Faits divers

 Un enfant mangé par un cheval - 1884

Le drame de la rue de l'Espérance

Un enfant mangé par un cheval

La Presse — 27 janvier 1884

Un épouvantable accident a eu lieu hier dans le quartier de la Butte-aux-Cailles.

Au numéro 14 de la rue de l'Espérance, habitent les époux Hugon ; ils ont trois enfants, deux petites filles de cinq et sept ans, et un garçon de quatorze ans, le petit Jean. Les époux Hugon vont acheter dans les environs de Paris des légumes qu'ils revendent à la Halle.

Ces braves gens, estimés de tous, étaient heureux : leurs enfants étaient gais et bien portants ; leur commerce prospérait, et, il y a une quinzaine de jours, ils avaient acheté un quatrième cheval.

Hier matin, ils partirent avec deux voitures pour un achat à faire aux environs de Palaiseau ; ils laissèrent à la maison le petit Jean, avec les deux petites filles. Jean devait s'occuper d'elles, car, hier jeudi, il n'y avait point école : les parents étaient bien tranquilles, depuis longtemps déjà le petit garçon aidait ses parents ; vaillant et dévoué, jamais on n'avait eu à lui reprocher une négligence ou une brutalité à l'égard de ses petites sœurs. Le brave petit homme les éveillait, les aidait à se vêtir et, de son mieux, faisait le ménage.

Vers trois heures de l'après-midi, tout étant peu près en ordre, Jean, jouait dans la cour de la maison avec un de ses petits camarades, Louis Strrobants. Tout à coup il s'écria : — « Mais il faut que j'aille donner à manger aux chevaux ! Papa m’a dit de n'y pas manquer. »

Il entra dans l'écurie, s'approcha du cheval que ses parents avaient acheté, depuis peu de temps, remplit le râtelier et ôta à l'animal son bridon ; l'animal fit entendre un hennissement bref. Puis il saisit au cou le petit garçon et, relevant la tête, le tint entre ses dents.

Le sang du pauvre petit coulait ; son camarade, Stroobants, voulut lui porter secours ; il saisit une fourche, en lança les pointes acérées dans les flancs du cheval qui lâcha sa victime. Le petit Jean tomba et eut la force de se traîner jusqu'à la chambre de ses parents. Il mourut un quart d'heure après, en murmurant d'une voix éteinte :

— Oh ! ma petite maman ! mon pauvre père !

Il faut renoncer à peindre la douleur des parents quand, hier soir, à sept heures, en rentrant chez eux, ils ont appris l'épouvantable malheur.

Quant au cheval, qu'on a eu la plus grande peine à attacher solidement et qui a encore mordu un voisin, il sera abattu aujourd'hui.


A lire également

Les récits du Radical et de La Gazette de Chateau-Gonthier

À lire également...

Les maraudeurs du 13ème

1870

Dimanche dernier, il s'est passé sur le bord de la Bièvre, dans l'enceinte de Paris, un fait qu'on ne saurait trop hautement signaler à l'opinion publique et aux autorités.

...


Quartier de la Gare

Le drame de la rue Dunois - dernières nouvelles

1892

L'enquête ouverte par M. Bolot, commissaire de police, sur la tentative d'assassinat dont le maraîcher Duchefdelaville, se prétendait victime s'est poursuivie hier.

...


Place d'Italie

Les étrangleurs de Paris

1895

Le treizième arrondissement, par delà les Gobelins, dans les parages de l'avenue et de la barrière d'Italie, est certainement, de tous les coins excentriques de Paris, le plus mal famé et le plus dangereux pour la sécurité des passants attardés.
Il y a dans ces confins reculés, où il ne fait pas bon s'aventurer seul à partir d'une certaine heure, de véritables coupe-gorge, infestés de rôdeurs, de redoutables bandes d'étrangleurs, habiles à pratiquer le fameux coup classique dit « du père François ». Et, surtout depuis quelque temps, il ne se passait pas de nuit qu'on n'eût de nouvelles agressions à enregistrer.

...


rue de la Glacière

Le drame de la Glacière

1893

Un drame qui a coûté la vie à cinq personnes s'est déroulé, hier matin, 107, rue de la Glacière. À cette adresse habitaient depuis onze ans les époux Coupé, marchands de vins ; le mari était âgé de quarante-huit ans et la femme de cinquante.

...

Saviez-vous que... ?

A la barrière des Deux-moulins, le bal de la Belle Moissonneuse était fréquenté par les maquignons.

*
*     *

La rue Berbier du Mets tient son nom de Gédéon Berbier du Mets (1626-1709), qui fut le premier Intendant général du Garde-Meuble de la Couronne, ancêtre du Mobilier national.

*
*     *

En 1911, selon Le Gaulois, on comptait onze ruelles dans Paris dont trois dans le treizième arrondissement : la ruelle des Gobelins, la ruelle des Kroumirs et la ruelle des Reculettes.

*
*     *

Une des victimes de Landru, Mme Laborde-Line, habitait 95 rue de Patay.

L'image du jour

Rue du Chevaleret vue du boulevard de la Gare