La maison puante
Le Matin 11 juin 1907
Par quoi le fait de n'avoir ni propriétaire, ni concierge, ni loyer à payer
ne constitue pourtant pas le bonheur.
M. Navarre a entretenu hier le conseil municipal d'une maison de son quartier
qui n'a ni propriétaire, ni concierge, mais qui n'est pas sans locataires, ou
plutôt sans habitants. À qui ces braves gens payeraient-ils leur loyer ?
Le propriétaire est absent et ne veut rien savoir d'un immeuble dont les réparations
lui coûteraient plus qu'il ne lui rapporterait. Quant au concierge, il s'est
suicidé et sa femme a abandonné la loge.
Mais les habitants du passage d'Ivry, 24, ainsi logés « à l'œil »,
sont-ils vraiment heureux ?
Le tableau lamentable qu'a fait de leur situation M. Navarre permet d'en
douter. C'est tout juste si les collègues de l'orateur ne se bouchaient pas
le nez en l'entendant raconter dans les plus répugnants détails comment les
habitants ont entendu suppléer l'absence de tout réduit intime. Dans la cave,
chaque étage a établi sa tranchée. Plus pratiques, les gens du rez-de-chaussée
se sont contentés de trouer le plancher. Cette ouverture sert en même temps
l'évacuation des ordures ménagères !
Malheureusement, ce système peu perfectionné ne va pas sans odeur. Celle-ci
se répand même dans tout le voisinage et constitue, pour la santé de tous les
habitants du passage, un réel danger.
Il parait, d'après le directeur des affaires municipales, que cette maison
présente un cas tout spécial non explicitement prévu par la loi de 1902. Évidemment,
le législateur ne pouvait pas s'attendre celui-là !
Pourtant, le comité consultatif a bien voulu décider que le propriétaire
serait mis en demeure de prendre les mesures nécessaires, faute de quoi l'administration
agira elle-même d'office !
On rapprochera ce compte rendu de cette autre
information publiée quelques temps plus tôt :
Électeurs et élus
Le Radical — 17 avril 1907
On nous prie d'insérer l'ordre du jour suivant :
Les électeurs du quartier de la Gare, treizième arrondissement, assemblés
en réunion publique le samedi 13 courant, aux écoles de la rue Baudricourt
pour entendre le compte rendu de leur conseiller municipal, ont voté les
trois ordres du jour suivants :
« 1° Constatant une fois de plus, que le citoyen Navarre est toujours
resté fidèle à son mandat municipal, politique et socialiste, et notamment
dans les questions où la ploutocratie capitaliste accapare de plus en plus
le domaine industriel de Paris et du département de la Seine ;
« 2° Qu'il apportera tous ses soins à solutionner la question de
l'immeuble du passage d'Ivry ; lui manifestent hautement leur confiance en
son énergie qui ne s'est jamais démentie dans sa longue carrière de
conseiller municipal ;
« 3° Ils l'autorisent à accepter la candidature au Sénat pour aller y
défendre les idées et le programme du parti socialiste. »
Le président de la réunion :
E. CHARIOT, 131, boulevard de la Gare.
N. B — Une quête faite à la sortie pour la famille-Collet, a produit la
somme de 18 fr. 30.
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M. Pernod, ministre des Travaux publics, inaugure ce tantôt, à 15 heures, une nouvelle ligne de métro, ou plutôt un nouveau tronçon : « Carrefour de l’Odéon-Place d’Italie », rattaché provisoirement à la ligne n° 10... (1930)
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1866
Notre gravure représente la devanture de la boutique qu'un boucher, — pourquoi pas un chevalier ? — vient d'ouvrir près du boulevard d'Italie...... (1866)
1866
On va bientôt procéder dans le 13e arrondissement (des Gobelins) aux travaux d’agrandissement et de régularisation de la place d’Italie et de ses abords.... (1866)
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De la porte d'Orléans à la porte de Gentilly et à la porte d'Italie... (1924)
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La construction de cette partie du chemin de fer de ceinture où les voies sont dans des tranchées de 8 à 10 mètres de hauteur a nécessité cette position des gares qui se trouvent, comme on le voit dans la Fig.2 construites sur un tunnel dans lequel passent les trains.... (1868)
1894
Un bruit sinistre, dont un de nos confrères s'est fait l'écho, a couru hier sur la rive gauche. M. Guignet, chef des ateliers de teinturerie à la manufacture des Gobelins, se serait aperçu que certaines parties d'un grand panneau de tapisserie représentant la Conversion de saint Paul avaient perdu toute la vivacité de leurs couleurs. (1894)
1897
La cour des Miracles était hier soir en grand émoi ; elle avait transporté cahin-caha, béquillant et gesticulant, ses pénates dans le quartier de la Gare, rue Nationale, tout là-bas, au bout de Paris, près de la barrière d'Italie. Il faut dire que le 13° arrondissement a un maire, M. Thomas, « qui fait des économies sur les fonds alloués par la Ville au service de bienfaisance, et qui, cette année, a rendu 50,000 francs à l'Assistance publique. (1897)
1890
Au moment où le service de statistique municipale constatait avec satisfaction une décroissance notable de la mortalité dans Paris, une épidémie éclatait dans un quartier excentrique et y jetait l'effroi. Le quartier contaminé est celui de la Maison-Blanche, situé dans le treizième arrondissement, sur les bords de la Bièvre. (1890)
Ailleurs sur Paris-Treizieme
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L'homme qui, la veille, avait étranglé, cité Jeanne-d'Arc, le journalier Jean Guérineau, a consenti à dévoiler enfin son identité.
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