Dans la presse...

 Un quartier de Paris inconnu des parisiens - 1882

Un quartier de Paris inconnu des parisiens

Gazette nationale ou le Moniteur universel — 29 juin 1882

Il n’est pas un Parisien sur mille qui connaisse, pour l’avoir parcourue, la lointaine région de la Santé, de la Glacière, de Croulebarbe, de la Butte-aux-Cailles et de la Fontaine-à-Mulard. Ce coin de Paris suburbain est séparé du reste de la ville non-seulement par la Seine et la montagne Sainte-Geneviève ; mais encore par le plateau de Montrouge et de la Maison-Blanche ; il se cache derrière les sinuosités de la Bièvre et semble se dérober aux regards. Pour le moment, il a bien raison ; l’infection du ruisseau est telle, les odeurs des usines qui le bordent et qui y projettent leurs résidus sont si repoussantes, que le passant, venant du square de la place d’Italie ou du Lion de Belfort érigé sur la place Denfert-Rochereau, s’en éloigne instinctivement.

C’était pourtant, il y a deux ou trois siècles, l’un des plus jolis environs de Paris. Benserade, le poète des bergeries, qui habitait Gentilly, en trace un portrait charmant, et Rabelais y envoie Pornocratès avec son élève pour se récréer sur les bords de cette rivière qui n'est plus qu’un égout à ciel ouvert.

Le Petit Gentilly, où abondent aujourd'hui les tanneries, ainsi que les fabriques de glucose et d’huiles animales, était un lieu de plaisance qui devait son nom à sa gentillesse. Que les temps sont changés !

Heureusement la région est en voie de changement ; non pas qu’elle doive revenir à son état champêtre ; mais elle est en voie de percement et d’assainissement.

Emplacement de la future gare des marchandises - Dessin d'Auguste Lançon (1876)

Et d'abord la rue d'Alésia et de Tolbiac, grande voie semi-circulaire qui part du fond de Grenelle pour aboutir à Bercy, sous les noms divers de rue Linois, des Entrepreneurs, de l'abbé Groult, de Vouillé, etc., traverse ce quartier depuis l'asile Sainte-Anne jusqu'à l'avenue d'Italie, formant l'aboutissant de toutes les petites voies ouvertes sur le flanc méridional de la Butte-aux-Cailles et permettant à la circulation de franchir ce vallon de la Bièvre qui formait une véritable ligne de séparation entre les 13e et 14e arrondissements.

Puis une ligne parallèle est aujourd’hui en pleine ouverture entre l’ancien village du Kremlin et le parc de Montsouris, unissant la gare de La Glacière-Gentilly sur le chemin de ceinture, à la rue du Génie, qui débouche en face de la station de la Maison-Blanche.

Pour établir en remblai ces deux importantes voies, pour les relier à la nouvelle gare de marchandises qui se construit sur l'emplacement de l’ancienne fontaine à Mulard, il faut écrêter les plis de terrain et combler les prairies marécageuses connues sous le nom de « Prés submersibles de la Glacière. » Un nouvel avenir attend donc ce quartier inconnu, si charmant jadis, si déshérité depuis.

Photographie aérienne de 1921 - La rue du Tage s'arrête au niveau de la rue Damesme.
Il faudra 8 ans encore pour réaliser la jonction avec la rue Brillat-Savarin

Plus tard, la rue du Génie prendra le nom de rue du Tage. Il fallu près de 50 ans pour que le projet de jonction de l'avenue d'Italie avec la place de Rungis décrit ci-dessus, se réalisa. La rue Kuss ne fut ouverte qu'en septembre 1929 après effectivement de long travaux d'arasement d'une butte dont les vestiges supportent l'école communale Kuss. (NdE)



L'aménagement du XIIIe

Les années 1860 : projets pour les zones annexées et premiers travaux

Le cadre général

Les projets de voirie

Le chemin de fer de ceinture

Les années 1870-80

Quartier de la Salpêtrière

Quartier de la gare

Quartier de la Maison-Blanche

Les années 1890

Les années 1900-1920

Dans la presse...


Le Puits artésien de la Butte-aux Cailles

L'achèvement prochain des travaux du puits artésien de la place Hébert est venu nous rappeler un autre puits du même genr dont le forage fut commencé presque à la même époque que celui du puits des hauteurs des Belleville, mais tombé complètement dans l'oubli depuis une vingtaine d'années : nous voulons parler du puits artésien de la Butte-aux-Cailles. (1889)

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M. Steeg, maire de Berlin, à l'école de la rue Küss

Le Docteur Steeg, maire de Berlin, ou plus exactement, président de l'administration municipale de la capitale du Reich est, depuis quelques jours, on le sait, l'hôte de Paris. (1941)

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M. Félix Faure dans le 13è

Le pont de Tolbiac est dans le treizième arrondissement, c'est-à-dire dans une région de Paris où jamais, en aucun temps, chef d'État n'a mis le pied. (1895)

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Ouverture d'une nouvelle voie dans le 13e arrondissement.

On va prochainement soumettre aux formalités d'enquête le projet d'ouverture de la rue du Transit, partie comprise entre la rue de la Glacière et la rue du Château-des-Rentiers. Cette portion du 13e arrondissement est généralement peu connue ces Parisiens du boulevard. C'est une région arrosée par la nauséabonde rivière de Bièvre, dont un des bras prend le nom de rivière morte. (1867)

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La nouvelle place d'Italie en haut de la rue Mouffetard.

Entre l'église Saint-Médard et la place d'Italie, la vieille et étroite rue Mouffetard se transforme à vue d'œil en une belle avenue de 40 mètres de largeur. (1868)

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Saviez-vous que... ?

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

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Le 23 août 1886, un violent orage provoquait une crue de la Bièvre de près d'un mètre rue Pascal inondant un grand nombre de caves et causait des dégâts considérables dans les parages. Ce même orage fit des dégâts importants dans d'autres points du 13ème notamment rue Richemont et rue Clisson.

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Les travaux du pont de Tolbiac enjambant les voies de chemin de fer de la compagnie d'Orléans commencèrent le 1er avril 1893.
Le pont fut inauguré par le Président de la République M. Félix Faure, le 15 juillet 1895.

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C'est par un, vote intervenu le 19 octobre 1894 que le conseil municipal de Paris décida que la rue Saint-François de Sales perdrait son nom pour prendre celui de Daviel.

L'image du jour

rue Nationale - Quartier de la Gare (image colorisée)

La rue Nationale était l'axe majeur du quartier de la Gare. La rue Jeanne d'Arc n'était pas encore transversante et était dédiée à l'industrie. La rue Nationale rassemblait commerces et services. Elle était le centre de l'animation d'une vraie vie de quartier populaire qui fut voué à la destruction par son classement en « ilôt insalubre ».  ♦