Un jour dans le 13e

 Locomotive emballée - 1909

Rue du Chevaleret

Locomotive emballée

Le Journal ― 24 juillet 1909
Source : Cparama

Un curieux accident de chemin de fer, qui n'a fort heureusement pas eu de graves conséquences, s'est produit hier soir, vers sept heures, sur la ligne de ceinture qui surplombe, dans le treizième arrondissement, la rue Chevaleret.

Le bruit se répandit aussitôt qu'une erreur d'aiguillage avait été commise, mais il résulte de l'enquête que cet accident ne peut être imputé à une négligence du personnel.

Venant de la nouvelle gare des Gobelins, et se dirigeant vers celle de la Râpée, un train de marchandises, chargé de sucre, devait se ranger, pour laisser passer un convoi de voyageurs, sur les lignes de garage de la station d'Orléans-Ceinture. Il venait de s'engager sur cette voie, et le mécanicien serrait ses freins pour bloquer les roues mais, soit que l'appareil n'obéît pas, soit que l'humidité du rail ait trompé les prévisions, le train continua sa marche et vint heurter violemment le butoir. La locomotive et le fourgon déraillèrent, et tandis que le chauffeur et le mécanicien sautaient précipitamment à terre, la machine, entraînée par son poids formidable, descendait le remblai et s'enfonçait dans le sol détrempé, que ses roues labouraient profondément.

Calée par les terres, elle s'arrêta, les tampons en avant, à quelques mètres de la chaussée, où l'on a monté la garde autour d'elle toute la nuit.

Aujourd'hui, elle sera descendue, sous la direction des ingénieurs, dans la rue Chevaleret, et conduite dans le chantier, tout proche, de l'Orléans. L'opération n'ira pas, toutefois, sans de sérieuses difficultés.



Saviez-vous que... ?

La rue du Banquier, ancienne rue, doit son nom au banquier Patouillet qui avait déjà donné son nom au territoire compris entre la rive droite de la Bièvre et les terres de St-Marcel sur le chemin d'Ivry. (Clos Patouillet.)

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La statue de Pinel, bienfaiteur des aliénés, installée devant l'hôpital de la Salpétrière est due à Ludovic Durand.

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Le 1er mars 1932, l'usine de chaussures (qui répandait aux alentours de manière permanente une odeur de vernis) installée boulevard Kellermann (au 10) était ravagée par un incendie.

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Les derniers habitants de la cité Doré quittèrent les immeubles vétustes, délabrés, insalubres et menaçant ruines (l'un d'eux s'était effrondré en 1925 tuant 7 habitants) que la ville de Paris avait fini par acquérir pour les démolir en mars 1926. Selon le Petit-Parisien du 6 mars 1926, il ne restait plus que 22 locataires dans ces « logements ».

L'image du jour

Panorama vers l'ouest sur la rue de Tolbiac

La vue est prise depuis un des clochers de l'église Saint-Anne. La première rue à droite est la rue Martin-Bernard.