Trois petits drames de la rue des Hospices
Les coups de couteau rue des Hospices
L’Ordre de Paris — 25 août 1875
D’après la déclaration du sieur Claude B..., propriétaire, avenue d’Ivry, sa femme a reçu, à dix heures du matin, dans un terrain situé entre l’avenue d’Ivry, celle de Choisy-le-Roi et la rue des Hospices, un coup de couteau-poignard qui lui a fait une blessure des plus dangereuses à la poitrine.
Cet acte criminel aurait eu pour motif ce fait que la dame B... aurait chassé les oies de la marchande qui venaient quotidiennement chaque jour tondre l'herbe de ce terrain lui appartenant
Informé, M. Muller, commissaire de police du quartier, a fait donner des soins à la dame B... et a commencé une enquête.
(Le titre a été emprunté à un autre quotidien)
En cueillant des lilas.
Le Rappel — 13 avril 1894
Une petite fille de onze ans, Thérèse Rebours, jouait hier, vers cinq heures et demie du soir, avec plusieurs petites camarades sur le parapet du pont du chemin de fer de Ceinture de la rue des Hospices, quand, s'étant trop penchée pour attraper une branche de lilas, elle tomba sur la voie d'une hauteur de neuf mètres.
La pauvre fillette, quelque peu étourdie de sa chute, eut la force et la présence d'esprit de s'adosser au talus pour éviter d'être écrasée par un des nombreux trains qui se succèdent à de courts intervalles et qui vint à passer quelques instants après sa chute.
Des gardiens de la paix descendirent sur la voie et conduisirent à la gare la fillette, qui n'avait aucun mal.
Néanmoins ils la firent entrer dans une pharmacie, où on lui donna un cordial, et la ramenèrent au domicile de ses parents.
Agression
Le Radical — 17 novembre 1897
Rentrant chez lui avant-hier soir, vers onze heures et demie, un maraîcher, M. Charles Préval, âgé de trente-huit ans, domicilié 4-8, rue de la Pointe-d'Ivry, a été assailli avenue de Choisy, et frappé de cinq coups de couteau par des bohémiens, marchands de paniers, qui habitent des roulotes remisées dans un vaste terrain vague de la rue des Hospices.
Le blessé dont l'état est très grave, a été transporté à l'hôpital de la Pitié.
Les meurtriers ont disparu après, avoir dévalisé leur victime.
Sur la rue des Hospices
Situation et origine de la dénomination
La rue des Hospices (250 mètres, entre l'avenue d’Ivry, 35, et l'avenue de Choisy, 185) fut ouverte par décret du 2 octobre 1857 sur des terrains appartenant à l'Assistance publique, d'où sa dénomination.
Petite histoire des rues de Paris - 1913
La rue des Hospices, qui a totalement disparu dans les années 1960 et 70 lors de la rénovation du quartier faisait partie du secteur appelée "Pointe d'Ivry" dont une rue perpétue le nom encore aujourd'hui.
La rue des Hospices vue en 1899
Cette rue longue de 250 mètres et large de 10 mètres est pavée et ses trottoirs sablés. En raison du petit nombre des maisons et de la rareté des passants, l’herbe y pousse en liberté. Étant en outre dépourvue d’égouts et ayant peu de cabinets d’aisances rendus souvent inabordables par leur malpropreté, enfants et adultes s’accroupissent contre ses murs le long desquelles il n’est pas rare de voir le matin une ligne ininterrompue de sentinelles odorantes. Pour les mêmes raisons, les ménagères déversent dans les ruisseaux les eaux ménagères et le contenus de vases de nuit.
Une seule maison est pourvue d’eau de source, les habitants des autres maisons vont la chercher à une borne-fontaine de l’avenue d’Ivry ou de l’avenue de Choisy.
Il n’y a dans cette rue que 16 maisons : 9 sont occupées par des propriétaires ou des locataires payant plus de 400 francs de loyer. Sur les 7 maisons à locataires, une est à rez-de-chaussée, 4 ont un premier et 2 un deuxième. Tout le reste est en terrain non bâtis.
Enquête sur les logements, professions, salaires et budgets :
loyers inférieurs à 400 francs par le Dr Du Mesnil, et le Dr Mangenot — 1899