Un planton qui se promène cinq heures inutilement - 1913
Un planton qui se promène cinq heures inutilement
Le XIXe Siècle — 14 mai 1913
Dans le courant de l'année passée, le commissaire de police du quartier
de la Salpêtrière avait demandé à la Préfecture de Police qu'un gardien de
la paix soit mis à sa disposition, tous les soirs de cinq heures à dix
heures, en prévision d'incidents fâcheux susceptibles de se passer au
commissariat à ce moment de la journée.
Le commissariat du quartier de la Salpêtrière est situé, en effet, dans
la rue Rubens, une des voies les plus désertes de l'arrondissement, à 500
mètres du poste de police le plus voisin, avec lequel, par surcroit, il
n'est pas relié par téléphone. C'est un lieu très favorable, comme on le
voit, à toutes les entreprises malveillantes, et l'inspecteur qui se trouve
au bureau, généralement seul, à partir de cinq heures du soir, a une tâche
malaisée, voire périlleuse. Il lui est difficile de se débarrasser des
solliciteurs trop importuns et des ivrognes ; il peut être l'objet d'une
vengeance ou simplement d'un coup de main de malfaiteurs.
Bref, la présence d'un gardien fut reconnue indispensable par
l'administration qui a donné satisfaction à la demande du commissaire de
police. Et depuis, tous les soirs, de 5 à 10 heures, un gardien prend le
planton au commissariat de la rue Rubens. Tout est donc pour le mieux
maintenant, dites-vous, et l'inspecteur peut s'occuper de ses fonctions en
toute quiétude, sûr de pouvoir compter, le cas échéant, sur l'appui d'une
poigne solide. Erreur profonde. Vous avez compté sans l'intervention de
l'officier de paix qui semble avoir pour rôle de compliquer les choses les
plus simples et de neutraliser les décisions les plus utiles.
Singulière consigne
Voyez plutôt la consigne du gardien qui est désigné pour ce nouveau
service. Se tenir constamment sur le trottoir devant le commissariat, avec
faculté d'évoluer dans un espace de 50 pas, 25 de chaque côté de la porte ;
défense de pénétrer à l'intérieur sauf en cas d'absolue nécessité.
M. l'officier de paix, vous avez omis de nous faire connaître le moyen de
savoir à quel moment il y a nécessité absolue ; nous ne le connaissons pas
ce moyen, et nous sommes dans un cruel embarras. Les locaux du commissariat
sont disposés de telle façon qu'il est impossible d'entendre du dehors ce
qui se passe à l'intérieur du bureau et l'inspecteur, s'il se trouvait
menacé, aurait à traverser plusieurs pièces avant d'atteindre une fenêtre
pour appeler à l'aide.
Alors, à quoi sert cet agent sur le trottoir, s'il est possible d'égorger
l'homme qu'il a mission de protéger sans qu'il puisse entendre ses appels ?
Vous vous êtes moqué du commissaire et vous avez faussé la décision du
préfet de police.
Si vous voulez que l'agent de planton rue Rubens soit de quelque utilité,
placez-le à l'intérieur, parce que là seulement il est en mesure
d'intervenir au premier signe. Sa simple présence d'ailleurs serait un
avertissement pour les visiteurs qui pourraient être animés d'intentions
hostiles et suffirait, dans la plupart des cas, à prévenir tout désordre. Et
prévenir ne vaut-il pas mieux que sévir ?
Autre considération. N'est-ce pas inhumain d'exiger qu'un homme passe
cinq heures sur un trottoir, exposé à toutes les rigueurs du temps sans
avoir à sa disposition le moindre abri, et qu'à dix heures du soir, à la
fermeture du bureau, mouillé parfois, transi, il aille continuer son planton
place d'Italie ? Traiterait-on un chien de semblable façon ? Non,
assurément. Des pères de famille seraient-ils moins intéressants ?
Pourquoi ?
A quel mobile avez-vous obéi, monsieur l'officier de paix, lorsque vous
avez inventé cette consigne si contraire au plus élémentaire bon sens ?
Est-ce pour satisfaire une petite rancune personnelle, vis-à-vis du
commissaire de police avec lequel, dit-on, vous n'êtes pas en très bons
termes ? Très bien, nous vous accordons le droit de vous venger, mais nous
trouvons très mauvais que vous le fassiez sur notre dos.
Est-ce au contraire par esprit de malice et pour le simple plaisir de
faire sentir à vos subordonnés le poids de votre autorité ? Alors, ces
subordonnés pensent que vous n'êtes pas un bon chef.
Nous avons le ferme espoir que le nouveau préfet de police, M. Hennion,
aura à cœur de mettre fin à des abus qui nuisent au bon fonctionnement du
service, exaspèrent les hommes et découragent les meilleures volontés. Nous
lui serions très reconnaissants de veiller particulièrement à ce que les
gardiens de la paix cessent d'être les victimes indirectes des inimitiés qui
divisent parfois certains de leurs chefs. Nous n'avons à servir ni les
haines ni les amitiés de quiconque et nous pensons que les relations et les
sentiments personnels ne devraient avoir aucune répercussion sur
l'organisation du service de la police.
Un groupe de gardiens de la paix.
Le commissariat de police des quartiers Salpêtrière et
Croulebarbe était situé au 6 de la rue Rubens depuis 1895. Il y demeura
jusqu'à l'ouverture du centre de police du XIIIe arrondissement en 1967.
(NdE)
Le système d'ensemble des grands travaux de la ville de Paris, rive gauche, touche par des points trop nombreux aux intérêts de la population et de la propriété parisiennes pour que son étude ne soit pas, pour le Siècle, l'objet d'un sérieux examen. Nous analyserons successivement chacune des grandes lignes appelées à ajouter à la splendeur et au bien-être de la ville, et nous allons commencer ce travail par les voies qui doivent régénérer le douzième arrondissement le plus pauvre jusqu'ici et le plus délaissé. (1858)
Sur le flanc méridional des coteaux qui dominent le ruisseau de la Bièvre et en face du plateau sur lequel est assis le Panthéon, on voyait, à la fin du siècle dernier, un peu avant la construction du mur des fermiers généraux, une sorte de petite ville, distincte de la grande, ayant ses rues, ses places, ses marchés, ses remparts, ses fossés, ses églises et ses juridictions. (1873)
La Ville de Paris a inauguré, hier matin, rue Kuss, dans le 13e arrondissement, un groupe scolaire ultra-moderne, édifié en dix-sept mois, sur la proposition de M. Louis Gélis, conseiller municipal du quartier. (1394)
J'ai souvent parcouru en voisin cette rue que Jeanne d'Arc a baptisée, il y a soixante-quinze ans, à l'époque de l'annexion de l'ancienne banlieue, la commune d'Ivry en faisait partie. (1939)
Dans quelques jours, le 123-124, dernier spécimen des multiples tramways qui, il y a peu de temps encore, occupaient les rues de Paris, va disparaître. Il fera son dernier voyage, le 15 mars et sera remplacé, le lendemain, par un autobus. (1937)
La rive gauche réclamait son Métro : on va le lui accorder. Ainsi disparaîtra bientôt toute cause de jalousie entre les deux rives de la Seine. Il était grand temps qu'un peu d'équité intervint dans la répartition des lignes ! (1903)
Depuis longtemps les habitants des quartiers Croulebarbe et de la Maison-Blanche réclamaient l’achèvement de la rue Auguste Lançon, pour pouvoir se rendre sans un long détour à la gare du Parc-Montsouris. Enfin, c’est fait ! (1900)
Les travaux commencés l'année dernière pour le raccordement des boulevards d'Italie et des Gobelins sont sur le point d'être terminés. On achève le macadam et les trottoirs de la dernière fraction du parcours. (1864)
Avant de commencer mon article sur le treizième arrondissement, je crois utile de parler spécialement de sa ligne frontière, du boulevard Saint-Marcel, qui en constitue la limite septentrionale. Cette grande voie, qui a coupé le marché aux chevaux, écorné l'ancien cimetière de Clamart et absorbé la petite place de la Collégiale, a été enfin tracé onze ans après avoir été décrété d'utilité publique (17 août 1857). Mais a-t-elle été exécutée de manière à donner satisfaction aux intérêts des quartiers qu'elle traverse, aux intérêts des propriétaires et des habitants qui se trouvent dans son voisinage ? (1868)
La Bièvre est l'une des causes les plus actives de l'empoisonnement parisien. Ce ruisseau, chanté par les poètes, sur les bords duquel Rabelais aimait à se promener et qui a inspiré des idylles à Benserade, n'est en réalité qu'un égout à ciel ouvert. (1884)
Au sortir du pont de Bercy, sur la rive gauche de la Seine, s'ouvre le boulevard de la Gare qui va de ce pont à l'ancienne barrière d'Italie, au bout de la rue Mouffetard. (1867)
L'inauguration du monument élevé à la mémoire de M. Ernest Rousselle, qui fut président du Conseil municipal de Paris et du Conseil général de la Seine, a eu lieu hier dans le jardin du dispensaire de la Maison-Blanche. (1901)
Peu de lecteurs du Journal soupçonnaient qu’une exposition rassemblât, à la mairie du treizième, des œuvres exquises de fraîche beauté. Qu'ils fassent voyage. Ils connaîtront un vieux quartier de Paris dont il est aisé d'apprendre le charme. (1912)
Les « écoles laïques » ont fait une armée de ratés, qui fatalement deviendra une armée de révolutionnaires. Les écoles professionnelles forment des ouvriers distingués, des artistes spéciaux qui sont placés avant d'avoir terminé leur apprentissage et qu'attend un avenir non moins heureux que paisible. C'est donc avec joie que nous avons vu hier le chef de l'État honorer de sa présence l'inauguration de l'école Estienne. (1896)
Deux frères. Charles et Victor Deschamps, âgés de vingt et vingt-deux ans, rêvaient depuis longtemps d'installer dans le quartier de la Gare un magasin de bicyclettes.
L'Office public des habitations de la Ville de Paris a entrepris, il y a quelques années, la construction de plusieurs groupes d'habitations à bon marché dans divers quartiers populeux de la capitale. L'un de ces groupés, sis dans le XIIIè arrondissement et dont la construction a été commencée en 1930, vient d'être terminé. (1933)
Cet après-midi, à 15 heures, a eu lieu, boulevard Kellermann, près de la porte d'Italie, l'inauguration du monument érigé à la gloire des mères françaises. La cérémonie s'est déroulée en présence du président de la République et de Mme Albert Lebrun, et de hautes personnalités. (1938)
L'avenue de Choisy sert de quartier général à des bandes de rôdeurs c'est, le pays par excellence des attaques nocturnes, des rixes, des vols, bref, des exploits variés des escarpes et des chourineurs de la rive gauche.