Un jour dans le 13e

 paris-treizieme.fr — 14 juillet 1881

14 juillet 1881

La Petite République — 16 juillet 1881

Nous voici dans le treizième. Même intérêt, même goût, même ardeur à bien faire.

Au coin de la rue Jenner et de la rue Esquirol, bal très coquettement arrangé.

La rue Esquirol à son débouché boulevard de l'Hôpital

Boulevard de l’Hôpital, n°119, décoration charmante. Les habitants de cette maison ont organisé dans la cour, très artistement décorée, un bal pour les locataires.

Rue Esquirol, très belle décoration ; les maisons portant les numéros 34 et 39 sont particulièrement remarquables.

Place Pinel, très bien sous tous les rapports ; bal, arc de triomphe, jeux, etc.

Boulevard de la gare également très soigné, grande émulation, aussi est-on arrivé à faire très-bien.

Au coin de la rue Nationale, un élégant arc de triomphe ; profusion de verres de couleurs. Signalons du reste et d’une façon toute particulière l’originalité apportée à la décoration de cette rue.

Même rue, à la hauteur du numéro 16, suspendu par des cordes maintenues par quatre mâts, un énorme tonneau en papier ; d’un côté du tonneau, l’inscription : Vive la République de 1789 ; de l’autre côté : Vive la République de 1881. Place de l’Arsenal au bout de la rue Nationale, bal.

Place d’Italie, baraques foraines, jeux de toutes sortes. Au théâtre de la famille Laurrier, on joue les Kroumirs, drame en trois actes ; c’est un monde ! À côté, très beau carrousel. Illumination merveilleuse. 15,000 verres de couleurs, coup d’œil féerique.

Le grand mouvement de la population du 13e se produit surtout place d’Italie et avenue des Gobelins. Il y en a là pour tous les goûts, balançoires, chevaux de bois, de quoi satisfaire les petits et les grands.

La manufacture de Gobelins est magnifiquement décorée.

À midi un quart, le char de l'Abondance est sorti de la rue Saint-Jacques. Très réussi, ce char, Sans aucun doute, la tombola organisée sous le patronage des membres du conseil du treizième arrondissement, aura eu un succès complet ; les lots consistaient en fruits, fleurs, volailles, moutons même. Les billets étaient de cinquante centimes, tout la monde en voulait, tout le monde en a eu. Demain le tirage. Mention tout à fait spéciale pour la maison, 75, avenue de Choisy, décorée avec une grande originalité.

La rue Jenner à son débouché, boulevard de l'Hôpital

Saviez-vous que... ?

À la séance du 30 octobre 1879 du Conseil Général de la Seine présidée par M. Réty, M. Georges Martin déposait une pétition d'industriels du 13e arrondissement demandant la création d'une gare de marchandises à la jonction de la rue Baudricourt et de la rue Nationale prolongée. Cette pétition, reprise par M. Georges Martin sous forme de projet de vœu fut renvoyée à la commission desdits vœux.
Ce sera la « gare des Gobelins », finalement issue d’autres projets, qui sera ouverte le 15 mai 1903 seulement et restera en fonctionnement jusqu’en 1991.

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En 1863, la ligne de l'omnibus P (voiture jaune, lanternes rouge et rouge) reliait Charonne à l'ancienne barrière de Fontainebleau tandis que la ligne U reliait Bicêtre à la pointe Saint-Eustache par des voitures jaunes, lanternes vert et rouge

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Charles Le Boucq (1868-1959) fut député du 13ème arrondissement de 1906 à 1928. Spécialisé dans les questions économiques, il présida le groupe d'action économique, rapporta divers budgets, notamment ceux du ravitaillement, des essences et pétroles, de la marine marchande, ainsi que le projet de loi sur la production d'ammoniaque synthétique. Après son échec de 1928, Charles Le Boucq abandonna la carrière politique.

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Au cours de l’hiver 1862, 30 indigents du quartier Croulebarbe, désignés par le bureau de bienfaisance de la mairie du 13e, se virent offrir chaque jour, du 1er février au 1er avril, une portion de soupe et une viande cuite de la part du colonel, des officiers, sous-officiers et soldats du 78e régiment de ligne stationné à la caserne Lourcine.
Par ailleurs, indépendamment de cette généreuse offrande, une somme de 400 fr. était également distribuée en nature, par les soins du colonel, aux indigents de ladite circonscription, pendant la même période, en bons fractionnés de comestibles et combustibles, à prendre chez les fournisseurs établis dans l'arrondissement.
(Le Siècle, 17 février 1862)

L'image du jour

La place Pinel vue de la rue Esquirol avec un aperçu de la rue Nationale de l'autre côté du métro.

L'entrée de la cité Doré sur la place Pinel était situé à gauche.