Un jour dans le 13e

 paris-treizieme.fr — Un drame dans une ménagerie (1888)

Un drame dans une ménagerie

L’Intransigeant — 5 septembre 1888

Le bruit courait, hier, à la foire établie en ce moment avenue des Gobelins et boulevard d’Italie, que Pezon avait été grièvement blessé par un de ses pensionnaires. Ce bruit avait produit une grande émotion dans le quartier.

Lieu et date inconnus

Voici à quoi se réduit l’incident.

Les deux neveux de Pezon ont installé une ménagerie à l’entrée de l’avenue Sœur-Rosalie, où ils font tous les soirs travailler, devant le public, un grand nombre de fauves, Hier, dans les derniers exercices de la deuxième séance du soir, l’un des dompteurs, Edmond Pezon, un jeune homme de vingt-cinq ans environ, montrait une de ses acquisitions nouvelles, Roland, un vigoureux lion noir du Soudan, qu’il essaye, en vain, depuis trois semaines, de rendre plus traitable. Il était parvenu déjà à lui faire exécuter certains exercices quand la bête se rua tout à coup sur le dompteur et, d’un coup de patte, lui entama légèrement la joue et lui fit au poignet droit une profonde déchirure.

Heureusement qu’Edmond Pezon est d’une grande agilité. Se jetant de côté, il put éviter l’animal et, s’armant d’une fourche à sa portée, lui en planta les pointes dans le museau et dans la gorge.

C’est ainsi qu’il a pu acculer son adversaire au fond de la cage et en sortir, sans autres blessures, aux applaudissements du public que la terreur provoquée par cette scène avait en quelque sorte paralysé dans l’enceinte.

Selon plusieurs autres journaux, l’accident est survenu le dimanche 2 septembre

Saviez-vous que... ?

À la séance du 30 octobre 1879 du Conseil Général de la Seine présidée par M. Réty, M. Georges Martin déposait une pétition d'industriels du 13e arrondissement demandant la création d'une gare de marchandises à la jonction de la rue Baudricourt et de la rue Nationale prolongée. Cette pétition, reprise par M. Georges Martin sous forme de projet de vœu fut renvoyée à la commission desdits vœux.
Ce sera la « gare des Gobelins », finalement issue d’autres projets, qui sera ouverte le 15 mai 1903 seulement et restera en fonctionnement jusqu’en 1991.

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La galerie de la manufacture nationale des Gobelins, oeuvre de l'architecte Jean-Camille Formigé (1845-1926), située sur l'avenue du même nom, devait ouvrir comme musée de la maufacture en 1914. En raison de la guerre, elle servit d'hôpital militaire.

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C'est le 17 septembre 1901 que fut inauguré le puits artésien de la Butte aux Cailles. L'histoire ne dit pas si ce fut en grande pompe.

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Une jeune fille du village d’Ivry avait coutume de faire brouter ses chèvres sur le boulevard de la Glacière, auprès de la rivière des Gobelins. Hier soir, à sept heures, au moment où elle se disposait à regagner son domicile, elle a été accostée par un individu qui, après une assez courte conversation, l’a frappée de quatre coups de couteau. La jeune bergère est morte sur la place, et son assassin a été presque aussitôt arrêté. À neuf heures, le cadavre gisait encore dans un champ, au coin de la rue Croulebarbe, où M. Roger, commissaire de police du quartier, dressait son procès-verbal.
C’est ainsi que les lecteurs de la Gazette de France apprirent la mort d’Aimée Millot, le bergère d’Ivry. La vérité impose de dire que le véritable auteur des faits n’avait pas été immédiatement arrêté.

L'image du jour

La place Pinel vue de la rue Esquirol avec un aperçu de la rue Nationale de l'autre côté du métro.

L'entrée de la cité Doré sur la place Pinel était situé à gauche.