Fiançailles d'Apaches.
Le Matin — 1er octobre 1904
En trinquant sur le zinc, dans le débit qui porte pour
enseigne, place d'Italie « Au Cygne de la Croix »
(*), Louis
Robevielle, vingt et un ans, dit « Saute au Clou », et Henri
Goudinot, dix-huit ans, surnommé « La Tringle », virent passer
sur le trottoir Marie Bouteiller, connue dans le monde des
Apaches sous le sobriquet de« Gueule d'Or », et l'invitèrent à
venir prendre une consommation. Marie Bouteiller ne se fit pas
trop prier et, tout en absorbant un vin chaud agrémenté de
sucre et de cannelle, elle fit ses confidences :
«— Depuis plusieurs mois, dit-elle, je vis avec mon ami
Totor. Mais j'en ai assez et je suis prête à me donner à qui
voudra m'épouser.
« —Tope là dit « La Tringle» ; je suis ton homme. On va se
marier.
« — Pas sans avertir Totor riposta « Gueule d'Or » prise de
scrupules. Il faut que je le mette au courant de ma nouvelle
situation.
« — Ne crains rien, répartit l'amoureux si Totor proteste,
je le «refroidirai ».
Sur ce le trio se rendit à Villejuif à la recherche de
Totor. Celui-ci, apercevant sa maîtresse au bras d'un inconnu,
s'élança soudain sur elle et la roua de coups. « Saute au Clou
» intervint alors, armé d'un long couteau. Il allait en frapper
Totor, lorsqu'un passant, Louis Michel, terrassier, voulut
s'interposer. Hélas le proverbe dit « Il ne faut point mettre
le doigt entre l'arbre et l'écorce. » En un clin d'œil, le
brave homme reçut trois coups de couteau qui l'atteignirent au
flanc et à la poitrine. Comme il s'affaissait, toute la bande
prit la fuite.
Le blessé fut relevé par des agents et transporté dans un
état presque désespéré à l'hôpital Cochin.
M. Yendt, commissaire de police, avisé de ces faits, a
procédé à l'arrestation de « Saute au Clou » et de « La
Tringle ». Le service de la Sûreté recherche Totor et Marie
Bouteiller.
* Le Cygne de la Croix était
situé au Place et 2 avenue d'Italie. En 1895, Le Radical se
croyait obligé de préciser qque le bar du Cygne de la Croix
était fréquenté uniquement par les travailleurs deu quartier
après avoir malencontreusement relaté une rafle dans l'ensemble
des bars de la place d'Italie. De nombreuses réunions
politqiues ou syndicales s'y tenaient. (NdE)
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