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 La prolongation du boulevard du Transit dans le 13e arrondissement (1864)

La prolongation du boulevard du Transit dans le 13e arrondissement

Le Siècle — 30 octobre 1864

Par un communiqué, donné il y a quelque temps à l'un de nos confrères, nous apprenons qu'on va bientôt commencer le tracé du boulevard du Transit, derrière l'hospice clinique des aliénés, en voie de construction dans le 14e arrondissement. Nous aimons à croire que l'administration ne s'en tiendra pas à ce tronçon, et qu'elle poursuivra sans plus attendre l'exécution de cette grande artère dans toute sa longueur. Et, en vérité, ce ne sera pas de luxe, car, pour ne citer qu'un exemple, entre le groupe de la butte-aux-Cailles et le quartier de la Glacière, qui est un peu plus loin au couchant, il n'y a pas de voie de communication, de sorte que pour aller de l'un à l'autre de ces quartiers, on est obligé, malgré leur proximité topographique, de faire un long détour par le boulevard des Gobelins ; les bas-fonds de la Bièvre sont un obstacle qui n'a pas encore été franchi.

Détail d'un plan édité en 1868

Le boulevard du Transit, qui doit former l'indispensable trait-d'union de ces quartiers, commencera sur la place circulaire où l'on est en train de bâtir la nouvelle église de Montrouge ; il franchira par une projection droite, l'espace compris entre son point de départ et la rue Tombe-Issoire, au débouché de la rue Sarrazin. Ici, la voie formera brisure et projettera une seconde section droite qui gagnera la rue de la Glacière, à son point de jonction avec celle de la Santé, et passera sous la ligne d'Orsay, après avoir traversé le chemin des Prêtres.

De la rue de la Glacière, qu'il traversera à dix mètres au sud du confluent de la rue de la Santé, le boulevard du Transit, s’infléchissant légèrement vers le nord, formera une troisième section droite qui se prolongera jusqu'au carrefour des routes d'Ivry et de Choisy-le-Roi. Cette troisième section sera celle dont l'exécution offrira le plus de difficultés, puisque c'est celle qui franchira la vallée de la Bièvre ; elle coupera la rue du Moulin-des-Prés, traversera l'avenue de Fontainebleau au point où s'élève la Chapelle, et coupera en biais la rue Neuve.

Au delà du carrefour dont nous venons de parler, s'allonge une quatrième projection droite qui ira s'embrancher sur le boulevard de l'Église, après avoir traversé le chemin du Bac, la voie projetée dans l'axe de la rue Nationale et la rue du Château-des-Rentiers Plus tard, le boulevard du Transit sera prolongé jusqu'à la Seine où il aboutira à équidistance des ponts Napoléon et de Bercy.

À cette ligne principale se rattachent plusieurs voies secondaires, telle que la rue Biaise, qui sera tracée entre son point d'intersection avec la rue Tombe-Issoire et l'embarcadère de la ligne de ceinture, sur l'avenue d'Orléans, puis la rue des Prêtres rectifiée, le chemin du Pot-au-Lait, transformée en rue droite et carrossable ; enfin la grande voie qui formera le prolongement de la rue Nationale jusqu'à la porte d'Ivry.

Charles Marville - Percement de la rue d'Alésia (vraisemblblement vers 1876)

Le boulevard du Transit formera sur la rive gauche, pendant à la rue Puebla et à son prolongement à travers les vingtième et douzième arrondissements ; mais quand ces divers projets auront été mis à exécution, il faudra encore, pour compléter la grande artère transversale des quartiers excentriques, prolonger le boulevard du Transit à l'ouest, entre le rond-point de Montrouge et la Seine, relier l'avenue Michel-Ange (seizième arrondissement) avec le boulevard du Roi-de-Rome, exécuter le boulevard du Prince-Jérôme, exécuter les voies projetées à travers le dix-huitième arrondisse ment .et tracer une ligne de jonction entre la rue de la Chapelle et le boulevard courbe des Buttes-Saint-Chaumont. Nous sommes, on le voit, encore loin du but.

Au sud du boulevard du Transit, à l'extrémité sud-est du quatorzième arrondissement, sera créé le jardin de Montsouris, dont nous avons parlé lors de la mise à l'enquête. Cette promenade aura une superficie de quinze hectares et sera isolée sur ses quatre faces. Au nord, passera le boulevard dont nous venons d'esquisser le tracé ; au sud, le boulevard Jourdan (route militaire), élargi à quarante mètres ; à l'est et à l'ouest, passeront deux rues larges de douze mètres. Cette promenade sera reliée avec le centre de Paris par une nouvelle voie qui, partant de la place d'Enfer, dans l'axe du boulevard du même nom, aboutira à l'angle nord-ouest de sa ligne d'enceinte. Le plateau de Montsouris est l'un des points les plus élevée de la capitale, c'est là que se trouve le point méridional de l'Observatoire ; le jardin projeté aura, donc une situation des plus pittoresques, et le promeneur y jouira du panorama de Paris vu du sud au nord.


Charles Marville - Les rues d'Alésia et de Tolbiac en travaux à la Glacière (détail - vraisemblablement vers 1876)


Les futures grandes voies du XIIIe

Sur les futurs boulevards Saint-Marcel et Port-Royal :

L'ouverture du boulevard Saint-Marcel, entre le boulevard Montparnasse et le boulevard de l'hôpital fut déclarée d'intérêt public par décret du 17 octobre 1857.

Sur le futur boulevard Arago :

Le projet d'ouverture de ce boulevard, désigné dans un premier temps sous le nom de "boulevard de la Santé" fut soumise à consultation en septembre 1858. Il était prévu que cette voie s'ouvrirait en face la place de la Collégiale à la rencontre de la. rue Mouffetard et des rues Pierre-Lombard et des Trois-Couronnes ; qu'elle élargirait la rue Saint-Hippolyte, traverserait la rue de Lourcine au-dessus de l'hôpital de ce nom, et viendrait déboucher sur le boulevard extérieur, après avoir coupé la rue de la Santé, le faubourg Saint-Jacques et l'impasse de Longue-Avoine. Ce fut effectivement ce qui sera réalisé sauf que la voie prit le nom de boulevard Arago car le nom boulevard de la Santé était utilisé depuis 1851 pour désigner le boulevard extérieur entre les barrières de la Santé et Saint-Jacques.

Sur la future avenue des Gobelins :

"Entre l'église Saint-Médard et la barrière d'ltalie, la largeur de la rue Mouffetard sera portée à 40 mètres. Ces deux mots suffisent pour faire comprendre quelle révolution causera ce percement sur les bords de la Bièvre Ainsi redressée, la rue Mouffetard sera plus large que le boulevard des Italiens." C'est par ces mots que le Journal des débats politiques et littéraires du 6 septembre 1858 présenta le projet à ses lecteurs et, effectivement, il ne surestimait pas l'importance de celui-ci.

Sur les boulevards extérieurs

Sur la rue de Tolbiac (Tronçon du boulevard du Transit dans le 13e arrondissement)

La rue de Tolbiac est un des tronçons du grand projet haussmannien consistant à relier la Seine à la Seine par la rive gauche par un axe majeur situé à mi-chemin des anciens boulevards extérieurs et des fortifications. Cet axe mit très longtemps à se réaliser notamment du fait des difficultés que représentaient, dans le 13e arrondissement le franchissement de la vallée de la Bièvre pour lequel plusieurs options furent envisagées.

La rue de Tolbiac ne fut totalement achevée qu'après 1895, année de l'inauguration du viaduc de Tolbiac franchissant les voies du chemin de fer d'Orléans et assurant ainsi la continuité de la liaison de la Seine à la Seine c'est-à-dire du Pont de Tolbiac au Pont Mirabeau, si l'on excepte la reprise du franchissement de la rue du Moulin-des-Prés  par la suppression du pont construit initialement.

Premières versions du projet abandonnées.

Outre le franchissement de la vallée de la Bièvre, l'aboutissement de l'axe vers la Seine n'est pas non plus définitivement tranché. Dans cette première phase, c'est le pont Napoléon (futur pont National) qui était visé, le nouvel axe longeant le chemin de fer de ceinture entre la porte d'Ivry et le quai de la Gare.

Deuxième projet

La réalisation des travaux

Le deuxième projet du tracé de la rue du Transit ne sera pas davantage réalisé.

La guerre et les évènements liés à la Commune de Paris mirent en sommeil les travaux dans le quartier de la Maison-Blanche et le projet fut rediscuté. Un nouveau tracé, plus au sud, abandonnant la ligne droite et comportant une inflexion, fut adopté.

La nouvelle voie aboutira aussi à un nouveau pont sur la Seine reliant les 12e et 13e arrondissement. Ce sera le pont de Tolbiac.

En 1874, un crédit de 2,5 millions de francs à prélever sur l'emprunt municipal fut voté. Le boulevard du Transit avait déjà couté 43,974,818 fr. selon le Journal des débats politiques et littéraires du 9 décembre 1874. Les travaux de franchissement de la vallée de la Bièvre pouvaient enfin réellement commencer.

Charles Marville les immortalisa par les deux seules photographies connues de ces travaux.

Sur le pont de Tolbiac sur la Seine

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Une rue insalubre

Pestilentielle et défoncée, avec sa chaussée parsemée d'immondices, la rue Philibert-Lucot est la plus sale du treizième arrondissement. (1911)

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M. Félix Faure dans le 13è

Le pont de Tolbiac est dans le treizième arrondissement, c'est-à-dire dans une région de Paris où jamais, en aucun temps, chef d'État n'a mis le pied. (1895)

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Ouverture d'une nouvelle voie dans le 13e arrondissement.

On va prochainement soumettre aux formalités d'enquête le projet d'ouverture de la rue du Transit, partie comprise entre la rue de la Glacière et la rue du Château-des-Rentiers. Cette portion du 13e arrondissement est généralement peu connue ces Parisiens du boulevard. C'est une région arrosée par la nauséabonde rivière de Bièvre, dont un des bras prend le nom de rivière morte. (1867)

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La nouvelle place d'Italie en haut de la rue Mouffetard.

Entre l'église Saint-Médard et la place d'Italie, la vieille et étroite rue Mouffetard se transforme à vue d'œil en une belle avenue de 40 mètres de largeur. (1868)

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La Bièvre en peinture

On visitait ces temps-ci, dans la salle des Fêtes de la mairie du 13e, une agréable exposition de toiles, aquarelles, dessins, organisé par le Cercle des Gobelins. (1928)

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Saviez-vous que... ?

Ce n'est qu'en 1867, que la route de Fontainebleau devint officiellement l'avenue d'Italie.

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En 1921, le maire du 13ème arrondissement était M. Guerineau. Il possédait une usine de céramique dont les bâtiments s'étendaient du numéro 69 de la rue du Gaz au numéro 172 de l'avenue de Choisy. Cette usine brûla le 26 octobre 1921.

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La ruelle des Reculettes reliait le 49 de la rue Croulebarbe au 28 de la rue Abel-Hovelacque, ancienne rue de Gentilly. Sa largeur variait de 2 à 7 mètres. Elle était éclairée par des quinquets. Sa suppression fut décidée en 1910 mais celle-ci ne fut totalement effective que dans les années trente...

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Le 27 mars 1869, le Petit Figaro évoquant l’ouverture prochaine du Théâtre des Gobelins se félicitait de la construction d’une sorte de vestibule couvert en avant-corps permettant de faire la queue à l’abri et soulignait que l’ancien rond-point de la barrière sur lequel donne la façade du théâtre avait été abaissé de trois mètres au moins.

L'image du jour

La Zone à la porte de Bicêtre

Talus et fossés des fortifications étaient occupés par des jardins plus ou moins sauvages, la zone non aedificandi était peuplée par une population vivant dans des baraquements, des cahuttes ou encore des roulottes. La porte de Bicêtre était une des plus petites de Paris. Elle communiquait, comme la poterne des Peupliers, avec Gentilly, la commune du Kremlin-Bicêtre n'ayant été constituée qu'en 1896 par le détachement de territoires de Gentilly.
C'est en 1912 que fut achevé, l'immeuble destiné aux familles nombreuses construit juste en vis-à-vis de la porte de Bicêtre. Il était alors situé entre des usines dont une manufacture de chaussures. ♦