Un jour dans le 13e

 Obsèques des victimes inconnues

Obsèques des victimes inconnues

Le Gaulois ― 18 novembre 1915

Hier matin ont eux lieu les obsèques solennelles de celles des victimes de la catastrophe de la rue de Tolbiac qui n'ont pu être identifiées.

A sept heures et demie, cercueils contenant les corps non reconnus et deux autres renfermant des débris retrouvés dans les décombres ont été transportés de la Morgue à l'église Notre-Dame, où la cérémonie funèbre a commencé à midi.

Aux premiers rangs de l'assistance, qui était considérable, on remarquait le colonel Bonnel, qui représentait le président de la république ; M. Albert Métin, ministre du travail, qui représentait le gouvernement, et les représentants des autres ministres ; MM. Delannoy, préfet de la Seine, Laurent, préfet de police ; Adrien Mithouard, président du conseil municipal ; le général Clergerie, qui représentait le gouverneur militaire de Paris ; les représentants des présidents de la Chambre et du Sénat, etc. Notons aussi la présence de Mme Raymond Poincaré et des familles des victimes de la catastrophe de la rue de Tolbiac, auxquelles des places avaient été réservées auprès du catafalque.

L'absoute a été donnée par le cardinal Amette, qui avait tenu i présider la cérémonie.

L'office fut célébré par l'abbé Millet, curé de Sainte-Anne de la  Maison-Blanche.

Pendant la cérémonie religieuse, le grand orgue, sous la direction de M. Pierné, joua le Dies Irae de Théodore Dubois.

Les cercueils ont été ensuite transportés sur des prolonges d'artillerie transformées en chars funèbres au Père-Lachaise, où M. Métin, ministre du travail, et M. Mithouard, président du conseil municipal, ont  pris la parole.

Saviez-vous que... ?

En 1930, les Primistères parisiens avaient des magasins aux adresses suivantes : Rues, des Cinq-Diamants, 33 et 56 ; du Château-des- Rentiers, 54 et 135 ; Bourgon, 19 ; Nationale, 151 ; du Moulin-des-Prés, 9 ; de Patay, 92 ; Albert, 67 ; Baudricourt, 75 ; avenues : d'Italie, 52, 100, 198 et 180; d'Ivry, 41 ; de Choisy, 39 ; de Tolbiac, 169; boutevard de la Gare, 132 et 171.

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10.000 voitures passaient par journée de 24 heures sur le Pont d'Austerlitz au début des années 1880. Les omnibus sont naturellement compris dans ce nombre.

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Selon Le Petit Parisien du 24 juin 1923, qui rappelait qu'entre le pont National et le pont de Bercy, deux voies seulement sont ouvertes : la rue Watt et la rue de Tolbiac; il était question de réaliser un projet qui supprimerait la rue Watt. La mesure a soulevé dans le quartier une assez vive émotion : un comité de défense s'est constitué dont le président a fait une démarche auprès du préfet de la Seine.

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Jusqu’en 1934, l’avenue d’Italie était parcourue de rails de tramways qui durent être retirées après l’arrêt de leur exploitation.
Excelsior rapportait que « mettant à profit l'inévitable bouleversement du sol entraîné par ce travail, des cantonniers mosaïstes remplacent les gros pavés de grès de l'avenue par un revêtement moins sonore (et surtout moins dommageable pour les ressorts d'automobiles) constitué par de petits cubes en pierre grise recouverts de goudron » et ajoutait que « dans quelques semaines, l'avenue d'Italie — l'un des chemins qui mènent le plus directement à Rome —- se classera parmi les mieux aménagées de toutes les sorties de la capitale. »

L'image du jour

L'avenue des Gobelins vue vers la rue Philippe de Champagne

L'ilot formé par l'avenue des Gobelins, la rue Coypel, la rue Primatice et la rue Philippe de Champagne occupe le site du marché couvert des Gobelins ouvert à la fin des années 1860 et fermé à l'orée du 20e siècle au profit du marché de plein-air du boulevard Blanqui.