloir recommencer la série de ses sinistres exploits.