Incendie au dépôt des Petites-Voitures de la rue Dunois
Le Petit-Journal — 4 mai 1872
Hier, 1er mai, vers cinq heures du soir, un incendie qui ne tarda pas à prendre des proportions considérables s'est déclaré au dépôt des Petites-Voitures de la Compagnie générale, rue Dunois, 8. Le feu, qui avait pris naissance dans l'aile gauche du bâtiment, s'est bientôt communiqué au grenier à fourrage, et les trente mille bottes de foin qu'il renfermait devinrent bientôt la proie des flammes. L'incendie gagna les écuries planchers et toitures s'effondrèrent avec fracas. On avait eu la précaution de les faire évacuer et les trois cents chevaux qu'elles renfermaient étaient en lieu de sûreté sur le boulevard de la Gare.
Les pompiers de la raffinerie Say, ceux de la rue du Château-des-Rentiers, des abattoirs de Villejuif, du quai de la Gare, de l'avenue d'Italie, de la caserne de Poissy, rivalisèrent de zèle. Le colonel de Saint-Martin et les capitaines Rouart et Labasse commandaient les différents services. 250 ouvriers maçons de la cité Jeanne d'Arc, 50 ouvriers de la raffinerie Say, 250 hommes du 26e régiment de ligne, sous les ordres des capitaines Veglond et Raybaud ont travaillé pendant cinq heures avant de se rendre maîtres du feu. 100 gardiens de la paix du 13e arrondissement avaient formé un service d'ordre. MM. les commissaires de police Grilliers et Boudry surveillaient les travailleurs.
A sept heures et demie, on était maître du feu. On n'a eu à déplorer qu'un accident arrivé au sieur Zéphyr Delargi, qui a été grièvement brûlé en travaillant aux abords de l'écurie. Les dégâts, très importants, sont d'ailleurs largement couverts par plusieurs assurances.
Quatorze pompes n'ont pas cessé de manœuvrer jusqu'au matin, onze heures.
La pompe à vapeur, qui avait été amenée sur les lieux du sinistre, n'a pas fonctionné.
On évalue les pertes à 120.000 fr.
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