M. Perruche, commissaire de police du quartier de la Salpêtrière, vient
d'arrêter un aventurier qui, s'affublant tour à tour du nom de nos peintres
les plus en renom, commettait impudemment depuis fort longtemps des
escroqueries aussi audacieuses, que variées.
Cet individu, qui à force de changer de nom n'a pu indiquer le sien
propre, était du reste peintre de son état. Dans la rue de Gentilly avait
loué un atelier des plus spacieux dont les murs étaient littéralement
tapissés de tableaux, mais quels tableaux ! C'est-là qu'il donnait
rendez-vous à des bijoutiers, faïenciers, marchands de vins en gros surtout,
auxquels il faisait des commandes fabuleuses ; car à tous il inspirait
confiance par ses belles paroles et son bagout. Naturellement les
marchandises, à peine livrées, disparaissaient.
La rue de Gentilly est devenue la rue Abel Hovelacque
Après diverses plaintes portées, ce chevalier d'industrie était donc
arrêté avant-hier matin. Dans l'après-midi, M. Perruche se rendit rue de
Gentilly pour perquisitionner dans le fameux atelier. L'escroc suivait, sous
bonne garde, le commissaire. Tout à coup, au cours de la perquisition, notre
homme fit-jouer une porte dissimulée sous une tenture, se trouva dans un
jardin, escalada un mur et prit la, clef des champs.
Gardiens.de la paix, inspecteurs et commissaire se lancèrent à sa
poursuite et le rattrapèrent seulement après une heure d'une course folle.
Saviez-vous que ...
Les travaux d'aménagement de la Place d'Italie furent terminés en 1879 et celle-ci fut considérée comme l'une des plus belles de Paris.
L'image du jour
L'entrée de la manufacture des Gobelins avant sa reconstruction vers 1910
Les locataires n'étaient pas plutôt dans la rue que des démolisseurs se mettaient à l'ouvrage pour le compte d'un garage Renault qui fait procéder à des agrandissements. Ainsi les limousines des exploiteurs seront à l'abri et les locataires logeront où et comme ils pourront. (1927)
Les nombreux flâneurs qui vont chaque soir, au soleil couchant, respirer un peu d'air sur les glacis des fortifications, à la porte d'Italie, ont assisté hier à une véritable bataille.
Que l'on démolisse les taudis, nids à tuberculose qui pullulent dans la « Ville-Lumière », nous n'y trouverons rien redire, au contraire ! Mais que sous prétexte d'assainissement, comme cela s'est produit passage Moret, on expulse, en 21 jours, au profit d'un garage, des malheureux que l’on a finalement « logés » dans des taudis sans nom, c'est un véritable scandale ! (1927)
Un nommé Jean Siégen, dit « Jean-Jean » âgé de vingt-six ans, demeurant rue de la Pointe-d'Ivry, a tiré cinq coups de revolver, la nuit dernière, passé la porte d'Ivry, sur Mlle Marie Berthot, âgée de vingt et un ans, ouvrière lingère, rue de la Butte-aux-Cailles.
Tout un coin de Paris est en train de se modifier singulièrement. Huysmans ne reconnaîtrait plus sa Bièvre. Non seulement le ruisseau nauséabond est maintenant couvert depuis bien des années, mais le sinistre passage Moret a presque complètement disparu de la topographie parisienne et, au milieu de cette année, les fameux jardins dont la jouissance était réservée aux tisseurs et dessinateurs de la Manufacture des Gobelins, vergers en friche qui, quelquefois, servaient de dépôt d'ordures aux gens du quartier, auront perdu leur aspect de Paradou abandonné. (1937)
Hier soir, à dix heures quarante-cinq, un incendie s'est déclaré dans le grenier à fourrages de M. Brancourt, grainetier, boulevard de la Gare, 187. La cause de ce sinistre n'est pas encore connue.
Paris aura la semaine prochaine un nouveau jardin public, un très beau jardin. Il n’en possédera jamais trop ! Le fait est d’autant plus intéressant que ce nouveau jardin se trouve dans un arrondissement, au reste fort peuplé, le 13e, qui, il y a encore un an, ne possédait pas le moindre square. (1938)
Les habitants de la rue du Dessous-des-Berges, dans le quartier de la Gare, ont été fortement impressionnés hier soir par un drame présentant un côté mystérieux, qui s'est déroulé dans l'immeuble situé au numéro 78. Une mère, Marie Pouquet, âgée de trente-deux ans, est venue s'abattre vers minuit sur le pavé de la cour, elle portait, attaché autour du corps, son enfant âgé de vingt mois.
Hier matin, était inauguré, dans le quartier Croulebarbe, un nouveau jardin public. II s'étend sur 22.500 mètres carrés, derrière la Manufacture des Gobelins et le Garde-Meubles National. C'est à Émile Deslandres que l'on doit cette initiative. Ayant représenté pendant plus de vingt-cinq années ce quartier, au nom du Socialisme, il s’était penché sur les misères et les besoins de la classe ouvrière dont il était lui-même. (1938)