Dans la presse...

 paris-treizieme.fr — La défense passive de Paris (1936)

Défense passive

Le Métropolitain aménagé ne pourrait-il pas servir en cas d'attaque par avions d'abri pour la plus grande partie de la population parisienne ?

Le Matin — 30 novembre 1936
Le Matin — 30 novembre 1936

Si le récent exercice d'alerte nocturne, en prévision d'une attaque possible de la capitale par avions, a démontré la mise au point de nos services actifs d'assistance et de défense, il a confirmé la nécessité absolue, pour la population parisienne, d'être pourvue de refuges souterrains, vastes et solides, dans lesquels, avec un maximum de confort, elle serait certaine d'être parfaitement protégée contre les bombes aériennes et les gaz nocifs.

Mais pour une population aussi dense que celle de Paris, même quand elle sera clairsemée par les circonstances, la question des refuges souterrains se présente comme extrêmement complexe, tant à cause de leur multiplicité que de leur aménagement.

S'il est possible, en effet — et encore pas dans tous les arrondissements — de trouver sous les immeubles des locaux suffisamment spacieux pour abriter, en cas d'alerte, les dix-huit cent mille Parisiens qui représenteront la population pendant une guerre, encore faut-il que ces locaux soient scientifiquement aménagés, et une fois aménagés, entretenus, pour y permettre un séjour plus ou moins prolongé. Et cet aménagement et cet entretien se chiffrent par une dépense de l'ordre de dix-huit milliards, soit 10.000 francs par personne. Encore ne sera-t-on jamais certain que ces abris, de par leur situation, apporteront à la foule qui s'y réfugiera toute la sécurité désirable, et qu'une fois entrée, elle en pourra aisément sortir.

Or, a-t-on songé que le Métropolitain pourrait facilement résoudre cette vitale question d'abris en cas d'alerte aérienne et devenir le plus précieux auxiliaire de la défense passive de Paris ?

Parmi les trois cent vingt stations souterraines que représente son réseau, qui sillonne le tréfonds de la capitale comme les artères sillonnent le corps humain, le métro en a déjà, on le sait, aménagé deux, l'une au nord, la station Place-des-Fêtes à Belleville, l'autre au sud, la station Maison-Blanche, près de la place d'Italie. On peut affirmer que ce sont les modèles du genre. Offrant toutes les garanties et les sécurités possibles, elles font l'admiration de toutes les personnalités, tant françaises qu'étrangères, qui en ont visité les installations.

Or, chacune de ces stations-abris, capable de contenir six mille personnes environ, a coûté à aménager, 1.200.000 francs, ce qui fait 200 francs par personne abritée.

La question se pose donc naturellement le métro, en aménageant telles ou telles de ses stations et de ses voies, ne pourrait-il constituer les abris les plus vastes, les plus sûrs, les plus commodes, les plus à la portée de la population parisienne ? Sur ses 160 kilomètres de souterrains et ses 320 stations, ne pourrait-il pas choisir ceux et celles les plus garantis par leur profondeur et, même prendre une ligne tout entière, particulièrement abritée, la plus centrale possible — comme la nouvelle ligne n° 11, par exemple — pour y créer un ensemble de refuges offrant toutes garanties, puisque spacieux, d'un accès facile puisque chaque station de la ligne y conduirait, et qui auraient plusieurs kilomètres de long ?

Plaçons-nous maintenant au point de vue réalisation.

Dans le réseau du métro, seules sont à éliminer les voies et stations pourvues d'un plafond métallique ou en béton armé, plat.

En principe, tous les souterrains voûtés sont capables de servir d'abris, même ceux qui n'ont pas plus de 1 m. 50 de terre au-dessus de l'extrados et ils représentent une centaine de kilomètres. Pour remédier à leur fragilité, il suffira de remplacer ce mètre et demi de terre par une dalle de béton armé de même épaisseur, dite dalle d'éclatement ou dans certains cas difficiles par une dalle d'acier coulé, d'une épaisseur de 0,10 à 0,15 centimètres, analogue aux ponts blindés des cuirassés, protection qui les mettrait à l'épreuve des bombes les plus lourdes.

A' plus forte raison, les voies et les stations, au nombre d'une soixantaine qui, dès à présent, de par leur profondeur, peuvent servir de refuges souterrains après un aménagement adéquat. Certaines de ces stations, comme Abbesses et Lamarck, sont à 30 et à 25 mètres sous terre. Et nombreuses sont celles qui comptent de 10 à 15 mètres de profondeur.

Il est d'ailleurs facile à chaque Parisien d'évaluer lui-même la profondeur exacte de la station de métro habituelle puisque chaque marche qu'il descend à 0,17 centimètres.

Par la carte ci-jointe, on pourra plus aisément se rendre compte de ce plan d'ensemble. Il est d'envergure les lignes de métro pouvant servir efficacement à la défense passive de la capitale représentent 130 kilomètres de longueur et 272 stations, capables d'abriter 1.600.000 personnes.

Le coût de tous les aménagements atteindrait très d'un milliard. Comparativement au prix des abris sous les immeubles, ce serait tout de même quinze milliards d'économies. Sans parler de la sécurité beaucoup plus grande, du métro.

Le plan pourrait être exécuté en cinq années et les crédits destinés à cet effet, échelonnés par annuités pendant ce laps de temps.

Pourra-t-on espérer qu'un jour le métropolitain, en cas d'attaque aérienne, devienne pour les Parisiens ce que la ligne Maginot est pour notre frontière de l'Est ?



Dans la presse...


Le Puits artésien de la Butte-aux Cailles

L'achèvement prochain des travaux du puits artésien de la place Hébert est venu nous rappeler un autre puits du même genr dont le forage fut commencé presque à la même époque que celui du puits des hauteurs des Belleville, mais tombé complètement dans l'oubli depuis une vingtaine d'années : nous voulons parler du puits artésien de la Butte-aux-Cailles. (1889)

Lire la suite


Les trains de voyageurs de la Petite Ceinture cesseront de fonctionner dimanche prochain

Le train à voyageurs dont le terminus est la station Maison-Blanche, qu'il atteint un peu avant 23 heures, sera le dernier à rouler sur ces voies, dimanche soir. Saluons-le, nous ne le reverrons plus ! (1934)

...


Un abreuvoir pour chevaux et pour chiens a été inauguré ce matin

Les badauds sont rares dans le quartier de la Gare et lorsqu'une inauguration y amène des officiels et dû « beau monde », l'assistance est aussi clairsemée que pittoresque : c'est devant une dizaine de marmots, quelques garçons bouchers et deux ou trois ménagères que la fontaine, offerte par la S.P.A. à la Ville de Paris pour étancher la soif des chevaux et des chiens, a été remise à M. Morain, préfet de police. (1926)

...


Le foyer d’infection de l’avenue de Choisy

Signalons, en plein Paris, un foyer d'infection « qui défie toute concurrence : 15, avenue de Choisy, entre le boulevard Masséna et la rue Gandon, existe un dépôt d'ordures ménagères. Les chats et les chiens crevés y achèvent paisiblement leur transformation dernière sous les chauds rayons du soleil de juillet. (1906)

...


L’accident de la place Pinel

Hier matin, vers dix heures, la concierge de la maison du n° 3 de la place Pinel descendait à la cave, une bougie à la main. Arrivée à la dernière marche de l'escalier, le sol céda sous ses pieds, et elle disparut tout à coup dans une profonde excavation. (1883)

...

Saviez-vous que... ?

Le 24 décembre 1939, Paris-Soir nous apprenait que Mme Marthe Pouchenel, 20 ans, avait glissé sur le verglas dans la cour de l'immeuble où elle demeurait, 23, rue Bourgon et avait été admise à l'hospice de Bicêtre.

*
*     *

L'Eglise Sainte-Anne de la Maison Blanche, de style romano-byzantin, est due à l'architecte Bobin.

*
*     *

Selon le Figaro du 9 septembre 1899, sur les 266 vieilles lanternes à huile destinées à l'éclairage public que comptait encore Paris, 139 étaient allumées tous les soirs autour de la Butte-aux- Cailles.

*
*     *

C'est en 1868 que la voie latérale au chemin de fer de ceinture entre le chemoin de fer d'Orléans et la rue de Patay reçut le nom de rue Regnault afin d'honorer le baron Jean-Baptiste Regnault, peintre (1753-1829).

L'image du jour

Boulevard Arago vers le carrefour des Gobelins

La création du boulevard Arago fut décidé dans les années 1850 comme moyen de développement du 12e arrondissement d'alors et comme une branche du grand boulevard Saint-Marcel reliant les chemins de fer de Lyon et d'Orléans avec le chemin de fer de l'Ouest et toute la partie sud-ouest de Paris. Ce devait être une voie de 40 mètres de largeur bordée d'une double rangée de plantation traversant "un désert d'immenses terrains vagues qui s'animera et se peuplera très promptement".
Le nom de la voie initialement retenu était Boulevard de la Santé.  ♦