La piscine de la Butte-aux-Cailles sera le type des piscines futures - 1921
La piscine de la Butte-aux-Cailles sera le type des piscines futures
Le Petit-Journal — 20 aout 1921
Piscine en construction, place Paul Verlaine, à la Butte aux Cailles
La recherche d'eau potable pour l'alimentation de Paris fut toujours la préoccupation
constante de ceux qui eurent la Charge d'administrer la capitale elle l'est
encore aujourd'hui — parce que parallèlement à l'augmentation de la population,
les besoins d'hygiène et de salubrité se manifestent plus impérieux ; chaque
Parisien a besoin d'une plus grande quantité d'eau que son prédécesseur.
Pour conquérir le précieux liquide les moyens les plus divers tarent employés
: prise d'eau directe à la Seine (pompe de Chaillot), amenée de l'Ourcq, dont
les premières eaux jaillirent de la fontaine des Innocents le 15 août 1809,
au milieu de l'émerveillement public, puits artésiens (1830), et enfin captation
des sources lointaines.
Le puits artésien qui nous intéresse aujourd'hui était une façon de créer
la source â l'endroit même où elle devait être consommée ; on en creusa
donc à Grenelle, Passy, la Villette, -et enfin à la Butte- aux-Cailles, objet
de cet article.
Les résultats furent appréciables en quantité, bien que les géologues aient
manifesté la crainte d'un débit décroissant, mais l'eau ainsi captée avait 28
degrés et sa nature était particulière, ferrugineuse notamment à Passy et à
la Butte-aux-Cailles. Les puits artésiens ne rendirent donc pas les services
qu'on en attendait. Leur eau était pour ainsi dire inconsommable. Ce n'est que
beaucoup plus tard que M. Ernest Rousselle, président du Conseil municipal,
émit l'idée de l'utiliser pour des bains-douches et des piscines, rendant ainsi
féconds les travaux de nos prédécesseurs, qui paraissaient avoir été inutiles.
Erreur pour la consommation, le puits artésien devint un bienfait pour l'hygiène,
et si l'exécution du puits artésien de la Butte-aux-Cailles a été une longue
suite d'efforts et de déceptions, bientôt Paris se félicitera de le posséder.
Commencé en 1866, sa profondeur atteignait 532 mètres en 1872, époque à laquelle
on abandonnait les travaux, faute de crédits, d'une part, et, d'autre part,
cause non avouée, parce que la conception des puits artésiens, étant donnés
les résultats, n'était plus dans l'esprit du jour. A quoi servaient en effet
le puits de Grenelle et le puits de Passy ? De quelle utilité serait alors
le puits de la Butte-aux-Cailles ?
Vingt ans plus tard M. Ernest Rousselle faisait reprendre les travaux, car
ainsi que nous le disions plus haut, il prévoyait l'utilisation des eaux ainsi
captées. En 1897 on atteignait 571 mètres de profondeur, mais un accident se
produisit aux machines à perforer et on abandonna à nouveau le travail. « Il
fallut, dit le ministre qui inaugura, en 1904, le puits de la Butte aux Cailles,
toute l'énergie et la persévérance de M. Ernest Rousselle pour qu'en 1901 on
reprit la lutte contre les éléments. » Enfin en 1903, l'eau jaillit à raison
de 6.000 mètres cubes par jour, et en 1910 des bains- douches fonctionnaient
sur son emplacement.
M. Ernest Rousselle n'avait pas eu la joie de voir le résultat de son énergique
persévérance, mais son fils, qui le remplaça à l'Hôtel de Ville, continua son
œuvre. C'est à lui que nous devons les bains-douches, c'est à lui que nous devrons
la piscine, à la veille de sa réalisation, grâce à la nouvelle direction de
l'esprit du Conseil municipal vers les sports.
Le premier coup de pioche a été donné dernièrement, en présence de nombreux
conseillers municipaux et des membres de la commission sportive, car on attache
une grande importance a cette piscine qui sera le type des piscines futures.
Avant d'en dresser les plans définitifs, des études ont été faites à l'étranger,
par des architectes de la Ville de Paris, ce qui a permis de concevoir une installation
comportant tous les perfectionnements généralement acquis et les améliorations
que nos techniciens ont su y apporter.
La piscine étant un centre d'hygiène et de sport mais non, ainsi que certains
le croient, un lieu pour prendre des soins de propreté, les bains-douches seront
conservés pour les soins de propreté et la piscine sera uniquement affectée
à la natation, d'où la création d'un bassin ayant des dimensions en rapport
avec les nécessités des matches qui pourront y être disputés, soit 33 mètres
33 de longueur sur 12 mètres de large ; des tribunes pour le public et le jury
seront édifiées.
D'une architecture utilitaire, le bâtiment accolé aux bains-douches, place
Paul-Verlaine, aura son entrée spéciale conduisant à trois étages de 50 cabines
chacun. Chaque étage aura sa couleur particulière, à laquelle répondront les
couleurs des caleçons. Ceci pour permettre, les jours d'affluence, le passage
régulier et mathématique des équipes de nageurs, sans encombrement.
Les porteurs de caleçons d'une couleur unique occupant ensemble la piscine,
on aura ainsi une utilisation constante de l'eau dans les conditions suivantes
: une équipe qui vient de se baigner se rhabille, pendant qu'une autre équipe
prend possession de la piscine et que la troisième se déshabille, s'apprêtant
à entrer dans l'eau, à son tour, en passant par la salle de propreté, obligation
pour tous, à laquelle personne ne pourra échapper, étant donnée la distribution
des locaux.
L'eau arrivant à la température d'environ 28 degrés, pour éviter toute déperdition
de chaleur, les murs et les voûtes seront construits à doubles parois ; enfin
une machinerie puissante assurera la récupération et l'épuration des eaux usées
(de manière à avoir une eau très courante) la ventilation des locaux, le séchage
du linge, etc...
C'est, on le voit, une organisation très importante, pour laquelle un crédit
de quatre millions et demi a été prévu. On espère que les dépenses ne l'atteindront
pas et on compte inaugurer cette piscine modèle en 1923. Attendons avec patience
le jour de l'inauguration et surtout la mise en œuvre des travaux nécessaires
à la construction de piscines sœurs.
Six heures et demie du matin. Le gardien de la paix Louis Roupillon, du treizième arrondissement, vient de prendre son service à la poterne des Peupliers, tout là-bas, là-bas, derrière la Butte-aux-Cailles, sous le boulevard Kellermann. (1905)
Il existe rue Cantagrel, au 86, presque à l'angle de la rue de Tolbiac, des ateliers de chromage et nickelage. Le bruit et les odeurs qui en émanent sont tels qu'il est pénible d'habiter dans les parages. (1932)
Le ballon « Le Rêve » partait dans l'après-midi d'hier de l'usine à gaz de la Plaine-Saint-Denis, pour exécuter une ascension libre. Pris dans un courant circulaire, l'aérostat, plana longtemps sur Paris, sans pouvoir s'élever. Vers huit heures du soir il se trouvait à une faible hauteur au-dessus du quartier de la Maison-Blanche, dans le treizième arrondissement... (1901)
En parlant, l'autre jour, du projet de prolongement de la ligne métropolitaine n° 10, actuellement arrêtée à la station Jussieu, vers la gare d'Orléans, terminus envisagé, nous notions que les organisations consultées n'avaient opposé aucune objection à l'administration préfectorale. Le Syndicat de défense des intérêts généraux du quartier de la Gare, cependant, nous prie de déclarer qu'il a protesté contre le parcours projeté dès qu'il en a eu connaissance. Le quartier de la Gare est le seul qui n'ait point le métro. (1932)
Décidément, la ville de Paris n'aura pas de treizième arrondissement. Hélas ! ce treizième arrondissement, il est partout, et on n'en veut nulle part. (1859)
Dans le quartier de la Butte-aux-Cailles s'est installé un impresario qui cultive une spécialité plus que bizarre. Il a centralisé là toutes les monstruosités capables d'attendrir le passant. (1872)
Sous la ligne aérienne du métro dont la longue perspective s'étend à l'infini, le boulevard de la Gare monte doucement vers la place d'Italie. À droite et à gauche, des maisons basses s'alignent, coupées par de petites rues pavées, à l'angle desquelles sont nichés de ridicules et ternes jardinets. Çà et là un immeuble neuf qui usurpe des allures de building, un magasin dont l'étalage déborde le trottoir, des bars, des hôtels, des restaurants, puis encore, sur la gauche, le cube uniforme et sans fantaisie de la raffinerie Say. (1928)
Entre Belleville et la Seine, c'est la zone des sifflets désespérés. Si les « Circulaires » qui vont leur petit bonhomme de route ne s’inquiètent guère du parcours à horaires fixes, les autres trains, messageries, rapides et autres, ont sans cesse besoin de demander leur route aux distributeurs de voie libre. Cris brefs qui courent tout au long de cette frontière illusoire de Paris, cris impatients de ceux qui ne peuvent attendre ou qui s’étonnent des disques et des feux rouges. (1930)
La nouvelle-section du Métropolitain, allant de Passy à la place d'Italie (ligne Circulaire-Sud), dont nous avons donné, il y a quelques jours, une description détaillée, a été ouverte, hier après-midi, au service public. Pendant toute la durée de l'après-midi, les voyageurs et les curieux se sont, pressés dans les diverses gares du parcours... (1906)
Le 13e arrondissement a déjà été l’objet de travaux importants qui ont commencé à assainir le quartier de la Butte aux Cailles. Pour compléter, il faut faire disparaître l'ancien marais de la Glacière, couvrir la Bièvre et ouvrir une communication entre la place d’Italie et la nouvelle gare de marchandises de Gentilly sur le chemin de fer de Ceinture, (1885)
En 1913, un groupe de gardiens de la paix du commissariat de la rue Rubens protestait, par voie de presse contre l'organisation de leur service. (1913)
Quelle humiliation pour cette pauvre Bièvre ! Une rivière aux eaux pures et claires vient de jaillir des profondeurs de l'écorce terrestre, dans le quartier même par lequel l'antique cours d'eau qui jadis arrêta les légions de Labiénus et qui n'est plus qu'un noir égout, pénètre dans Paris. (1898)
Palmyre est une grande brune, assez bien de sa personne, qui tous les soirs arpente l'avenue de Choisy en quête de clients généreux. Adolphe Verrier, chauffeur dans une usine de banlieue, la connaissait bien de vue, mais jamais il n'avait osé l'aborder.
On donne à la rue de la Croix-Rouge la dénomination de Domrémy. village du département des Vosges, où naquit Jeanne d'Arc; la route de Fontainebleau devient route d'Italie, la place de la barrière d'Ivry devient la place Pinel... (1868)
La cité Jeanne-d'Arc vient encore d'être le théâtre de scènes sanglantes. Hier vers trois heures et demie de l'après-midi un malfaiteur dangereux, frappé de dix ans d'interdiction de séjour, Léon Becquet, âgé de vingt-sept ans, se prit de querelle avec un autre individu, Adolphe Douraud, dit « Bibi », au sujet d'une femme, une fille soumise dont le casier judiciaire est orné de vingt-neuf condamnations.
Si le vieil hôtel de Sens est, sur la rive droite de la Seine, un édifice curieux à voir, deux hôtels non moins anciens et tout aussi intéressants s'offrent sur la rive gauche, dans le quartier des Gobelins, aux yeux des amateurs du gothique. (1878)
Alfred Thomas, âgé de quarante-deux ans, est un brave homme de menuisier. Établi, depuis six ans, rue de Tolbiac, il s'efforce, avec zèle et ponctualité, de contenter sa petite clientèle.
Le boulevard Saint-Marcel prend naissance au boulevard, de l'Hôpital, vis-à-vis la Salpêtrière, et va aboutir en ligne directe à l'avenue des Gobelins, où il se rencontre avec les boulevards Arago et Port-Royal pour former un spacieux rond-point. (1882)
Hier matin, la rue de la Glacière était mise en émoi. Quatre gardiens de la paix et deux inspecteurs de la Sûreté sortaient de la maison portant le numéro 37, en traînant, en portant plutôt un individu qui se défendait avec une énergie farouche.
Ce n'est jamais sans un sentiment de gêne, pour ne pas dire de honte, qu'en arrivait aux portes de la grande, cité parisienne, on franchit cet espace de 250 mètres de largeur qui longe encore en une ceinture presque continue les fortifications et qu'on appelle la Zone. (1932)