Dans la presse...

 Un travail cyclopéen - 1896

Un travail cyclopéen

Le Soleil — 27 janvier 1896

Notre collaborateur M. Alphonse de Galonné publiait, dans le Soleil du 2 janvier, un article sur les bains de Budapest, regrettant qu'à Paris il n’y ait pas au moins un établissement modèle de bains à l’eau chaude naturelle.

Je viens d'apprendre avec plaisir que nous prochons de la réalisation d'une chose aussi importante peur l’hygiène et la santé publiques. Avant peu nous aurons à Paris une vaste piscine d’eau chaude absolument gratuite.

Voici dans quelles conditions j'ai été amené à m’occuper de cette affaire :

Le 8 janvier 1892, le Soleil parlait longuement du puits artésien de la Butte-aux-Cailles (treizième arrondissement), puits que l’on avait abandonné pendant vingt ans, alors que l’on avait foré déjà près de cinq cents mètres et qu’il ne restait plus grand’chose à faire pour l’achever.

Armé de notre journal, un honorable habitant du treizième arrondissement, M. Richomme, alla trouver M. Rousselle, conseiller municipal du quartier, chez qui il se rencontra avec M. Thomas, maire de l’arrondissement. Sa démarche fut prise en considération, si bien qu’au mois de juillet de la même année les travaux recommencèrent.

Aujourd'hui l’œuvre est presque achevée. Dans quelques mois, certainement avant la iln de l'année, l’eau jaillira de ce puits qui sera le puits modèle. Le volume d’eau qu’il débitera ne sera pas inférieur à dix mille mètres cubes, soit dix millions de litres d’eau chaude à 28 degrés par vingt-quatre heures.

Ne vous récriez pas sur l’importance de ce chiffre. J'ai eu la curiosité de visiter les travaux de la Butte-aux-Cailles ; ils sont absolument remarquables et rendront à coup sûr ce qu’on en attend.

Grâce à l’obligeance de l'ingénieur, M. Arrault, qui fore le puits, et de son conducteur de travaux, M. Paul Leroy, j’ai parcouru le chantier dans toutes ses parties. Au premier étage, une puissante machine à vapeur actionne un énorme treuil sur lequel s’enroule et se déroule tour à tour une courroie de grande taille, servant à lancer à toute volée le trépan en acier qui broie le sol, ou à remonter la cuiller (récipient à soupape) qui ne rapporte pas moins de dix mille kilos de déblais à chaque voyage. Il est vrai qu’il ne faut pas moins de deux heures pour accomplir chacun de ces voyages. Nous avons assisté à la montée d’une cueiller chargée et nous avons constaté que le sous-sol parisien, du moins à cette profondeur de cinq cent trente mètres, renferme divers minerais. Nous avons, notamment, pris un échantillon de pyrite de fer, très riche en métal.

Dans le sous-sol du chantier, au milieu de voûtes maçonnées, apparaît, gardé par un garde-fou, le trou béant du puits. Il est parfaitement rond, attendu qu’on y a coulé un tube en fer fretté d'acier de 0.90 c. d’ouverture intérieure, long de 530 mètres et pesant 170.000 kil. À l’intérieur de ce premier tube, solidement cimenté dans le puits avec lequel il fait corps, glisse à frottement doux un second tube qui descend dans les profondeurs du sol, par son propre poids, au fur et à mesure que l'on creuse. Telle une gigantesque longue-vue dont l’objectif serait braqué vers le centre de la terre.

Tandis que ronfle au-dessus de nous la machine et que siffle la courroie, filant dans l’un et l’autre sens par brusques saccades, nous nous faisons expliquer ce qu’est cette nappe d’eau qu’on recherche. Elle vient, paraît-il, du Jura et sert déjà à alimenter les puits de Grenelle, de Passy et de la Chapelle. Peut-être la dépassera-t-on pour aller trouver une seconde nappe, beaucoup plus profonde. Mais il n’y a rien de décidé là-dessus; il est possible qu’on s'en tienne à la nappe de 600 mètres, pourvu toutefois que le débit des autres puits artésiens de la capitale ne soit pas trop atteint.

Donc, au mois d'août ou de septembre prochain, dix millions de litres d’eau chaude jailliront sur le sommet du versant droit de la vallée de la Bièvre et seront utilisés de la façon suivante : Une partie sera dirigée dans une vaste piscine publique, où l’eau incessamment renouvelée se maintiendra, hiver comme été, à une température moyenne de 25 degrés au bas mot. Il est bien entendu que l’accès de cette piscine sera entièrement gratuit et que toutes les mesures seront prises pour que les règles de la décence y soient observées. On devine aisément quels services cette création rendra à la population ouvrière de ce quartier excentrique.

Le restant de l’eau, après avoir passé dans deux bassins de refroidissement, sera lancé dans les canalisations servant à alimenter la capitale.

Après avoir complimenté M. Leroy sur les magnifiques travaux qu’il dirige, nous prenons congé de lui et nous profitons de notre présence dans ces lointains parages pour faire une promenade dans cette merveilleuse vallée de la Bièvre dont l’aspect a bien changé depuis quelque temps. On a comblé, en effet, toute une partie du versant nord pour y établir les rues de Tolbiac et Bobillot, qui relient deux quartiers jusqu’alors séparés. Il reste encore de beaux points de vue avec prairies, peupliers, comme en rase campagne ; tout cela, bien entendu, dans Paris.

Sur la droite, tout près du puits artésien, se dresse une église monumentale, déjà à demi construite. Nous nous informons et nous apprenons qu’il s'agit d’un édifice religieux place sous le vocable de Sainte Anne et élevé par le curé Miramon, avec les seules ressources que lui ont procurées ses fidèles. Il est destiné à remplacer la petite chapelle Bréa, devenue trop étroite pour les besoins du culte de cette paroisse populeuse. Décidément ce quartier n’est pas à plaindre. On s’occupe sérieusement de lui au point de vue spirituel et matériel. Que n’en est-il de même partout dans la capitale !

H. G.


Sur le puits artésien de la Butte-aux-Cailles

Les travaux de creusement du puits artésien de la Butte-aux-Cailles durèrent globalement près de 40 ans dont 20 durant lesquels ils furent totalement à l'arrêt. Les travaux proprement dits commencèrent en avril 1863 et rencontrèrent de multiples difficultés qui ne permirent pas d'avancer significativement. La Commune de Paris n'épargna pas le puits et les communards incendièrent les installations. Après la Commune, les travaux reprirent mais s'interrompirent dès 1872 ou 1873 faute pour la ville de trouver un accord financier avec l'entrepreneur pour les travaux restant à accomplir mais aussi dans l'attente des résultats définitifs du creusement d'un autre puits artésien, place Hébert.

Première époque (1863-1872)

Deuxième époque : le puits oublié (1872-1892)

Une fois les travaux interrompu, le puits artésien de la Butte-aux-Cailles tombe dans l'oubli. Il faut dire que sa nécessité n'est plus évidente. Paris avait fait face à ses besoins en eaux et l'idée de base du puits, avoir un jaillissement d'eau en un point haut de la capitale, n'est plus la seule réponse aux problèmes d'alimentation en eau.
En 1889, le journal Le Figaro pose la question du devenir du puits sans susciter d'écho. En janvier 1892, c'est le quotidien le Soleil, sous la signature de Marcel Briard, qui pose à nouveau la question mais cette fois, une réaction semble s'enclencher.
Ernest Rousselle, conseiller municipal du quartier Maison-Blanche, se saisit de l'affaire et finallement, en juillet 1892, le préfet de la Seine décide de relancer les travaux et présente au conseil municipal de Paris un mémoire tendant à la reprise des travaux interrompus depuis près de 20 ans.

Troisième époque : reprise des travaux et l'inauguration du puits (1893-1904)

Les travaux reprirent donc début 1893 et dans les premiers jours d'août 1897, l'eau tant recherchée, enfin, jaillit. Cependant, l'histoire n'était pas terminée car ce n'est pas encore la nappe d'eau visée par les géologues qui a été atteinte. Il faut encore creuser. La presse se montre de plus en plus critique ou sacarstique à l'égard du chantier car il est clair que le puits artésien, 35 ans après son lancement, ne répond plus à aucune nécessité. Tout au plus, sont évoqués un usage pour améliorer le flux des égouts voire l'idée d'une piscine gratuite pour les habitants du quartier.
Le 16 septembre 1898, la nappe recherchée est atteinte. Les espoirs sont vite déçus, le débit s'avère faible mais suffisant pour la piscine projetée. En attendant, l'eau, à 28°, s'écoulait dans une vasque à disposition des parisiens à raison de 600 litres à la minute avant d'aller se perdre dans les égouts. Le puisatier mourut. Deux ans après, sous la direction du fils du puisatier, on se remit à creuser. Le 19 novembre 1903, une nouvelle nappe était atteinte à la cote 582,40 mètres. Cette fois, on décida d'arrêter les frais. L'inauguration officielle du puits eu lieu le jeudi 7 avril 1904 à 2 heures.

La nouvelle Butte-aux-Cailles

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Le Puits artésien de la Butte-aux Cailles

L'achèvement prochain des travaux du puits artésien de la place Hébert est venu nous rappeler un autre puits du même genr dont le forage fut commencé presque à la même époque que celui du puits des hauteurs des Belleville, mais tombé complètement dans l'oubli depuis une vingtaine d'années : nous voulons parler du puits artésien de la Butte-aux-Cailles. (1889)

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Le monument aux mères françaises est présenté la presse

Aujourd'hui, à 10 heures, sera présenté à la presse, boulevard Kellermann, le monument élevé à la gloire des mères françaises, sous le patronage du Matin, qui sera inauguré le 23 octobre, à 14 h 30 en présence du président de la République et des plus hautes personnalités. (1938)

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Le nouveau marché aux chevaux

L’inauguration du nouveau marché aux chevaux est définitivement fixée au lundi 1er avril prochain.
Le marché provisoire, établi depuis 1866, au boulevard d’Enfer, sera supprimé à la même date. (1878)

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Les habitants du passage Barrault demandent des égouts

Arrêtez-vous visiter l’impasse Prévost et le passage du même nom, la rue Palmyre... Poussez jusqu’au passage Barrault... Les mêmes maisons lépreuses où le jour ne pénètre guère... Sur les pavés disjoints, les moineaux cherchent leur pitance... Des gamins jouent dans les ruisseaux où croupit une eau savonneuse.... (1928)

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L’Administration des Postes

Depuis longtemps, les habitants du quartier de la Maison-Blanche — treizième arrondissement — sollicitent l’établissement d’une boîte aux lettres place de Rungis (gare des marchandises La Glacière-Gentilly). (1896)

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Saviez-vous que... ?

En 1897, il y avait un magasin de porcelaine au 196 de l'avenue de Choisy dans laquelle le cheval du fiacre n°7119 entra le 26 mars…

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Le 13 juillet 1880 furent organisées des retraites au flambeau dans les principaux quartiers du 13ème arrondissement et le 14, eût lieu à 2 heures, une grande cavalcadre au profit des écoles. Des fêtes forraines se tenaient sur les places et avenue de l'arrondissement et des concerts furent donnés par les sociétés instrumentales et chorales.

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Le 29 juin 1901, la température atteignit 33° à Paris et ce jour là, vers midi, Mme Louise Lesire, âgée de cinquante- deux ans, demeurant 157, rue Jeanne-d’Arc, fut frappée d'insolation, boulevard Saint-Marcel. Elle mourut dans la pharmacie où on l’avait transportée pour lui donner des soins. (Le Figaro - 30 juin 1901)

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Afin que cesse la confusion entre la rue Thiers dans le 16e arrondissement et la rue Tiers dans le Treizième, on donna à cette dernière, en 1929, le nom de Paulin-Méry (1860-1913), ancien député du 13e (1889-1902), docteur en médecine, partisan et admirateur indéfectible du Général Boulanger, et victime des rayons X.

L'image du jour

Rue de la Fontaine-à-Mulard