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 paris-treizieme.fr — L’impresario des mendiants - 1872

L’impresario des mendiants

Le Monde Illustré — 1er juin 1872

Chaque semaine a son accident gai. Celle-ci n'a pas dérogé à l'usage.

Elle a eu l'honneur de donner naissance à une place d'espèce nouvelle : la place d’inspecteur des infirmités.

Il parait que, depuis quelque temps, le nombre des autorisations accordées aux aveugles, estropiés et éclopés de tous genres, qui désirent exploiter la charité publique dans les rues, il paraît, dis-je, que ces autorisations s'étaient multipliées d'une manière inquiétante.

D'autant plus inquiétante qu'on les avait octroyées à la légère à des gaillards qui s'étaient fabriqué des malheurs postiches. C'est pour obvier à ces abus qu'un médecin présidera désormais à l'examen de tout candidat à une permission exceptionnelle. Je serais désireux d'assister à une séance de ce baccalauréat d'une espèce particulière. Mais je crois de voir prévenir M. le préfet de police que ses bonnes intentions auront du mal à aboutir.

Il y a assez de véritables infirmes pour alimenter un commerce qu'il ne soupçonne peut-être pas, et dont je vais lui donner un léger aperçu.

Dans le quartier de la Butte-aux-Cailles s'est installé un impresario qui cultive une spécialité plus que bizarre. Il a centralisé là toutes les monstruosités capables d'attendrir le passant.

Culs-de-jatte se trainant dans des sébiles, manchots laissant passer un moignon qui frétille douloureusement, aveugles (cela va sans dire), lépreux, balafrés, bancals, tortus, sabouleux, il y a de tout dans la collection.

LE MATIN DU JOUR DE L'AN A PARIS. — Les mendiants autorisés quittant le quartier Saint-Victor pour se répandre dans la capitale. — (D'après nature, par M. Desroches-Valnay.)

Le calcul sur lequel sont basées les opérations de l'entreprise, est bien simple.

Livrés à eux-mêmes, tous ces exploiteurs de la sensibilité publique avaient de la morte-saison : les jours de grande pluie, les jours de grands froids, les jours de maladie.

Le spéculateur de la Butte-aux Cailles, lui, a dit :

— Je vous engage à l'année. Je vous assure chaque jour une somme fixée. Vous me rapporterez votre recette. Si, pendant un mois, elle n'a pas dé passé la moyenne, le contrat sera rompu.

Voilà le point de départ. Tous les matins le défilé des horreurs commence, s'acheminant vers tous les points de Paris ; celui là, assis sur un orgue roulant, celui-ci, suspendu sur des béquilles ; cet autre se trainant avec des fers.

Tous les jours aussi de nouveaux postulants viennent se présenter, comme font les ténors dans une agence dramatique.

On discute la hideur de leur infirmité :

— Sans doute votre jambe est atrophiée, mais avec le pantalon, cela ne se voit guère. Ce qu'il nous faut c'est l'apparence. C'est ce qui fait le succès des aveugles, surtout de ceux qui sont défigurés.

— Il me semble cependant que la façon dont je marche…

— Il faudrait, voyez-vous, pour bien faire, renoncer à vos béquilles et apprendre à vous trainer. C'est d'un grand effet. J'ai dans ce moment l'homme qui rampe sur le boulevard, il fait ses vingt francs par jour couramment.

— Mais…

— Dame, je sais bien que ce n'est pas amusant, mais on ne travaille pas pour s'amuser. Pourquoi ne pas vous faire nommer ambassadeur tout de suite ?

Le dialogue continue.

Comme de raison, les exploités de l'agence ne sont pas sans chercher à se faire exploiteurs à leur tour. Ils trichent sur la recette. Mais l'entrepreneur a des inspecteurs.

Un vieux monsieur très-bien et tout ce qu'il y a de plus décoré, jette une pièce qui varie de deux à vingt sous devant la sébile. La pièce est imperceptiblement marquée : si elle ne se retrouve pas le soir dans ce que rapporte l'infirme, il est cassé aux gages.

Tout cela, comme vous le voyez, fonctionne avec une régularité remarquable, contre laquelle ne saurait prévaloir la précaution inutile prise par la Préfecture.

Pierre Véron


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Enceinte continue – rive gauche

Cette partie de l’enceinte, beaucoup moins avancée que celle de la rive droite n’aura guère que vingt-huit à trente fronts bastionnés. Elle commence à la dernière maison de la gare d’Ivry et s’en va aboutir à la Seine, un peu au-dessous du pont de Grenelle, vis-à-vis Auteuil. (1841)

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L'aménagement de la place et de l'avenue d'Italie

On sait que dans un an sera mise en circulation la ligne métropolitaine n° 7, actuellement en construction, de la place d'Italie à la porte d'Ivry... (1928)

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Inauguration de la ligne de Métro N° 10

M. Pernod, ministre des Travaux publics, inaugure ce tantôt, à 15 heures, une nouvelle ligne de métro, ou plutôt un nouveau tronçon : « Carrefour de l’Odéon-Place d’Italie », rattaché provisoirement à la ligne n° 10... (1930)

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Métropolitain, ligne n°7

La ligne n° 7 est assurément l'une de celles qui ont subi le plus grand nombre de transformation successives.... (1926)

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Les nouvelles voies de la rive gauche

On sait que toute la zone annexée de la rive gauche doit être traversée par une grande voie parallèle aux anciens boulevards extérieurs. Cette artère, déjà ouverte, depuis deux ans, entre la place de l'Église de Montrouge et la rue de la Glacière... (1878)

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Saviez-vous que... ?

En 1863, un marché aux chiens se tenait tous les dimanches sur l'emplacement du marché aux chevaux du boulevard de l'hôpital. Il y avait peu de choix.

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L'église Notre-Dame de la Gare, terminée en 1864 par M. Claude Naissant; est un monument assez élégant, construit dans le style de transition du douzième au treizième siècle, mais dont l'intérieur n'offrait, au moins en 1890, rien de curieux.

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La rue des Deux-Moulins prit le nom de rue Jenner en 1867 afin de rendre hommage à Edward Jenner (1749-1823) premier médecin à avoir introduit et étudié de façon scientifique le vaccin contre la variole, et qui est considéré comme le « père de l'immunologie ».

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C'est en 1868 que la voie latérale au chemin de fer de ceinture entre le chemoin de fer d'Orléans et la rue de Patay reçut le nom de rue Regnault afin d'honorer le baron Jean-Baptiste Regnault, peintre (1753-1829).

L'image du jour

La Bièvre, à proximité du boulevard Arago, vers 1904

La rivière n'est plus qu'un égout à ciel ouvert. La pression pour une couverture s'amplifie. La Bièvre disparaitra bientôt.