Dans la presse...

 Les mères sublimes - Labbé

Les mères sublimes

Par M. Edmond Labbé,
commissaire général
de l'Exposition internationale de 1937
 
 
Le Matin — 30 septembre 1935

La loi de la maternité, c'est le sacrifice, le sacrifice sous toutes ses formes, les plus modestes, les plus exquises, le sacrifice de tous les jours, de toutes les saisons, de toutes les années, de toute la vie. Ici le normal, c'est le sublime. Par sa pureté, sa profondeur, sa constance, son intensité, le sentiment maternel l'emporte sur toutes les autres affections humaines. Sur l'humanité, il étend un réseau de liens invisibles qui unissent les générations aux générations, le passé de l'espèce, de la race, de la nation à leur avenir.

Au fond de notre cœur, en face des souvenirs poignants ou tendres, nous célébrons le culte de notre mère et de toutes les mères.

À l'amour maternel répond l'amour filial, voix plus faible, hélas ! Trop de bienfaits, depuis le don initial de la chair et du sang jusqu'aux menus dévouements domestiques pour notre capacité de reconnaissance.

En lançant, dans le Matin du 17 août, ce mot d'ordre les mères sublimes doivent être citées à l'ordre de la nation, M. Lucien Klotz, secrétaire général de l'Exposition nationale du travail, a fait une bonne action. « Nous avons conscience d'accomplir une pauvre salutaire, déclarait-il à bon droit, en proposant aujourd'hui, à l'admiration publique, les mères françaises qui se sacrifient pour leurs enfants et, particulièrement, celles qui, de condition modeste, se privent et travaillent pour que leurs fils puissent s'élever aux destinées des grands serviteurs de la collectivité ».

C'est avec joie que j'ai offert au Matin et à M. Klotz de joindre mes efforts aux leurs pour faire triompher cette bonne et belle idée à laquelle M. Lebrun a donné la consécration du chef de l'État. Les témoignages d'intérêt, de sympathie, d'encouragement, ne se sont d'ailleurs pas fait attendre. M. Edouard Herriot, M. Mario Roustan, ont répondu les premiers à l'appel de M. Klotz. M. Jean Chiappe, président du conseil municipal de Paris et M. Calmels, président du conseil général de la Seine, ont adhéré sans hésiter à une si généreuse initiative.

M. Ernest Lafont, ministre de la santé publique et de l'éducation physique, qui s'intéresse vivement aux questions de la famille et de la maternité, a bien voulu promettre de mettre au point avec nous les conditions et les modalités d'application de cette idée d'une haute portée sociale.

Les deux difficultés principales auxquelles nous nous heurtions ont été bien vite surmontées. Il s'agissait 1° de définir les Mères sublimes qui représenteraient aux yeux du public la foule innombrable des mères sans reproche, celle à qui s'adresserait directement l'hommage de la Patrie reconnaissante 2° de préciser aussi la forme que prendrait cet hommage.

On a vu plus haut comment M. Klotz avait, dès l'abord, résolu le premier problème nous voulons attirer l'attention sur l'aspect le plus fécond au point de vue social du dévouement maternel, partant le plus respectable. Nous voulons honorer les humbles femmes qui se sacrifient pour que leurs fils deviennent de bons serviteurs du pays.

Pour les signaler à la reconnaissance nationale, nous élèverons un monument aux mères sublimes peut-être pourrons-nous lui donner un caractère à la fois moral et utilitaire.

Nous voulons honorer les mères à qui la démocratie doit ses réputations et ses gloires les plus pures : les fils du peuple qui constituent l'élite intellectuelle et l'élite morale du pays. Ces mères, un comité dont feront partie les personnalités le plus marquantes, les désignera aux pouvoirs publics. Et pour les signaler à la reconnaissance nationale, nous élèverons un monument aux mères sublimes peut-être pourrons-nous lui donner un caractère à la fois moral et utilitaire. Nous organiserons une fête annuelle, officielle du travail. Le produit de ces manifestations sera réparti entre les bonnes et braves femmes choisies par le comité. Les mères sublimes tiendront dans la fête du travail de l'Exposition de 1937 la place qu'elles méritent la première, je m'en porte garant.

Bien entendu, nous ne voulons pas substituer un enthousiasme de commande aux émotions les plus intimes qui soient et donner pour temple à la religion filiale, au lieu du fonds de l'âme, le forum. Ceci peut et doit compléter cela. Nous avons pour dessein principal l'assainissement, la purification de l'opinion publique. Les trompettes de la Renommée moderne ne sonnent pas toujours pour d'honorables causes. Le crime même bénéficie à notre époque d'une trouble et périlleuse célébrité. Nous voulons apprendre au peuple à ne fixer les yeux que sur les visages qui sont dignes de son attention, à ne méditer que sur des attitudes et sur des gestes exemplaires, à respecter la hiérarchie des valeurs sentimentales. Aucune figure n'est plus noble et plus riche d'enseignements que celle de la travailleuse penchée sur ses petits qui, franchissant le marécage des vies difficiles, échappe à toute souillure, qui n'a jamais les mains ni le cœur vides.

Edmond Labbé,
commissaire général de l'Exposition internationale de 1937.


Dans la presse...


Enceinte continue – rive gauche

Cette partie de l’enceinte, beaucoup moins avancée que celle de la rive droite n’aura guère que vingt-huit à trente fronts bastionnés. Elle commence à la dernière maison de la gare d’Ivry et s’en va aboutir à la Seine, un peu au-dessous du pont de Grenelle, vis-à-vis Auteuil. (1841)

Lire la suite


Les nouvelles barrières de Paris

C'est au 1er janvier 1860 que le décret impérial sur l'extension de Paris doit recevoir son effet. L'établissement des nouveaux bâtiments d'octroi, conduit avec une rapidité incroyable, est déjà terminé, à part quelques travaux intérieurs de peu d'importance et la pose des grilles de clôtures. (1859)

...


L’état de santé de Blanqui

À l'issue de la réunion, le brusque passage d'un milieu chauffé dans l’atmosphère humide de la rue lui causa un frisson : Blanqui eut une défaillance dont il se releva aussitôt. Il voulait marcher, mais les personnes qui l'accompagnaient l'obligèrent à monter dans un fiacre où, malgré sa résistance, on le recouvrit d'un gros pardessus.
On le conduisit chez un de ses amis, 25, boulevard d'Italie. (1880)

...


Les nouvelles prisons Saint-Lazare et Sainte-Pélagie.

Pour la translation des deux prisons de Saint-Lazare et de Sainte-Pélagie, la commission propose un vaste emplacement de 135,000 mètres situé dans le 13° arrondissement et dont la majeure partie appartient à la ville de Paris. Les deux prisons seraient séparées l'une de l'autre par la rue Nationale et circonscrites par la rue de Tolbiac, le chemin de fer de ceinture, la rue du Château-des-Rentiers, et une rue projetée avec voie d'accès sur l'avenue d'Ivry. (1876)

...


Le cabinet de lecture des chiffonniers

Un matin qu'il faisait beau, mon Paris inconnu à la main, mon carnet bourré de notes prises dans Privat d'Anglemont, j'ouvre la portière d'un coupé en jetant au cocher cette adresse : « Barrière des Deux- Moulins, villa des Chiffonniers ! ». (1863)

...

Saviez-vous que... ?

En 1863, le marché aux chevaux du boulebard de l'Hôpital se tenait le mercredi et le samedi de chaque semaine et le premier lundi de chaque mois.

*
*     *

Gustave Geffroy (1855-1926), administrateur de la manufacture nationale des Gobelins, était aussi l'un des dix membres fondateurs de l'Académie Goncourt.

*
*     *

Le 21 juillet 1874, il faisait 35° dans le Treizième arrondissement. Des feux de broussailles se déclarèrent rue du Château des Rentiers et avenue d'Ivry, obligeant les habitants du quartier à intervenir à grands renforts de seaux d'eau.

*
*     *

Dans la nuit du 1er au 2 juin 1918, une bombe lachée d'un avion allemand causait des dégats au 11 passage du Moulinet. Des dégats importants étaient également constatés au 152 de la rue de Tolbiac.

L'image du jour

Le carrefour des Gobelins vu depuis le boulevard de Port-Royal.