Inauguration prochaine ― On fait des préparatifs dans le nouveau quartier
— La cérémonie de dimanche. M. Viviani la présidera
Le Radical ― 18 juin 1907
Tout un coin du quartier de la Maison-Blanche, celui qui s'étend de la rue Bobillot à la rue
Cacheux, par la place Rungis, est en fête : dans quelques jours on inaugurera solennellement
la nouvelle et légère passerelle métallique qui, passant au-dessus des voies du chemin de fer de
Ceinture, à la Glacière, relie maintenant entre eux deux points jusqu'à présent fort éloignés l'un
de l'autre.
La passerelle vue de la place
de Rungis
Et c'est un événement ! L'édification de cette passerelle marque en effet une date importante
dans l'histoire d'un quartier demeuré longtemps quelque peu désert. L'emplacement était magnifique
pourtant ; bien aéré, en bordure des fortifications et touchant au square si joli de Montsouris,
il présentait toutes les garanties désirables de salubrité et de confortable. Oui, mais les terrains
étaient mouvants, de vastes fossés existaient, et c'était l'isolement. Alors de concert avec les
services techniques de la Ville, M. Rousselle, le père, l'ancien président du Conseil municipal,
entreprit une œuvre considérable d'assainissement, d'hygiène et d'aménagement. Les fossés furent
comblés, des voies nouvelles tracées.
La mort surprit malheureusement l'ancien président dans son œuvre si utile. Mais son fils, M.
Henri Rousselle, conseiller actuel du quartier, la poursuivit énergiquement et, avec l'appui du
comité radical socialiste, parvint à la mener entièrement à bonne fin.
Les rues Barrault et Bobillot
vues de la place de Rungis vers 1907.
Aujourd'hui, la rue Bobillot, large et spacieuse est une voie magnifique ; la rue de Tolbiac,
la place Rungis et toutes celles qui rayonnent autour de la place sont bien alignées, propres, pleines
de vie et d'entrain L'endroit est transformé de fond en comble.
Et là où l'on rencontrait jadis des terrains abandonnés s'élèvent maintenant de coquettes maisons
qui donnent à ce coin du treizième arrondissement une intensité, an mouvement auquel il n'était
vraiment pas habitué.
Quant à la passerelle métallique, trait d'union placé entre la rue Cacheux, les fortifications
et la rue Bobillot, elle évite désormais aux habitants de chacun des deux points la peine de faire
un trajet considérable pour passer des uns chez les autres. La passerelle est la continuation directe
des rues Bobillot et Cacheux par-dessus le chemin de fer.
Elle est longue de près de 100 mètres et a coûté environ 70,000 francs. Le Conseil municipal
avait voté sa construction il y a deux ans ; ce sont les ingénieurs de la Ville de Paris qui
l'ont construite.
C'est pour fêter son achèvement en même temps que la transformation de leur quartier que les
habitants organisent une jolie fête locale, dimanche prochain à trois heures. M. Viviani, ministre
du travail, la présidera.
Y assisteront également : MM. de Selves, préfet de la Seine ; Ranson, président au
Conseil général ; notre collaborateur M. Ferdinand Buisson, député de l'arrondissement ;
M. Henri Rousselle, conseiller municipal, et différentes autres notabilités politiques.
Des discours seront prononcés. Puis un concert vocal et un concert instrumental auront lieu,
un défilé sera organisé, et, le soir, sur la place Rungis, on dansera.
La cité Doré, entre le boulevard de l'Hôpital et la rue Jeanne-d'Arc, refuge misérable des biffins les plus pauvres, était jusqu'à présent un coin pittoresque de reportage. C'est maintenant le lieu d’une catastrophe douloureuse qui compte cinq morts, qui aurait pu tuer plus de personnes encore, si, par un malheureux hasard elle s'était produite, une heure plus tôt. (1925)
II y a un an, les Kroumirs étalent absolument inconnus en France ; aujourd’hui, comme les Cosaques et les Bédouins, ils ont pris place dans le vocabulaire populaire. Kroumir est passé expression de mépris. La cité des Kroumirs n’est donc pas bien vielle, et son aspect n’a rien qui puisse exciter l’envie. (1882)
Le Bulletin Municipal a enregistré l'expropriation, pour cause d'utilité publique, d'un certain nombre de maisons du 13° arrondissement, situées rue Jenner, boulevard de l'Hôpital, rue Esquirol, passage Crouin, place Pinel, cité Doré, avenue Constance, avenue Constant-Philippe et boulevard de la Gare. (1914)
Ce serait un petit concours à ouvrir : « Quel est le quartier de Paris, qui a le plus changé depuis quinze ans ? » Et il y a gros à parier que le quartier de la Glacière, alias de la Butte-aux-Cailles, se rangerait dans le peloton de tête. (1923)
Rue Xaintrailles, derrière l'église Jeanne d'Arc, demeure une pauvre vieille grand'maman qui nourrit sa fille et ses petites-filles de crottes de chiens cueillies à l'aube sur les avenues qui rayonnent de la place d'Italie. (1893)
Près de la place d'Italie, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, la cité Jeanne-d'Arc forme une sorte de boyau gluant, sombre, bordé de mornes bâtisses de cinq ou six étages aux murs zébrés de longues moisissures. Dès la tombée de la nuit, le coin n'est pas sûr... (1931)
La Cité Jeanne-d'Arc, cet îlot lépreux et insalubre qui, dans le 13e arrondissement, groupe autour de quelques ruelles ses immeubles sordides, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, a vécu aujourd'hui un véritable état de siège. (1935)
La municipalité parisienne a inauguré, ce matin dans le 13e arrondissement, le prolongement de la rue Jeanne-d'Arc qui relie ainsi le quartier des Gobelins à celui de la Gare. (1936)
La Bièvre, pendant l'orage de mercredi, s'est mise en colère ; terrible colère, dont nous avons déjà signalé hier les principaux effets, et dont je suis allé voir les traces avant qu'elles ne fussent effacées. (1901)
Dans une semaine ou deux, on inaugurera la grande piscine de la Butte aux Cailles. C'est un établissement vraiment remarquable, de briques et de mortier, aux revêtements vernissés blancs, dominé d'une immense cheminée en ciment armé, de grande allure avec sa quadrature de colonne droite évidée aux angles, lesquels sont ainsi arrondis. (1924)
Nous n'avons point à faire ici la description de la cité Jeanne-d'Arc. On a dépeint à plusieurs reprises, dans ce journal, cette cour des Miracles moderne, avec ses masures sordides ses cloaques infects et sa population de miséreux, de toute sorte.
Dimanche, dans la nuit, un craquement sinistre a éveillé les locataires d'un des vieux immeubles de cette rue. une maison d'un étage, portant le numéro 10. D'un coup la maison s'était lézardée du haut en bas. menaçant de s'effondrer. (1929)
Les locataires et le concierge d'une maison située, 12, rue Buot (treizième arrondissement) étaient réveillés, l'avant-dernière nuit, par le bruit d'une querelle violente qui s'était élevée entre deux locataires
Le quartier de la Gare est en émoi. A la suite de perturbation du sol, peut-être aussi de fissures de conduites d'eau et d'infiltrations, la plupart des immeubles de la rue Charles-Bertheau, dont certains sont neufs, menacent ruine (1937)
Savez-vous ce que c'est qu'un Bijoutier ?... C'est un de ces industriels qui achètent aux laveurs de vaisselle des restaurants les débris de viande cuite jugés indignes d'être offerts à la clientèle, et qui vendent ces débris, connus sous le nom d'arlequins, aux pauvres gens des quartiers populeux. Or, depuis quelque temps, les étalages des bijoutiers du marché des Gobelins étaient mieux fournis que d'habitude... (1872)
On a eu beau abattre des maisons, renverser des quartiers, percer des boulevards, faire apparaître le soleil et la lumière dans des parties de Paris que jamais ils n'avaient visitées, on n'a pu détruire absolument le dernier asile vers lequel se réfugie, le soir venu, une population douteuse.