Il y a une quinzaine de jours, les habitants de la Butte-aux-Cailles s'apercevaient,
avec désagrément, que leurs habitations se lézardaient. Puis ce furent continuellement
des craquements, des bruits suivis de la chute d'une glace, d'un tableau. Les
locataires effrayés ne ferment pas l'œil et voient avec stupeur les cloisons
prendre des formes inquiétantes.
Hier, au n°35 de la rue de l'Espérance, un long mur de clôture s'éboulait.
Des souches de cheminées tombent sur la voie publique, au risque de blesser
quelque passant. Toutes les vingt-quatre heures des tassements considérables
se produisent. Quatre maisons ont dû être totalement évacuées et on en commence
l'étalement.
Tout d'abord, une dizaine d'immeubles étaient atteints ; maintenant
le danger gagne et chaque jour une maison nouvelle est signalée comme présentant
les mêmes symptômes inquiétants.
Rue de Tolbiac, 211, une grande maison de six étages édifiée l'année dernière
menaçait tellement ruine que le propriétaire la fait actuellement démolir.
Un rapport a été adressé par M. Remougin, commissaire de police du quartier
de la Maison-Blanche, et des mesures immédiates ont été prises pour parer au
plus pressé. La circulation des voitures a été interdite rue de l'Espérance
et rue de la Providence et une armée d'ouvriers creusent le sol pour retrouver
les fuites d'eau, seule cause du désastre.
Il importe que la Ville prenne toutes les mesures propres à rassurer l'intéressante
et laborieuse population menacée.
Un quartier qui s'effondre.
Le Journal — 11 avril 1898
La partie de la Butte-aux-Cailles comprise entre les rues de Tolbiac, Barrault
et de la Butte-aux-Cailles se trouve actuellement dans une situation des plus
critiques.
Depuis quelques jours, les habitants voient avec terreur leurs maisons se
tasser, les murailles se lézarder, les souches de cheminée tomber, les murs
de clôture s'ébouler. La nuit, ils ne peuvent dormir ; ils sont continuellement
éveillés par des craquements sinistres, les chutes de glaces, tableaux, vaisselles,
marbres de cheminées. Des témoins (bandes-de papier collées sur les lézardes)
attestent tous les jours des progrès considérables.
Des habitations ont dû être immédiatement évacuées et étayées. Demain, il
en sera de même pour d'autres.
De l'enquête à laquelle s'est immédiatement livré le commissaire de police
du quartier de la Maison-Blanche, M. Remougin, il résulte que des conduites
d'eau ont dû crever, il y a longtemps, et que l'eau, s'épandant par infiltration
dans le sol très en pente en cette partie, a amolli le terrain et amené ces
phénomènes inquiétants pour la sécurité publique, et il importe que des mesures
immédiates soient prises.
Ajoutons qu'une maison de six étages, construite l'an dernier, au 211 de
la rue de Tolbiac, est en cours de démolition.
Un quartier qui s'écroule
Le Radical — 13 avril 1898
Un fait fort curieux se produit en ce moment dans la partie du quartier de
la Maison-Blanche, comprise entre les rues de Tolbiac, de la Providence et de
l'Espérance.
Dans cette espèce de triangle irrégulier se trouvent encastrées de vieilles
maisons, derniers vestiges de ce qui fut l'ancienne Butte-aux-Cailles, vieilles
masures rongées par les infiltrations d'eau, ébranlées par les fréquents glissements
du sol calcaire et sableux sur lequel elles sont construites et qui réclament
depuis longtemps, malgré le pittoresque de leurs physionomies, la pioche et
le pic du démolisseur.
Le hasard s'est chargé d'accomplir ce que les ingénieurs de la Ville de Paris
ne voulaient point faire.
Depuis quelque temps, en effet, tout ce coin du vieux Paris subit un inquiétant
changement ; les maisons, jusqu'alors solides, tremblent sur leurs bases ;
de brusques lézardes strient les antiques murailles et les toits vénérables,
et les maisons s'inclinent vers la rue qu'elles menacent de combler d'un moment
à l'autre.
Toutes ces maisons s'écroulent, les murs bombent et vacillent, les portes
s'ouvrent seules ou restent obstinément closes, suivant que les murs s'écartent
ou se contractent.
Des « témoins », bandes de papier destinées à enregistrer les mouvements
des murailles, ont été apposés en plus de cinquante endroits : des agents
les gardent à vue sur l'ordre de M. Rémongin, commissaire de police, qui a pris
toutes les mesures nécessaires pour éviter les accidents qui ne pourraient manquer
de se produire.
Le magistrat a, en outre, transmis son rapport aux autorités compétentes.
En septembre 1896, M. Perruche, commissaire de police des quartiers de la Salpêtrière et de Croulebarbe était amené à enquêter sur le vol d'un perroquet.
Hier matin, était inauguré, dans le quartier Croulebarbe, un nouveau jardin public. II s'étend sur 22.500 mètres carrés, derrière la Manufacture des Gobelins et le Garde-Meubles National. C'est à Émile Deslandres que l'on doit cette initiative. Ayant représenté pendant plus de vingt-cinq années ce quartier, au nom du Socialisme, il s’était penché sur les misères et les besoins de la classe ouvrière dont il était lui-même. (1938)
Les transformations de la rue d'AIésia se font, avec une rapidité vertigineuse, dans le prolongement de cette voie, au-delà de rue de la Glacière. Dans cette partie, la nouvelle rue prendra le nom de rue Tolbiac, et sera poussée jusqu'à l'avenue d'Italie. (1877)
La Butte-aux-Cailles, ce n'est plus Paris; ce n'est pas, non plus, la banlieue, encore moins la province : c'est la Butte-aux-Cailles, et voilà tout. (1885)
Un fait fort curieux se produit en ce moment dans la partie du quartier de la Maison-Blanche, comprise entre les rues de Tolbiac, de la Providence et de l'Espérance. (1898)
Le système d'ensemble des grands travaux de la ville de Paris, rive gauche, touche par des points trop nombreux aux intérêts de la population et de la propriété parisiennes pour que son étude ne soit pas, pour le Siècle, l'objet d'un sérieux examen. Nous analyserons successivement chacune des grandes lignes appelées à ajouter à la splendeur et au bien-être de la ville, et nous allons commencer ce travail par les voies qui doivent régénérer le douzième arrondissement le plus pauvre jusqu'ici et le plus délaissé. (1858)
Sur le flanc méridional des coteaux qui dominent le ruisseau de la Bièvre et en face du plateau sur lequel est assis le Panthéon, on voyait, à la fin du siècle dernier, un peu avant la construction du mur des fermiers généraux, une sorte de petite ville, distincte de la grande, ayant ses rues, ses places, ses marchés, ses remparts, ses fossés, ses églises et ses juridictions. (1873)
La Ville de Paris a inauguré, hier matin, rue Kuss, dans le 13e arrondissement, un groupe scolaire ultra-moderne, édifié en dix-sept mois, sur la proposition de M. Louis Gélis, conseiller municipal du quartier. (1394)
J'ai souvent parcouru en voisin cette rue que Jeanne d'Arc a baptisée, il y a soixante-quinze ans, à l'époque de l'annexion de l'ancienne banlieue, la commune d'Ivry en faisait partie. (1939)
Dans quelques jours, le 123-124, dernier spécimen des multiples tramways qui, il y a peu de temps encore, occupaient les rues de Paris, va disparaître. Il fera son dernier voyage, le 15 mars et sera remplacé, le lendemain, par un autobus. (1937)
La rive gauche réclamait son Métro : on va le lui accorder. Ainsi disparaîtra bientôt toute cause de jalousie entre les deux rives de la Seine. Il était grand temps qu'un peu d'équité intervint dans la répartition des lignes ! (1903)
Depuis longtemps les habitants des quartiers Croulebarbe et de la Maison-Blanche réclamaient l’achèvement de la rue Auguste Lançon, pour pouvoir se rendre sans un long détour à la gare du Parc-Montsouris. Enfin, c’est fait ! (1900)
Suivez, comme nous, les rues Nationale, Jeanne-d’Arc, Campo-Formio, Louis-Français, Esquirol, Baudricourt, traversez la Cité Doré, le passage Grouin, l’impasse des Hautes-Formes et de temps en temps, arrêtez-vous devant un immeuble... (1926)
Il y avait foule hier soir sur les quais de la station de la Maison-Blanche. Trois cent cinquante voyageurs environ attendaient le train arrivant de la gare d'Orléans-Ceinture et se dirigeant vers Auteuil. Quand ce train parut, tout le monde se précipita pour le prendre d'assaut.
L'impasse Moret est, dans le treizième arrondissement une enclave insalubre et sordide qui ne vaut pas mieux, si toutefois elle n'est pire, que les taudis sinistres de l'impasse du Mont-Viso [...] Ce petit coin du vieux Paris, où la Bièvre étale encore en plein air ses eaux noires qu'empuantissent les déchets des tanneries dont elle est bordée, présente en ce moment pour les fervents du passé, un vif attrait. (1911)
Les époux Droxeler, connus, le mari, sous le nom du dompteur José, et la femme sous celui de la Goulue, promènent, comme on le sait, dans les foires parisiennes une ménagerie qui fait de temps en temps parler d'elle. Cette ménagerie est actuellement installée avenue d'Italie, en face de la gare de la Maison-Blanche.
Le citoyen Deslandres, conseiller municipal socialiste de Paris, aura rendu un service signalé au quartier de Croulebarbe, en obtenant de la Ville qu'elle recouvre et transforme en égout les deux bras de la Bièvre qui traverse le passage Moret à ciel ouvert. (1911)
La ménagerie de la Goulue et de son mari, le dompteur José, installée en ce moment avenue d'Italie, en face la gare de la Maison-Blanche, a été le théâtre d'une scène tragique samedi soir.
Deux commis voyageurs, arrêtés hier après-midi dans un bar de la rue de Tolbiac, discutaient devant les deux bocks qu’ils avaient commandés pour étancher leur soif... (1901)
Celui-ci leur dit qu'en effet, la veille au soir, vers 9 heures 1/2, une dame, répondant au signalement donné, lui avait demandé son chemin pour aller boulevard Masséna, numéro 15, mais qu'il ne l'avait plus revue. Ces messieurs suivirent le boulevard Masséna, où ils cherchèrent en vain le numéro 15, qui n'existe pas.
Un plan ayant pour but l'assainissement général du quartier de la Glacière et de la Bièvre et le dessèchement des marais qui rendent cette région à peu près inhabitable... (1881)
Cette grave affaire à laquelle nos confrères attribuaient, il y a deux jours, un caractère fantaisiste, est entrée dans une phase nouvelle qui forcera, nous l'espérons, les plus incrédules à s'incliner et à avouer que le service des informations de la Presse justifie une fois de plus sa réputation d'être un des mieux et plus exactement renseignés.