Faits divers

 paris-treizieme.fr — Avenue des Gobelins, un ours échappé - 1906

Une chasse à l'ours

Le Journal  ― 16 juillet 1906

Avenue des Gobelins, un ours échappé d'une ménagerie a été tué à coups de revolver par des agents.

Le Petit Journal - 22 juillet 1906Une chasse à l'ours dans Paris ! Voilà qui sort de la banalité. Ce fait, rare mais authentique, s'est produit la nuit dernière, avenue des Gobelins.

Depuis quelques jours la fête de ce quartier bat son plein. Place d'Italie, avenues  d'Ivry et de Choisy et jusqu'aux abords de la manufacture de la savonnerie, des forains ont installé leurs baraques. Les réjouissances organisées à l'occasion du 14 Juillet sont venues ajouter un lustre nouveau à la fête populaire.

Or donc, hier matin, vers une heure, tandis qu'une foule nombreuse et enthousiaste se pressait devant la mairie du treizième arrondissement, des cris de terreur et d'effroi se tirent entendre. Des femmes, des enfants, des hommes même, fuyaient dans tous les sens, comme pris de panique.

De courageux citoyens se précipitèrent vers rendrait d'où semblait provenir le danger. Ils reculèrent. Un ours brun de forte taille, une bête superbe, tête baissée, fonçait à grandes enjambées sur le public  terrifié. Un malheureux âne, attelé a une petite voiture de chiffonnier, fut la première victime du fauve. D'un seul coup de ses crocs formidables, l'ours l'égorgea à demi, tandis  que ses griffes puissantes lacéraient le corps de la pauvre bête. Un cheval qui se trouvait à proximité eut également à subir l'attaque de l'animal sauvage. Il s'en débarrassa, non sans peiné, à force de ruades.

Ce fut ensuite le tour d'un employé de la ménagerie Darius, place d'Italie, M. Georges Labbé, vingt-six ans. Ce dernier voulait s'emparer de l'ours, qui s'était échappé de sa cage. Il ne réussit qu'à se faire mordre cruellement à la jambe gauche. On dut  le transporter à l'hôpital Cochin, où il a été admis d'urgence.

Il fallait en finir. Le fauve, acculé, venait  de s'accoter contre une porte cochère, derrière une baraque, rue Philippe-de-Champaigne. L'air menaçant, il s'apprêtait à opposer une résistance des plus énergiques à ceux qui le poursuivaient. Il ne le put.

Des gardiens de la paix, accourus au pas de charge, l'abattirent à coups de revolver.

Ainsi finit cette chasse, aux péripéties émouvantes ! Le corps du fauve a été envoyé, par les soins de M. Yendt, commissaire de police à la fourrière municipale.


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Saviez-vous que... ?

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

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En mars 1911, à la suite de nombreuses plaintes déposées par des commerçants de l'avenue des Gobelins et du boulevard Saint-Marcel. M. Yendt, commissaire de la Salpêtrière, arrêtait et envoyait au dépôt, sous l'inculpation de vol, les nommés Auguste Doré dit Godard, vingt-quatre ans, demeurant en garni rue Grange-aux-Belles, et Pierre Debosse, vingt-six ans, sans domicile.

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Le 24 décembre 1939, Paris-Soir nous apprenait que Mme Marthe Pouchenel, 20 ans, avait glissé sur le verglas dans la cour de l'immeuble où elle demeurait, 23, rue Bourgon et avait été admise à l'hospice de Bicêtre.

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C'est le 7 mars 1930 à 11 heures que fut ouvert au public le tronçon du métro reliant la porte de Choisy à la place d'Italie. Ce tronçon était alors appelé à faire partie de la ligne 10 reliant la porte de Choisy aux Invalides. Il en sera ainsi jusqu'au 26 avril 1931.

L'image du jour

rue Nationale - Quartier de la Gare (image colorisée)

La rue Nationale était l'axe majeur du quartier de la Gare. La rue Jeanne d'Arc n'était pas encore transversante et était dédiée à l'industrie. La rue Nationale rassemblait commerces et services. Elle était le centre de l'animation d'une vraie vie de quartier populaire qui fut voué à la destruction par son classement en « ilôt insalubre ».  ♦