Meurtre et bagarre sanglante
Le Journal des débats politiques et littéraires ― 25 octobre 1902
La cité Jeanne-d'Arc vient d'être une fois de plus le théâtre de scènes
sanglantes.
Un malfaiteur dangereux, Léon Becquet, à la suite d'une querelle avec un
repris de justice du nom de Dourand, tira quatre coups de revolver sur ce
dernier qui s'affaissa, perdant son sang à flots.
Beequet fut arrêté, ainsi que vingt rôdeurs qui se trouvaient avec lui et
qui l'auraient encouragé dans cet acte, mais sept seulement ont été dirigés
sur le Dépôt avec Beequet.
Quant à Douraud, il a été transporté à l'hôpital Cochin dans un état qui
ne laisse aucun espoir. Une heure plus tard, une nouvelle bataille avait
lieu au même endroit.
Un souteneur, nomme Jules Derien, dit « Julot », dit « la Terreur de
Charonne », âgé de vingt-huit ans, sorti le matin même de la prison de la
Santé, où il purgeait une condamnation pour attaque nocturne et vols, se
prit de querelle avec sa maîtresse, Madeleine Besniard.
Cette Madeleine Besniard est la femme légitime du fameux bandit Juiges,
le chef de la bande des « Étrangleurs de Croulebarbe », qui terrorisa tout
Paris il y a une dizaine d'années.
Arrêté, ainsi que plusieurs de ses acolytes, Juiges fut condamné, en
1894, aux travaux forcés à perpétuité.
Il laissa à Paris, et particulièrement dans une partie du 13e
arrondissement, des amis qui, hier, prirent fait et cause pour sa femme.
La mêlée fut sanglante. Douze individus se livraient à un véritable
carnage, se frappant à coup de couteau. Des gardiens de la paix, en force,
accoururent et mirent en état d'arrestation tous ces individus.

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