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 Travaux de Paris - 1868

Travaux de Paris.

La Patrie — 6 janvier 1868

À quelques pas du parc de Montsouris, dont les travaux sont poussés avec la plus grande activité, dans la partie du 13e arrondissement située entre la rue du Pot-au-Lait et celle de l’Espérance, s’étend une région inhabitée, encaissée entre la Bièvre et un autre bras de ce petit cours d’eau qu’on appelle la rivière morte.

Ce sont des prés où les blanchisseuses font sécher leur linge sur des piquets et où les bestiaux paissent à leur aise comme dans les prairies de la Normandie.

Quand l’année est pluvieuse, ces prés sont inondés par les eaux ; çà et là apparaissent les cimes verdoyantes des arbres plantés au dix-huitième siècle par les nombreux gentilshommes ou financiers qui avaient leurs petites maisons en cet endroit presque inconnu des Parisiens modernes.

Vue vers l'est depuis la rue du Pot-au-Lait sur les étangs de la Glacière remblayés (1898)

Que les amis du passé, en quête de souvenirs historiques, se hâtent d’aller visiter ce quartier, imprégné des effluves des tanneries voisines, avant qu’il n’ait perdu son cachet original et spécial, car bientôt il va cesser d’exister, et sur son emplacement on va ouvrir une nouvelle voie, qui modifiera complètement la physionomie pittoresque de ces parages excentriques.

En effet, l’administration municipale va bientôt faire procéder à l’exécution et au percement de la partie de la rue Transit comprise entre la rue de la Glacière et la rue du Château-des-Rentiers.

L’axe de la nouvelle voie forme un angle peu sensible vers la gauche avec l’axe du boulevard du Transit, coupe les propriétés portant les numéros 47, 49 et 59 de la rue de la Glacière, traverse les terrains communaux, la rivière morte, les prés submersibles, la rue de la Providence, dont la partie située à gauche sera supprimée ; la ruelle Barrault, dont l'alignement à l’amorce sur la rue du Transit, sera rectifié ; la rue de l’Espérance, celle du Moulin-des-Prés ; supprime au passage le bâtiment des écoles communales du boulevard d'Italie, traverse cette dernière grande voie, prend la rue Neuve en écharpe et la route de Choisy au carrefour qu’elle forme avec la route d’Ivry.

De la rue de la Glacière à son extrémité, le prolongement de la rue du Transit n'aura qu’un seul alignement droit; mais, à partir du carrefour de Choisy, la nouvelle voie s'infléchira légèrement, traversera le carrefour formé par les rues du Gaz et Beaudricourt, coupera, à la hauteur de l'impasse des Hautes-Formes, la rue Nationale projetée, pour aller aboutir provisoirement à la rue du Château-des-Rentiers, outre la rue de la Croix-Rouge et le chemin du même nom, à très peu de distance de cette dernière voie.

Détail d'un plan publié en 1868 sur lequel figure l'église Saint-Marcel projetée.
Le tracé de la rue de Tolbiac sera rectifié et passera finalement plus au sud.

Le quartier sera en outre doté d’une église dont le projet est à l’étude. Cet édifice occupera l’emplacement situé entre la rue du Moulin-des-Prés et la route d’Italie, derrière les écoles communales ; sa façade se trouvera sur la rue du Transit. Cette église, provisoirement désignée dans le projet sous le vocable d’église Saint-Marcel de la Maison-Blanche, sera entourée de deux voies d’accès latérales allant de la rue du Transit au chemin du Moulin-des-Prés, et de deux plateaux qui l’isoleront complètement.

Pendant que ces percement importants vont s’exécuter, on va poursuivre activement les travaux du nouveau parc de Montsouris, établi sur des terrains situés sur la rive gauche de la Bièvre, dont ils dominent toute la vallée, et qui ne le cède en rien à aucun autre emplacement sous le rapport du pittoresque des sites, et offrent surtout une magnifique échappée de vue sur l’Observatoire, le Val-de-Grâce, le Panthéon et les collines qui terminent Paris au nord-est.

Ces terrains sont d’ailleurs traversés par les conduites des eaux d’Arcueil, à un niveau qui permettra de recourir à cette source pour alimenter toutes les pièces d’eau des parties basses du parc. Quant aux moyens d'accès de la nouvelle promenade, ils sont des plus faciles ; on y arrive par la route Militaire, transformée en un boulevard de 40 mètres de largeur, et par le grand boulevard du Transit, ouvert entre le 15e et le 14e arrondissement.

Deux voies plantées, de 22 mètres de largeur, y donneront accès de l’intérieur de Paris. La première, de 250 mètres environ de longueur, partant du carrefour formé par les rues de la Santé, de la Glacière et le boulevard du Transit ; la seconde, d'une longueur de 900 mètres environ, s'ouvrant à la place d’Enfer et prolongeant en ligne droite, jusqu’au parc, le boulevard d’Enfer. Parmi les autres rues ouvertes ou à ouvrir pour compléter les abords du parc de Montsouris, il en est une qui fera suite à la précédente et ira aboutir à la porte d’Orléans, ce qui établira une communication directe entre le 5e et le 13e arrondissement et cette importante entrée de Paris.

Le parc de Montsouris en construction par Ch. Marville vers 1868

Le square de Montsouris aura une étendue de 16 hectares.

Disposé avec cet art dont nos ingénieurs ont déjà donné tant de preuves, il sera pour le sud de la capitale ce que sont pour l’ouest, l’est et le nord, le bois de Boulogne, lo bois de Vincennes et le parc des Buttes-Chaumont.

A. Mortel.


L'aménagement du XIIIe

Les années 1860 : projets pour les zones annexées et premiers travaux

Le cadre général

Les projets de voirie

Le chemin de fer de ceinture

Les années 1870-80

Quartier de la Salpêtrière

Quartier de la gare

Quartier de la Maison-Blanche

Les années 1890

Les années 1900-1920

Dans la presse...


Le Puits artésien de la Butte-aux Cailles

L'achèvement prochain des travaux du puits artésien de la place Hébert est venu nous rappeler un autre puits du même genr dont le forage fut commencé presque à la même époque que celui du puits des hauteurs des Belleville, mais tombé complètement dans l'oubli depuis une vingtaine d'années : nous voulons parler du puits artésien de la Butte-aux-Cailles. (1889)

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L'oasis et le cloaque

Il y a des quartiers de Paris qui n'ont vraiment pas de chance ! Le quartier de la Gare, dans le treizième arrondissement, par exemple... (1934)

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Un métier inconnu

Rue Xaintrailles, derrière l'église Jeanne d'Arc, demeure une pauvre vieille grand'maman qui nourrit sa fille et ses petites-filles de crottes de chiens cueillies à l'aube sur les avenues qui rayonnent de la place d'Italie. (1893)

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La Ville de Paris va-t-elle enfin s'occuper de la cité Jeanne-d'Arc ?

Près de la place d'Italie, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, la cité Jeanne-d'Arc forme une sorte de boyau gluant, sombre, bordé de mornes bâtisses de cinq ou six étages aux murs zébrés de longues moisissures. Dès la tombée de la nuit, le coin n'est pas sûr... (1931)

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La cité Jeanne-d'Arc a été nettoyée de ses indésirables

La Cité Jeanne-d'Arc, cet îlot lépreux et insalubre qui, dans le 13e arrondissement, groupe autour de quelques ruelles ses immeubles sordides, entre la rue Jeanne-d'Arc et la rue Nationale, a vécu aujourd'hui un véritable état de siège. (1935)

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Saviez-vous que... ?

En 1897, il y avait un magasin de porcelaine au 196 de l'avenue de Choisy dans laquelle le cheval du fiacre n°7119 entra le 26 mars…

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Cinq ponts relient le XIIIème et le XIIème arrondissement.

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Le groupe scolaire de la rue Fagon fut inauguré le dimanche 5 février 1899, soit sept ou huit ans après la fin de sa construction et son ouverture aux élèves. Cette inauguration eut lieu sous la présidence de M. Achille, conseiller municipal. Dans l'assistance très nombreuse, se trouvaient MM. Paul Bernard, député, Mossot et Rousselle, conseillers municipaux de l'arrondissement.

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Le 21 octobre 1894, le quotidien La Croix informait ses lecteurs et déplorait que le concile laïc, qu’on nomme officiellement « conseil municipal de Paris » et officieusement « Kaperdulaboule », avait débaptisé la rue Saint-François de Sales, Paris 13e, pour lui donner le nom de Daviel et, dans le même temps, changé les dénominations de la rue Sainte-Marguerite et du passage Saint-Bernard.

L'image du jour

Rue de la Fontaine-à-Mulard