Décidément, le treizième arrondissement détient le record des affaires dramatiques,
plus particulièrement des affaires nocturnes.
Il y a une dizaine de jours, un marchand de vin de la rue de la Reine-Blanche
était à demi étranglé par des escarpes au moment où il tirait le cordon de la
sonnette de la porte de sa maison.
Nous ne citerons que pour mémoire une demi-douzaine d'agressions commises
depuis, jusqu'à l'attentat dont a été victime, la nuit dernière, M. Paul Guinard,
âgé de 36 ans, garçon limonadier, tandis qu'il rentrait à son domicile, boulevard
de la Gare, à deux heures et demi.
Le garçon limonadier était arrivé à la hauteur de la place des Alpes, qui
forme une sorte de rond-point sur la droite du boulevard, lorsque quatre individus
se jetèrent sur lui.
La place des Alpes et le boulevard de la Gare
Le malheureux chercha en vain à se défendre. Il fut roué de coups et, comme
il se débattait en appelant au secours, l'un des agresseurs lui passa un lacet
autour du cou et serra jusqu'à ce que la victime ait perdu connaissance.
Quand il reprit ses sens, le limonadier était au poste de la mairie, où des
gardiens de la paix, attirés par ses appels, l’avaient transporté, après avoir
poursuivi vainement les malfaiteurs, qui s’étaient enfuis par la rue de Villejuif.
M. Guinard constata qu'on lui avait dérobé son porte-monnaie contenant cent
vingt francs, sa montre, son chapeau et son veston.
Après avoir reçu quelques soins, il a, été reconduit chez lui.
M. Perruche, commissaire de police, fait activement rechercher les auteurs
de cette agression dont le signalement a pu lui être donné par la victime.
En 1913, un groupe de gardiens de la paix du commissariat de la rue Rubens protestait, par voie de presse contre l'organisation de leur service. (1913)
« Les œufs, les beaux œufs de Pâques », criait, hier, vers onze heures et demie, d'une voix tonitruante et qui remplissait l'avenue d'Italie, un marchand ambulant. Il poussait devant lui une petite voiture, où reposaient sur un lit de mousse des œufs de Pâques de toutes les dimensions, les uns, en sucre, tout blancs, les autres, en chocolat, d'un brun foncé le plus appétissant du monde.
Quelle humiliation pour cette pauvre Bièvre ! Une rivière aux eaux pures et claires vient de jaillir des profondeurs de l'écorce terrestre, dans le quartier même par lequel l'antique cours d'eau qui jadis arrêta les légions de Labiénus et qui n'est plus qu'un noir égout, pénètre dans Paris. (1898)
Jean Rousseau, dit « Guibollard », dix-neuf ans, et Lucien Fraisier, dit le « Petit-Rat », seize ans, avaient résolu d'offrir à leurs amis de la poterne des Peupliers un repas à l'instar de ceux que s'offrent les bourgeois.
Les Parisiens ayant trouvé que le mot Métropolitain était beaucoup trop long pour désigner un moyen de locomotion des plus rapides, ils ont depuis longtemps supprimé trois syllabes. Ce n'est pas là seulement une abréviation populaire ; elle est entrée dans le langage courant ; son usage est devenu général. Donc, on ne dit plus que : le Métro ; et on s'intéresse très vivement à tout ce qui concerne le Métro... (1903)
À l'extrémité de la rue de Tolbiac, entre les chantiers de la Compagnie du gaz et l'église Sainte-Anne de Paris, se trouvent d'immenses terrains vagues, parsemés de tessons, d'orties, parfois aussi de passeroses et de mauves sauvages, où se dressent, d'ici, de là, de petites guinguettes, derniers vestiges d'une époque où la butte aux Cailles était un rendez-vous de promenade pour les Parisiens du temps de Louis-Philippe. Au n° 178 se trouve une de ces antiques guinguettes...
Le chemin de fer de Ceinture, presque constamment en tranchée ou souterrains sur la rive gauche de la Seine, offre cependant une agréable éclaircie. C'est lorsqu'il franchit la vallée de la Bièvre. À gauche, du côté de Paris, s'aperçoivent au loin les principaux monuments de la région Sud : l'Observatoire, le Val-de-Grâce, le Panthéon, et plus près, le pittoresque fouillis de la Butte-aux-Cailles et sa jeune église Sainte-Anne ; de l'autre côté, sur la hauteur, la sombre architecture du château de Bicêtre dominant la vallée que l'on devine derrière les fortifications, au niveau desquelles apparaît seulement le coq d'un clocher, qui est le clocher de Gentilly. (1906)
Dans un misérable taudis situé au numéro 54 de la rue du Château-des-Rentiers, vivaient une pauvre vieille femme, Mme veuve Crozier, âgée de soixante-dix ans, et son fils François âgé de trente-six ans, chiffonnier, qui partageait avec sa mère l'unique chambre composant tout le logement.
L'Œuvre des pauvres malades dans les faubourgs commençait, en décembre 1873, par la visite de douze malades à Belleville. Depuis lors, elle s'est graduellement étendue aux quartiers de la Butte-aux-Cailles, de la Tombe-Issoire, de la Glacière, de Montmartre, de Clignancourt et, en dernier lieu, de Plaisance. Cette simple énumération qui donne les parties les plus déshéritées de Paris pour champ de bataille aux courageuses missionnaires de cette œuvre de dévouement, est d'une éloquence qui dispense de tout commentaire. (1874)
Un cocher, M. Louis Bodard, demeurant 5, rue Nationale, attendait, près de sa voiture, hier après-midi, rue du Château-des-Rentiers, à la hauteur du numéro 108, la sortie d'un client.