Faits divers

 Le crime de l'avenue d'Italie - 1899

Le crime de l'avenue d'Italie

Le Rappel ― 19 mars 1899

Au numéro 23 de l'avenue d'Italie, dans une petite boutique, un vieillard de soixante-trois ans avait installé, il y a quelque temps, un atelier de réparations de bicyclettes. Une jeune fille de vingt-six ans, nommée Lucie Carronneille, qu'il faisait passer pour sa fille, demeurait avec lui.

L'avenue d'Italie vers 1900
L'avenue d'Italie vers 1900

Hier après-midi, vers six heures et demie, le vieillard était passé dans l'arrière-boutique pour allumer sa lampe. Un client entra dans l'atelier et demanda à la jeune fille, restée seule, un objet qui se trouvait dans un casier placé à gauche de la porte d'entrée, mais au moment où Lucie Carronneille allongeait le bras pour servir le client, celui-ci la frappait de cinq coups de couteau et prenait la fuite.

La jeune fille s'affaissa en criant : « On me tue ! A l'assassin ! »

Le vieillard sortit aussitôt de l'arrière-boutique et donna l'alarme aux voisins, qui s'élancèrent à la poursuite du meurtrier.

Le docteur Auvergneau, aussitôt appelé, ne put que constater le décès ; la mort avait été instantanée.

Le meurtrier put être rejoint, après maintes péripéties, au coin de la rue de Tolbiac et de l'avenue de Choisy, et conduit devant M. Rocher, commissaire de police du quartier de la Gare.

C'est un nommé Charles-Louis Leroy, âgé de 17 ans, demeurant avec sa mère, 23 bis, avenue d'Italie. Il s'était déguisé avec une fausse barbe pour ne pas être reconnu par la jeune fille, dont il était le voisin.

On prétend dans le quartier que Leroy a donné à plusieurs reprises des signes non équivoques de dérangement cérébral. Dans tous les cas, on ignore, jusqu'à présent, les mobiles qui l'ont poussé à commettre ce meurtre.

À toutes les questions qu'on lui pose, l'assassin répond : «  Ce n'est pas moi qui ai commis ce crime ».

La mère de Leroy raconte que son fils est fou, que souvent il se déguisait à l'aide d'oripeaux quelconques ; il passait des nuits entières à lire des romans.

Le corps de la malheureuse jeune fille sera transporté aujourd'hui à la Morgue et le meurtrier sera envoyé au Dépôt.


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Saviez-vous que... ?

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

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En 1890, la raffinerie de sucre Say, installée boulevard de la Gare, produisait 20.000 pains de sucre par jour soit 240.000 kilogrammes.

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La passerelle métallique d'une portée de 100 mètres reliant la place de Rungis à la rue Cacheux et au boulevard Kellermann en enjambant la gare dite "de Rungis" avait été inaugurée le 23 juin 1907 en présence de MM. Armand Bernard, secrétaire général de la préfecture de la Seine, et Henri Rousselle, conseiller municipal du quartier de la Maison-Blanche,qui prirent la parole.

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La Société des logements économiques pour familles nombreuses inaugurait, en novembre 1911, cet immeuble situé 14-16, boulevard Kellermann, face à la porte de Bicêtre qui comportait, selon le Gil Blas, cent sept logements occupés par 824 personnes dont 585 enfants.

L'image du jour

rue Nationale - Quartier de la Gare (image colorisée)

La rue Nationale était l'axe majeur du quartier de la Gare. La rue Jeanne d'Arc n'était pas encore transversante et était dédiée à l'industrie. La rue Nationale rassemblait commerces et services. Elle était le centre de l'animation d'une vraie vie de quartier populaire qui fut voué à la destruction par son classement en « ilôt insalubre ».  ♦