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 paris-treizieme.fr — Chiffons et chiffonniers (1872)

Chiffons et chiffonniers

Le Petit-Journal — 7 juin 1872

Ceux qui ne sont pas initiés aux mystères de la vie parisienne, ignorent que les industries ayant pour clients MM. les chiffonniers réalisent d'assez beaux bénéfices.

— Mais, demanderons les gens du monde, que peut dépenser un chiffonnier ? Que gagne-t-il ? Qui peut vouloir de son ignoble marchandise ?

Sachez-le, rien de ce que cet homme ramasse au coin des bornes n'est perdu pour l'industrie. Les vils débris qu'il retire de la boue sont comme de hideuses chrysalides auxquelles la science humaine prêtera des formes élégantes et des ailes diaphanes.

Ainsi les fabricants de papier achètent pour leur usage :

  Prix de 100 kil.
Les cartons, vieux papiers sales. 8 fr.
Le gros de Paris, toiles d'emballage, restes de sacs 8 -
Le gros de campagne, chiffons de couleur, cotonnade 18 -
Le gros bul, toiles en fil, grossières et sales 20 -
Le bul même qualité, mais plus propre 26 -
Le blanc sale, chiffons ordinairement de cotonnade 34 -
Le blanc fin, chiffons propres et de toile de fil 44 -

Les chiffons d'une dimension raisonnable passent entre les mains des revendeuses à la toilette du marché du Temple. Les fabricants de produits chimiques tirent du sel ammoniac des lambeaux de laine ou de drap. On fait de nouvelles vitres avec les morceaux de verre cassé, et de nouvelles ferrures avec les anciennes.

Le contenu de la hotte d'un chiffonnier vaut environ 1 fr. 50, non compris certains objets, tels que les bouchons qu'il abandonne au liquoriste contre du liquide consommé sur place.

Maintenant, que dépense-t-il ?

Pour la nourriture et le logement, très peu de chose. Il utilise à son profit les croûtes de pain et autres débris comestibles qu'il extrait de sa hotte.

Quant à l'entretien, pour les jours ordinaires, il est nul. La toilette des grands jours coûte 2 francs par an, ainsi répartis :

Pantalon d'été 50 cent.
Saute-en-barque. 55 -
Escarpins d'occasion. 25 -
Casquette. 20 -
Chemise échangée. 50 -
TOTAL 2 francs.

On trouve le tout dans des officines ad hoc près du Temple.

Qu’est-ce qu'une chemise échangée ?

On passe derrière un paravent. La marchande jette par-dessus une chemise blanche. Le chiffonnier envoie de la même manière la chemise portée, prise en échange, cela coûte 50 centimes. C'est un prix fait comme les petits pâtés.

La plus forte dépense consiste dans le trois-six, dit casse-poitrine ou tord-boyaux, consommé dans les caboulots spéciaux dits bibines, dont le plus célèbre est l'Assommoir, rue Mouffetard, où le camphre tape sur le cerveau et renverse son homme, si vigoureux qu'il soit.

Le cabaret du Pot-d'Étain

L'aristocratie a pénétré dans la chiffonnerie. Au cabaret du Pot-d'Étain, près de l'ancienne barrière de Fontainebleau, dont ils forment la clientèle exclusive, trois catégories occupent chacune un local distinct.

La première salle, affectée aux propriétaires d'un hoteriot en bon état et d'un crochet avec manche propre et luisant, s'est toujours, malgré les changements politiques, appelée « la Chambre des pairs. »

Les porteurs de mannequins vulgaires occupent la seconde salle, dite « Chambre des députés ».

La troisième, salle appelée « Cercle des vrais prolétaires » abrite ceux à qui leurs moyens ne permettent pas une hotte ni un crochet et qui n'ont pour tout bien qu'une vieille serpillière dans laquelle ils insèrent ce qu'ils ramassent.

Une étiquette minutieuse et sévère règle les rapports entre les trois catégoriels. À l'entrée de chaque salle sont rangés les hoteriots, les mannequins et les serpillières, et celui qui pénétrerait, sans y être appelé, dans un local où il n'a pas droit d'entrer, encourrait une peine disciplinaire.

Le vin est servi dans un pot de terre nommé « le Petit Père-Noir » et extrait d'un broc omnibus appelé « le Moricaud ». On exige la valeur des mets avant de déposer le plat sur la table.

Autrefois, les couverts étaient fixés à la table à l'aide d'une chaîne assez longue pour permettre d'en faire usage. Cet usage injurieux a été aboli.

Seulement on voit les consommateurs venir rendre au comptoir les brocs, pots, verres et couverts, et boire jusqu'à concurrence de la somme déposée par eux en garantie de ces ustensiles. Le comptoir est un lieu franc où fraternisent les trois catégories.

Ou a vu des logeurs et gargotiers ayant une clientèle de chiffonniers se retirer avec une certaine aisance. La veuve Ravigot, dite la Mère des biffins (chiffonniers), avait acquis de cette façon une très enviable fortune. (Droit)



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L’état de santé de Blanqui

À l'issue de la réunion, le brusque passage d'un milieu chauffé dans l’atmosphère humide de la rue lui causa un frisson : Blanqui eut une défaillance dont il se releva aussitôt. Il voulait marcher, mais les personnes qui l'accompagnaient l'obligèrent à monter dans un fiacre où, malgré sa résistance, on le recouvrit d'un gros pardessus.
On le conduisit chez un de ses amis, 25, boulevard d'Italie. (1880)

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Deux inaugurations

Les quartiers de la Gare, de la Maison-Blanche et de Croulebarbe ont été, hier, en liesse à l'occasion de la visite du Président de la République. M. Félix Faure a présidé à la double inauguration du nouveau pont de Tolbiac et de la Crèche-Dispensaire de la Maison-Blanche. (1895)

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Ici, demain, le grand Paris

On bâtit dans le quatorzième mais dans le treizième on laisse pousser l'herbe (1930)

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Splendeur et misère des Gobelins

Quand on visite les Gobelins, on ne peut s'éviter de remarquer l'état singulièrement délabré du célèbre établissement.
C'est qu'en effet il saute aux yeux, et je ne sais pas de spectacle plus affligeant que l'apparente ruine de ce qui demeure, après plus de trois siècles, une des vraies gloires de la France. (1894)

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Le marché aux chevaux

Depuis les démolitions et les nouvelles percées faites à travers le 13e arrondissement, le quartier des Gobelins, autrefois si populeux comprend de vastes parties désertes.
Une des causes de ce dépeuplement, est l'éloignement du marché aux chevaux, provisoirement transféré à la Halle aux fourrages du boulevard Montparnasse. (1870)

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Saviez-vous que... ?

L'Hôpital de la Vieillesse pour femmes, autrement dit la Salpétrière, comptait, en 1860, 4422 lits dont 1341 pour les aliénées. En moyenne, par an, dans les années 1850-60 , 2100 aliénées y faisaient leur entrée et 800 y mourraient.

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L'Eglise Sainte-Anne de la Maison Blanche, de style romano-byzantin, est due à l'architecte Bobin.

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C'est en 1897 que fut achevé le percement de la dernière partie de la rue Bobillot entre la place d'Italie et la rue de la Butte-aux-Cailles.

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Dans son numéro du 6 octobre 1935, L’Intransigeant écrivait :
« Nous avons signalé le mauvais état d'entretien de la partie de la rue Watt, sous le pont du chemin de fer.
La compagnie d’Orléans, chargée du nettoiement en cet endroit, a décidé de fermer très prochainement, par des écrans en tôle, les intervalles entre les voies ferrées qui sont actuellement fermés par un simple grillage insuffisant pour éviter la chute de poussières et même de détritus sur la chaussée et les trottoirs de cette rue. »

L'image du jour

La rue du Château-des-Rentiers à la hauteur du n°169

Le passage Ricaud est immédiatement sous la droite après le marchand de vins.