Des ossements humains découverts par des terrassiers - 1923
Des ossements humains découverts par des terrassiers
Il y avait aussi des fémurs de veau
Le Journal ― 8 aout 1923
Une rumeur étonnante et capable d’alimenter toutes les conversations circulait,
hier après-midi vers 5 heures, dans le quartier de la Maison-Blanche. Cette
rumeur, il est vrai, valait la peine qu'on y attachât de l'importance. Qu'on
en juge. Des terrassiers, en creusant pour faire une cour, avaient découvert
des ossements. Ces ossements appartenaient à des squelettes. Sans aucun doute
on se trouvait en présence des restes des victimes de Landru ! « Enfin, disaient
les commères, on a fini par les retrouver, les malheureuses ! »
Fragment d'une photographie parue dans l'Humanité
Or, malgré tout l'intérêt qu'il pouvait y avoir à faire une semblable découverte,
il a bien fallu renoncer à cette hypothèse, solution trop élégante pour être
vraie.
La vérité était celle-ci : Dans la cour d'une maison située à l'angle de
la rue Damesme et de la rue Dieulafoy et appartenant à M. Ledur, des terrassiers
étaient en train de creuser la terre formant à l'endroit une sorte de remblai,
lorsqu'ils furent assez étonnés de mettre à jour un crâne humain.
Intrigués par cette découverte, ils creusèrent de plus belle, et bientôt
ils exhumèrent un, puis deux, puis cinq crânes.
Tout autour, épars, se trouvaient aussi des ossements. Répétant le geste
d'Hamlet, les ouvriers examinèrent leur macabre trouvaille, tandis que des enfants,
amusés, essayaient de s'emparer d'une partie des débris. Quelle sombre histoire
ces restes pouvaient-ils bien évoquer ?
Très probablement — puisque bientôt on établit qu'on ne se trouvait pas sur
l'emplacement d'un vieux cimetière — les personnes dont on retrouve aujourd'hui
les ossements avaient dû mourir de mort violente. Comment ? Quelles sont ces
personnes ? Jusqu'à présent, on croit qu'il s'agit de trois femmes et deux hommes.
Leur mort remonterait à plusieurs années.
Dans le quartier, naturellement, on jase. La maison était habitée autrefois
par un marchand des quatre-saisons qui eut des démêlés avec la justice au sujet
d'affaires de mœurs. On raconte volontiers qu'un jour la petite fille d'un voisin,
qui s'était aventurée chez lui, eut un triste sort. L'affaire fit même quelque
bruit. De là à supposer que le fameux Crainquebille était un terrible sadique
qui enterra les trois femmes après les avoir violentées et tuées, il n'y a qu'un
pas, ou plutôt qu'une audace de langue.
Une autre hypothèse obtient un certain crédit. Les ossements sont les restes
de « communards » et pétroleuses -tués sur la barricade qui avait été installée
non loin de là.
En réalité, il n'est pas aisé de savoir exactement à quoi s'en tenir.
En attendant le résultat de l'enquête de M. Fauvel, commissaire de police,
les ossements ont été soigneusement ramassés dans un sac, puis examinés, dès
le soir par des savants du Laboratoire municipal, qui ont reconnu, mêlés aux
débris humains, quelques fémurs de veau. Ce détail ne fait qu'augmenter le mystère,
quoi qu'il en diminue un peu l'aspect tragique.
Il faudrait battre longtemps Paris pour y trouver quelqu\'un de comparable à M. Enfert, qui vient de faire bénir, à la Maison-Blanche, une nouvelle œuvre. (1897)
A dater du 28 octobre 1923, la S. T. C. R. P. mettra en service une nouvelle ligne d’autobus dénommée AI bis, « Place d’Italie-Gare Saint-Lazare » (1923)
Une triste nouvelle nous arrive du front. Eugène Bonneton, le peintre délicat du vieux Paris, de la Bièvre et des hivers parisiens, vient de s'éteindre dans une ambulance de l'Argonne. (1915)
Au cours de sa dernière session, le Conseil municipal a été unanime à approuver le projet présenté par le préfet de la Seine relatif à l'assainissement de la cité Jeanne-d'Arc. (1934)
Hier soir, il cinq heures, au moment où les élèves d'une école enfantine passaient boulevard Kellermann, à la hauteur de la rue des Peupliers, un formidable grondement souterrain se fit tout à coup entendre. En même temps, le talus des fortifications se soulevait sous l'irrésistible poussée d'une énorme gerbe d'eau. (1912)
Les habitants de la rue des Peupliers, dans le 13e arrondissement, étaient mis en émoi, hier matin à sept heures, par une violente détonation immédiatement suivie de longs et redoutables grondements. C'était une des nombreuses conduites d'eau placées dans la chaussée du boulevard Kellermann qui venait de se rompre brusquement ! (1911)
S'il vous plait tomber sur une « trichinerie », allez au treizième arrondissement, prenez l'avenue des Gobelins et suivez la rue Croulebarbe. SI l'odeur ne vous arrête pas on route, poussez jusqu'au n°63, une maison « mangée aux vers » qui n'a pas besoin d'autre enseigne. Tout le quartier est en émoi. La rue Croulebarbe est devenue la rue Croule-Peste ! (1883)
L'inauguration du monument élevé à la mémoire de M. Ernest Rousselle, qui fut président du Conseil municipal de Paris et du Conseil général de la Seine, a eu lieu hier dans le jardin du dispensaire de la Maison-Blanche. (1901)
Peu de lecteurs du Journal soupçonnaient qu’une exposition rassemblât, à la mairie du treizième, des œuvres exquises de fraîche beauté. Qu'ils fassent voyage. Ils connaîtront un vieux quartier de Paris dont il est aisé d'apprendre le charme. (1912)
Les « écoles laïques » ont fait une armée de ratés, qui fatalement deviendra une armée de révolutionnaires. Les écoles professionnelles forment des ouvriers distingués, des artistes spéciaux qui sont placés avant d'avoir terminé leur apprentissage et qu'attend un avenir non moins heureux que paisible. C'est donc avec joie que nous avons vu hier le chef de l'État honorer de sa présence l'inauguration de l'école Estienne. (1896)
L'Office public des habitations de la Ville de Paris a entrepris, il y a quelques années, la construction de plusieurs groupes d'habitations à bon marché dans divers quartiers populeux de la capitale. L'un de ces groupés, sis dans le XIIIè arrondissement et dont la construction a été commencée en 1930, vient d'être terminé. (1933)
Cet après-midi, à 15 heures, a eu lieu, boulevard Kellermann, près de la porte d'Italie, l'inauguration du monument érigé à la gloire des mères françaises. La cérémonie s'est déroulée en présence du président de la République et de Mme Albert Lebrun, et de hautes personnalités. (1938)
On donne à la rue de la Croix-Rouge la dénomination de Domrémy. village du département des Vosges, où naquit Jeanne d'Arc; la route de Fontainebleau devient route d'Italie, la place de la barrière d'Ivry devient la place Pinel... (1868)
La cité Jeanne-d'Arc vient encore d'être le théâtre de scènes sanglantes. Hier vers trois heures et demie de l'après-midi un malfaiteur dangereux, frappé de dix ans d'interdiction de séjour, Léon Becquet, âgé de vingt-sept ans, se prit de querelle avec un autre individu, Adolphe Douraud, dit « Bibi », au sujet d'une femme, une fille soumise dont le casier judiciaire est orné de vingt-neuf condamnations.
Si le vieil hôtel de Sens est, sur la rive droite de la Seine, un édifice curieux à voir, deux hôtels non moins anciens et tout aussi intéressants s'offrent sur la rive gauche, dans le quartier des Gobelins, aux yeux des amateurs du gothique. (1878)
Alfred Thomas, âgé de quarante-deux ans, est un brave homme de menuisier. Établi, depuis six ans, rue de Tolbiac, il s'efforce, avec zèle et ponctualité, de contenter sa petite clientèle.
Le boulevard Saint-Marcel prend naissance au boulevard, de l'Hôpital, vis-à-vis la Salpêtrière, et va aboutir en ligne directe à l'avenue des Gobelins, où il se rencontre avec les boulevards Arago et Port-Royal pour former un spacieux rond-point. (1882)
Hier matin, la rue de la Glacière était mise en émoi. Quatre gardiens de la paix et deux inspecteurs de la Sûreté sortaient de la maison portant le numéro 37, en traînant, en portant plutôt un individu qui se défendait avec une énergie farouche.
Ce n'est jamais sans un sentiment de gêne, pour ne pas dire de honte, qu'en arrivait aux portes de la grande, cité parisienne, on franchit cet espace de 250 mètres de largeur qui longe encore en une ceinture presque continue les fortifications et qu'on appelle la Zone. (1932)
Les jardins des Gobelins forment dans un quartier populeux une oasis de fraîcheur et de verdure. Ils couvrent près de trois hectares et constituaient naguère une île entre deux bras de la Bièvre. (1933)
La fameuse bande des Étrangleurs des Gobelins dont la presse s'était fort occupée il y a cinq ans, vient de faire de nouveau son apparition dans le treizième arrondissement, où elle paraît vouloir recommencer la série de ses sinistres exploits.