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 Drame dans une ménagerie -1897

Drame dans une ménagerie

Le lion Ménélik. - Le dompteur blessé. — Vive panique. — Chez le blessé.

Gil Blas — 14 décembre 1897

Dans une petite chambre d'hôtel de la rue Coypel, l'un des plus hardis dompteurs de fauves que les Parisiens applaudissent pendant les fêtes foraines, est actuellement couché, le corps affreusement labouré par les griffes et les crocs d'un lion redoutable.

Dessin paru dans le Petit-Journal illustré

Il s'agit du dompteur Letort, qui joue actuellement à la ménagerie Pezon — le maître étant souffrant — le rôle le plus actif du travail des Cages.

L'accident passa presque inaperçu. C'était dimanche soir, à la fête foraine de la place d'Italie où le vaste établissement zoologique donnait la dernière représentation.

Une foule énorme avide de ces spectacles terrifiants emplissait les galeries jusqu'aux plus petits gradins quand le dompteur Letort fit son entrée vers dix heures dans la grande cage où se prélassait parmi d'autres fauves, le lion Ménélik.

Tout à coup l'animal s'élança sur le dompteur et lui fit d'un coup de patte lâcher la fourche qu'il tenait en main puis il saisit le bras dans ses mâchoires et, de ses griffes puissantes, lui laboura le ventre et les reins.

Avec une énergie surhumaine M. Letort traîna l'animal d'un bout à l'autre de la cage pour s'emparer d'une autre fourche qu'il parvint à introduire dans la gueule du fauve.

Celui-ci lâcha prise, pendant que les spectateurs gagnaient la sortie en poussant des cris d'épouvante.

Quoique grave, l'état de M. Letort n'inspire aucune inquiétude immédiate.

Malgré ses blessures, le dompteur a déjà repris la belle assurance que nous lui connaissons tous, et c'est en ces termes — lui seul était qualifié pour cela — qu'il a fait le récit de sa lutte avec le fauve.

Ménélick est un lion géant à crinière grise de l'espèce la plus dangereuse. En effet, ces lions à crinière grise sont sournois ; ils n'ont pas la franchise de leurs frères de l'Atlas.

« Déjà j'avais été blessé par lui à la main, à la fête de Belfort, et je le surveillais. Au moment où j'allais avoir terminé ma représentation, je voulus le faire passer de l'autre côté de la cage.

« Il se tenait couché auprès de la barré et grondait sourdement. Je le cravachai violemment sans pouvoir obtenir qu'il m’obéît. Je devinai son irritation et compris qu'il fallait coûte que coûte le dominer. Je m’avançai résolument vers lui, la main haute. D'un bond il se jeta sur moi, me labourant la poitrine de ses griffes et de ses crocs.

» Puis il me saisit le bras gauche dans sa gueule et les deux pattes sur mon épaule, tout droit, il me poussa contre le fond de la cage.

« Je sentis que j'étais perdu. Déjà le public, effrayé, fuyait. Je vis mes employés accourir à mon secours avec des fourches. Je leur criai de ne pas toucher au lion. Je craignais que le fauve, surexcité par les coups et les cris de mon personnel, ne s'acharnât sur moi.

 » Mon seul espoir était de me dégager seul. J'étreignis subitement Ménélik à la gorge, en Essayant de l'entraîner à l'autre extrémité de la cage où j'avais laissé nia fourche. Un faux pas, une chute, et c'en était fait de moi.

» Je ne sais encore comment je parvins enfin auprès de cette fourche, ni même comment je pus la saisir. Mais, aussitôt que j'en fus possesseur, je la plongeai violemment dans la gueule de la bête qui lâcha prise et recula en grognant. J'étais sauvé ! »

Ajoutons que M. Letort ne se tient pas pour battu et qu'il espère prendre sur l’indomptable Ménélik une éclatante revanche à la fête de Ménilmontant qui doit s'ouvrir dans quelques jours.

G.

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C'est en 1888 que le conseil municipal de Paris décida que la nouvelle rue située entre la place de Rungis et la place du Nouveau Puits-Artésien, de la Butte-aux-Cailles, prendrait le nom de rue du sergent Bobillot.

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Selon Le Petit Parisien du 24 juin 1923, qui rappelait qu'entre le pont National et le pont de Bercy, deux voies seulement sont ouvertes : la rue Watt et la rue de Tolbiac; il était question de réaliser un projet qui supprimerait la rue Watt. La mesure a soulevé dans le quartier une assez vive émotion : un comité de défense s'est constitué dont le président a fait une démarche auprès du préfet de la Seine.

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En 1846, fut formé le projet de créer un cimetière à la pointe d’Ivry destiné à recueillir les corps des personnes décédées dans les hôpitaux et hospices. Ces terrains d’environ 9 hectares de la commune d’Ivry furent retenus en raison de leur proximité avec la Salpêtrière. Le projet n’eût pas de suite. Vingt ans auparavant, il avait déjà été question de créer un cimetière dit « cimetière du sud-est » en limite de Paris sur les terres qui constituaient le secteur des Deux-Moulins.

L'image du jour

Panorama vers l'ouest sur la rue de Tolbiac

La vue est prise depuis un des clochers de l'église Saint-Anne. La première rue à droite est la rue Martin-Bernard.